Portés par les épopées des athlètes tricolores, du tennis de table au BMX, en passant par la natation, « l’effet JO » se fait ressentir dans les clubs de sport amateurs confrontés à une augmentation des demandes d’inscriptions.
« Depuis ce matin, j’ai eu une dizaine d’appels. C’est l’équivalent de ce que je recevais sur tout le mois en août 2023 ! », se réjouit Julien Bieganski, président du club populaire et sportif (CPS) du 10e arrondissement de Paris, qui revendique 1.100 adhérents, toutes sections confondues.
Parmi les six disciplines proposées, le volley-ball et le tennis de table sont les plus plébiscités: une situation qu’il attribue à la médaille d’or de l’équipe masculine de volley, et « à l’épopée des frères Lebrun » en tennis de table, médaillés de bronze par équipe aux côtés de Simon Gauzy, après que le benjamin, Félix Lebrun, a ouvert la voie en s’offrant le bronze en individuel.
« Pour le tennis de table, on peut aisément monter à 180 adhérents cette saison contre 140 la saison dernière, et au volley nous sommes 80, on passera à 100 », détaille M. Bieganski, qui prévoit l’ouverture de sept à huit créneaux horaires supplémentaires, contre une vingtaine d’heures hebdomadaires en 2023.
Le club va également « doubler » ses personnels au mois de septembre pour « prendre en charge les inscriptions, accueillir les nouveaux », et ouvrira une session destinée aux enfants à partir de trois ans.
Concernant le tennis de table, « on est passé d’une image de sport ringard, de loisir, à un sport vraiment recherché. C’est une fierté de voir l’image de notre discipline évoluer! », s’enthousiasme celui qui avait participé au relais de la flamme olympique mi-juillet.
Une hausse des inscriptions jamais vue
Dans le Nord, le Lille Université Club BMX et ses 160 adhérents affiche déjà complet pour la saison.
« Après Tokyo et Rio, on avait aussi enregistré une hausse des inscriptions; mais avec la moisson de médailles de cette année […], c’est hors de comparaison avec les précédentes éditions des Jeux », relève son président, Raphaël Monnanteuil.
Et pour cause, Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu, ont réalisé un triplé historique en BMX racing en raflant l’or, l’argent, et le bronze. Il faut remonter à 1924, il y a cent ans à Paris, pour trouver trace d’un tel triplé français aux Jeux d’été, tous sports confondus.
« Normalement, on commence à recevoir des demandes d’inscriptions, de stages ou de séances de découverte la dernière semaine d’août ou la première semaine de septembre, à raison d’une ou deux. Là, pour la partie +loisirs+ du club, on a reçu vingt demandes dans les heures, les jours, qui ont suivi la fin des épreuves », se réjouit-il.
Au VB BMX club de Verrières-le-Buisson, en Essonne (au sud de Paris), le président et entraineur du club, Lucas Auchecorne, 23 ans, a vu les demandes d’inscriptions « quadrupler ».
C’était « parfois difficile de faire le poids face au tennis, à l’équitation (…) on nous prenait un peu pour des gens qui roulent sur des bosses en terre au fond du jardin. Maintenant, on a des visages à mettre sur notre sport! », se réjouit-il.
L’effet Léon Marchand
Et parmi les visages qui ont marqué la quinzaine, celui de Léon Marchand, quadruple médaillé d’or et l’un des héros français de ces Jeux, pourrait bien offrir encore plus de licenciés à la Fédération française de natation (FFN).
La FFN compte 402.358 licenciés en France, en intégrant la natation sportive, artistique, en eau libre, le plongeon et le water-polo.
« Il y a eu un effet Marchand, comme il y avait eu un effet Laure Manaudou », notamment « sur la tranche d’âge 7-13 ans », note Guy Lacomtal, 56 ans, président de l’Olympique Paris Natation, un club du 13e arrondissement de Paris.
Mais il redoute que la croissance du nombre de licenciés complique la répartition des créneaux de disponibilités des bassins parisiens qu’il juge déjà « saturés », entre les clubs, les scolaires, les pratiquants « loisirs »…
« Mais c’est un problème de riche, on va juste devoir prendre des mesures pour absorber de nouvelles personnes! », relativise-t-il.
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