Au terme de longues et difficiles négociations, un accord « historique » a été annoncé lundi par l’administration Biden entre sept États de l’Ouest américain concernant la protection du fleuve Colorado, qui approvisionne en eau des dizaines de millions de personnes, mais s’amenuise.
« Des représentants des sept États du bassin de la rivière Colorado ont donné leur accord à la soumission d’une proposition pour un système de protection du bassin inférieur », a déclaré dans un communiqué le Département de l’Intérieur, en charge de la gestion des territoires aux États-Unis.
La proposition gagnante provient des trois États du bassin inférieur – Californie, Nevada et Arizona –, qui ont accepté de volontairement prendre des mesures permettant d’économiser 3,7 milliards de mètres cubes d’eau d’ici 2026.
Restrictions d’envergure
Une partie de ces économies sera « compensée par des fonds de l’Inflation Reduction Act », grande loi climatique adoptée l’année dernière à Washington, a précisé le communiqué.
L’administration Biden avait menacé d’imposer des restrictions d’envergure si les négociations entre les États restaient dans l’impasse. Cette annonce est « la preuve » de l’« engagement » du gouvernement à « trouver des solutions de consensus face au changement climatique et à une sécheresse persistante », a déclaré lundi la ministre de l’Intérieur Deb Haaland.
L’accord est le résultat de « mois de travail sans relâche », a déclaré dans un communiqué distinct la gouverneure d’Arizona, Katie Hobbs. « Nous avons maintenant une voie pour faire remonter le niveau nos réservoirs à court terme. À partir de là, notre travail doit continuer pour prendre des mesures et nous attaquer au problème de long terme qu’est le changement climatique. »
Les réservoirs et barrages hydroélectriques menacés
Le fleuve Colorado approvisionne quelque 40 millions de personnes en eau du massif des Rocheuses au golfe de Californie, au Mexique, et irrigue des millions d’hectares de terres arables pour nourrir l’Amérique. De nombreuses années de sécheresse, aggravée par le changement climatique et une augmentation des besoins en eau, a réduit le fleuve, autrefois impétueux, à un niveau inquiétant.
À tel point que les réservoirs et barrages hydroélectriques le long de son cours sont aujourd’hui menacés. Le lac Mead, en particulier, a atteint l’été dernier son niveau le plus bas depuis 1937. L’an dernier, les autorités fédérales avaient exhorté les sept États de l’Ouest (avec l’Utah, le Colorado, le Wyoming et le Nouveau-Mexique) à s’accorder pour réduire leur consommation à un maximum de 40% du débit du fleuve.
Six États avaient proposé que la majorité de ces restrictions soient imposées à la Californie, qui n’avait pas donné son accord à ce plan et avait ensuite publié une contre-proposition, suggérant que les coupes proviennent principalement de l’amont.
Le système qui réglemente depuis plus d’un siècle la répartition de l’eau du fleuve, sur la base d’un critère d’ancienneté, favorise les agriculteurs de Californie, l’État américain le plus peuplé. « La Californie a pris les choses en main » en s’engageant à « des coupes importantes dans l’utilisation d’eau », a déclaré lundi son gouverneur, Gavin Newsom. « L’ouest des États-Unis entier est en première ligne face au changement climatique – nous devons travailler ensemble pour affronter cette crise. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.