Après « six années de harcèlement à l’école et au collège », Jonathan Destin avait tenté de mettre fin à ses jours en février 2011 en « s’immolant avant de se jeter dans la Deûle ». Il est décédé dans son sommeil samedi 20 août à Marquette-lez-Lille.
Élus et personnalités ont salué le 23 août la mémoire de Jonathan Destin, « symbole de la lutte contre le harcèlement scolaire », dont la mort à l’âge de 27 ans a été annoncée lundi par sa mère sur Facebook.
Son corps a été découvert samedi à son domicile, a indiqué le parquet de Lille, qui a ouvert « une enquête en recherche des causes de la mort ».
La mère du jeune homme a expliqué sur Facebook qu’il était mort « dans son sommeil ».
« À tous ceux qui ont connu Jonathan, par son histoire, son livre, son film, dans les écoles, qui l’ont un jour croisé, lui ont parlé, vous qui nous suivez depuis tant d’années, j’ai malheureusement une triste nouvelle à vous annoncer : Jonathan est décédé samedi chez moi dans son sommeil. C’est le cœur déchiré que je vous annonce cela », a écrit Marie-Pierre, la mère de Jonathan.
Son histoire raconté dans un livre et un téléfilm
Originaire de Marquette-Lez-Lille (Nord), Jonathan Destin avait tenté de mettre fin à ses jours en février 2011 en « s’immolant avant de se jeter dans la Deûle » après « six années de harcèlement à l’école et au collège », rappelle la Voix du Nord.
Il avait survécu, mais était resté brûlé à 72% et avait subi « vingt-trois opérations et une hospitalisation de trois ans », selon le quotidien.
Le jeune homme avait ensuite multiplié les interventions dans les écoles pour sensibiliser les enfants au harcèlement et raconté son histoire dans un livre de 2013, « Condamné à me tuer », adapté ensuite en téléfilm pour TF1.
Nombreux hommages
« Jonathan Destin eut le courage de mettre des mots là où la violence et la haine du harcèlement scolaire veulent imposer le silence. Je m’engage à prolonger sa parole et son engagement à l’école », a réagi sur Twitter le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye.
Jonathan Destin eut le courage de mettre des mots là où la violence et la haine du harcèlement scolaire veulent imposer le silence.
Je m’engage à prolonger sa parole et son engagement à l’école, et j’adresse mes condoléances les plus vives à sa famille et à ceux qui l’ont aimé.— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) August 23, 2022
« Son combat courageux nous rappelle que jamais nous ne devrons cesser la lutte contre les différentes formes de harcèlement », a écrit Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur.
J’apprends avec tristesse le décès de Jonathan Destin.
Son combat courageux nous rappelle que jamais nous ne devrons cesser la lutte contre les différentes formes de harcèlements, notamment dans @sup_recherche.
J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses amis. https://t.co/mWfO5mQQxg
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) August 22, 2022
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a salué « le symbole de la lutte contre le harcèlement scolaire », dont l’engagement a « permis une prise de conscience sans précédent ».
Jonathan Destin était devenu le symbole de la lutte contre le harcèlement scolaire. Son histoire et son engagement ont permis une prise de conscience sans précédent. En sa mémoire, nous devons poursuivre son combat sans relâche. Pensées à ses proches. https://t.co/yWi0SLcOhG
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) August 23, 2022
« Jonathan toujours éternellement à tes côtés », a pour sa part tweeté le leader du groupe Indochine, Nicola Sirkis, qui avait participé avec lui à une opération de La Voix du Nord contre le harcèlement.
Jonathan toujours éternellement a tes cotés ❤️? pic.twitter.com/7jnwMN3Vmq
— nicola sirkis (@nicolasirkis) August 22, 2022
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