De hauts responsables des États-Unis et de la Russie se rencontrent en Arabie saoudite pour discuter de la reprise de relations diplomatiques et des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu en Ukraine.
Le secrétaire d’État Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se rencontrent à Riyad suite à un appel téléphonique entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine la semaine dernière.
M. Rubio s’est rendu à Riyad le 17 février, accompagné du conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, et de l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
M. Lavrov, quant à lui, sera accompagné de Yuri Ushakov, conseiller de Vladimir Poutine en matière de politique étrangère.
Le 17 février, M. Ushakov a déclaré aux médias d’État russes que Moscou et Washington ne s’étaient pas encore mis d’accord sur la manière précise d’entamer les pourparlers de paix sur l’Ukraine, les États-Unis n’ayant pas nommé de négociateur en chef pour parler à la Russie au nom de Donald Trump.
La rencontre entre M. Lavrov et M. Rubio, a-t-il ajouté, devrait être « professionnelle » et se concentrer sur « le rétablissement de l’ensemble des relations entre les États-Unis et la Russie ».
M. Ushakov a évoqué la possibilité de la participation du chef du fonds souverain de la richesse nationale russe pour aborder les questions économiques émergentes.
Les fonctionnaires devraient également commencer à organiser une rencontre en tête-à-tête entre Donald Trump et Vladimir Poutine. En effet, la nouvelle administration à Washington cherche à normaliser les liens avec Moscou, après des années de lourdes sanctions et d’un black-out diplomatique entre les deux puissances, qui ont suivi l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie il y a près de trois ans.
L’Arabie saoudite a joué un rôle clé en facilitant les premiers échanges entre l’administration Trump et le Kremlin, contribuant à la libération de prisonniers de part et d’autre la semaine dernière.
Même si la guerre actuelle de la Russie en Ukraine pourrait être un sujet au centre des discussions, M. Ushakov a déclaré que les entretiens seraient « purement bilatéraux » et n’incluraient pas les dirigeants ukrainiens.
L’accélération des échanges diplomatiques entre Washington et Moscou a suscité de l’inquiétude chez les dirigeants européens. Plusieurs alliés des États-Unis s’interrogent ouvertement sur les intentions de l’administration Trump de marginaliser les puissances européennes dans les pourparlers visant à mettre fin à la plus grande guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
C’est pourquoi les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Pologne, de l’Italie, du Danemark, de l’Union européenne et de l’OTAN se sont rencontrés en urgence durant le week-end afin de discuter de l’organisation d’une aide européenne additionnelle à l’Ukraine, ainsi que d’élaborer une stratégie concernant le rôle que le continent pourrait jouer dans la sécurisation du territoire ukrainien lors d’un éventuel accord de paix.
Les inquiétudes concernant le dialogue entre l’administration Trump et Moscou font également suite aux remarques de Keith Kellogg, l’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine et la Russie. La semaine dernière, il a suggéré que les puissances européennes n’auraient pas de siège à la table des négociations après que les États-Unis leur ont demandé de fournir des troupes pour sécuriser l’Ukraine.
S’exprimant lors d’un événement organisé par un magnat ukrainien au début du mois, M. Kellogg a déclaré qu’il pensait que l’idée d’une participation de l’Europe dans les négociations de cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie « n’allait pas se produire ».
« Les Ukrainiens, les Russes et, bien entendu, les Américains, peuvent s’asseoir à la table des négociations », a affirmé M. Kellogg.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également déclaré que les puissances qui seraient chargées de mettre en œuvre un accord de cessez-le-feu soient impliquées dans les négociations.
« L’Ukraine ne consentira jamais à des accords conclus à son insu, sans sa participation. Et la même règle devrait s’appliquer à toute l’Europe », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé le 15 février à l’occasion de la conférence de Munich sur la sécurité.
« Il y a quelques jours, le président Trump m’a parlé de sa conversation avec Poutine. Pas une seule fois il n’a mentionné que les États-Unis avaient besoin de l’Europe à la table. Cela en dit long. »
M. Rubio, en tant que représentant diplomatique principal des États-Unis, a depuis tenté de revenir sur la position de l’administration Trump quant au rôle de l’Europe dans les pourparlers, affirmant le 16 février qu’un véritable processus de négociation n’avait pas encore commencé et que l’Europe serait incluse si les discussions progressaient.
Selon M. Rubio, la réunion du 18 février à Riyad et l’attitude de la Russie dans les semaines à venir détermineront si l’administration Trump pense que Moscou est réellement engagée dans des négociations de paix.
De même, M. Kellogg a revu sa position le 17 février en affirmant que personne n’imposerait un accord de paix à Kiev sans son consentement et que Washington éclaircirait sa position sur les missions européennes de maintien de la paix en Ukraine à une date ultérieure.
Washington a depuis envoyé un questionnaire aux capitales européennes pour leur demander ce qu’elles comptaient faire pour assurer la sécurité de Kiev.
Les dirigeants de l’Allemagne, de la Suède et du Royaume-Uni se sont déclarés ouverts à l’envoi de troupes de maintien de la paix en Ukraine, à condition que celles-ci bénéficient d’un mandat clair et acceptable.
« Nous faisons face à un moment unique en termes de sécurité collective sur notre continent », a déclaré le Premier ministre britannique, Keith Starmer, le 17 février. Cela va au-delà de l’avenir de l’Ukraine : c’est une question vitale pour l’ensemble de l’Europe. »
« Je ne dis pas cela à la légère. […] Mais, en contribuant à assurer la sécurité de l’Ukraine, on contribue aussi à assurer celle de notre continent et celle de ce pays. »
Toutes les puissances européennes ne sont cependant pas disposées à s’engager directement, même parmi les plus grands contributeurs financiers pour l’Ukraine.
Par exemple, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a affirmé que son pays continuerait d’envoyer une assistance humanitaire et sécuritaire à l’Ukraine, mais qu’il n’enverrait pas de troupes.
Cela dit, a ajouté M. Tusk, la Pologne apportera un soutien logistique et politique aux pays qui enverront des troupes en Ukraine.
Avec Associated Press et Reuters
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.