Publiée le 6 mai, cette vidéo du youtubeur Isadora Duncan interrogeant Daniel Cohn-Bendit dans le métro de Paris a rapidement enflammé la Toile.
Habitué à aborder les personnalités publiques dans la rue pour leur poser des questions d’actualité, Marc Rylewski – plus connu sous le pseudonyme d’Isadora Duncan – a décidé d’interroger l’ancien eurodéputé des Verts qui fait désormais campagne pour Emmanuel Macron à quelques semaines des élections européennes.
Mise en ligne ce lundi sur la chaîne YouTube de Marc Rylewski, la séquence d’à peine plus d’une minute dans laquelle il aborde Daniel Cohn-Bendit dans une rame du métro parisien avait déjà été vue près de 120 000 fois mardi matin.
« Est-ce que vous n’avez pas une responsabilité ? »
Alors que l’ancien député européen des Verts fait désormais figure de soutien d’Emmanuel Macron – fin avril, il annonçait son soutien à la liste de Nathalie Loiseau et Pascal Canfin avant de participer à un meeting consacré à l’écologie organisé le 6 mai au théâtre Bobino par La République en Marche (LREM) –, le youtuber aux 42 000 abonnés a décidé de l’interroger sur son passé.
« Est-ce que vous avez essayé de vous renseigner sur les petits enfants que vous avez attouchés ? Est-ce que vous savez ce qu’ils sont devenus ? », commence Marc Rylewski.
« Vous ne croyez pas que vous devriez vous en préoccuper ? Ce sont des vies humaines, ce sont des âmes. Est-ce que vous n’avez pas une responsabilité ? Vous êtes beaucoup dans les médias », poursuit celui qui se qualifie de « journaliste de rue ».
« Est-ce qu’il n’y a quand même pas une pensée à avoir pour eux ? Vous avez eu de mauvaises pensées, je crois que l’on peut les qualifier de mauvaises pensées, et vous avez agi sur eux. Bon, c’est interdit, on ne vous en tient pas rigueur à la limite, mais est-ce que vous pouvez répondre à ça ? »
Des déclarations qui ne passent toujours pas
Des questions en lien avec des propos tenus par Daniel Cohn-Bendit dans son livre Le Grand Bazar, publié en 1975 chez Belfond. Ancien éducateur dans un jardin d’enfants autogéré de Francfort, il y racontait notamment ses « expériences » de façon particulièrement troublante :
« Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : ‘Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ?’ Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. […] J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi », écrivait Daniel Cohn-Bendit à l’époque.
Des déclarations qu’il n’avait d’ailleurs pas hésité à réitérer sur le plateau de l’émission Apostrophes le 23 avril 1982 : « La sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique. Il faut être honnête, sérieux. J’ai travaillé avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi commence à vous déshabiller, c’est fantastique. C’est fantastique parce que c’est un jeu absolument érotico-maniaque. »
Bien des années plus tard, face au tollé provoqué par ses déclarations, l’ancien meneur de mai 68 s’était défendu en affirmant qu’il avait tenu ces propos « par pure provocation, pour épater le bourgeois », avant d’ajouter : « Sachant ce que je sais aujourd’hui des abus sexuels, j’ai des remords d’avoir écrit tout cela ».
« Vous allez avoir des responsabilités importantes auprès de La République en Marche »
Face au mutisme de son interlocuteur, le visage fermé et manifestement peu désireux de revenir sur cet épisode sulfureux de son passé, Marc Rylewski insiste et décide de suivre Daniel Cohn-Bendit dans les couloirs du métro.
Une attitude qui a eu le don d’exaspérer le natif de Montauban : « Vous me laissez tranquille et tout va bien. Vous voulez que je vous casse votre truc ? Alors, foutez-moi la paix ! »
Loin de se démonter, le youtubeur persiste et demande à celui qui fut un temps pressenti pour prendre la suite de Nicolas Hulot au ministère de l’Écologie s’il serait prêt à « faire une mise au point » sur le sujet, alors qu’il vient d’apporter son soutien à la liste de la majorité présidentielle dans le cadre des prochaines échéances européennes.
« Peut-être que vous pourriez faire une mise au point dans les médias ? Vous allez avoir des responsabilités importantes auprès de La République En Marche, est-ce qu’il ne serait pas temps de faire une mise au point monsieur ? »
« Est-ce que Macron veut que vous lui apportiez les réseaux pédo-criminels ? », conclut M. Rylewski tandis que le septuagénaire s’engouffre vers la sortie sans demander son reste.
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