TRADITIONS CHINOISES

Deux histoires de jeunes moines chargés de sonner la cloche

novembre 20, 2016 6:48, Last Updated: novembre 20, 2016 6:48
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Première histoire : cœur au sens profond

Un jeune moine dans un temple avait reçu pour tâche de sonner la cloche, une fois le matin et une fois le soir comme le voulaient les règlements du temple. Au début, il était très sérieux. Mais six mois passèrent, et il commença à trouver sa tâche trop mécanique et ennuyeuse et se relâcha.

Un jour, l’abbé du temple annonça un changement de tâches pour le jeune moine et lui fit porter de l’eau et couper du bois dans la cour. Il ne voulait plus le voir près de la cloche. Le jeune moine trouvant cela bizarre demanda à l’abbé : « Est-ce parce que je ne sonnais pas la cloche à l’heure, qu’elle ne retentissait pas ? »

L’abbé lui répondit : « La cloche retentissait, mais le son était vide, fatigué. Parce que ton esprit ne comprenait pas la signification de sonner la cloche, de même tu ne le faisais pas vraiment attentivement. Le carillon de la cloche n’est pas simplement l’horloge du temple, le rôle le plus important est d’éveiller tous les êtres en train de sombrer dans la confusion. Donc, le carillon de la cloche ne doit pas seulement être sonore, mais il doit aussi être rond, vigoureux, profond et distant. Si le cœur d’une personne ne contient pas le sens profond de la cloche, c’est comme si on ne respecte pas un bouddha. Si on n’est pas sincère, comment peut-on s’occuper de faire sonner la cloche ? » En entendant ces paroles, le moine eut honte.

Par la suite, il se cultiva avec plus de concentration et devint finalement un moine exceptionnel.

Deuxième histoire : cœur de sacrifice

Un matin tôt, un moine plus âgé entendit un son de cloche intermittent très mélodieux. Il ne put s’empêcher de l’écouter attentivement. Aussitôt que le son de la cloche s’est tu, sans plus attendre il appela quelqu’un et demanda : « Qui a sonné la cloche ? » Le moine qui répondit à l’appel lui dit : « Un jeune moine arrivé récemment.» Le moine plus âgé alla demander au nouveau moine : « Ce matin, quand j’ai entendu la cloche, de quelle humeur étiez-vous ? »

Le nouveau moine ne comprenait pas pourquoi le vieux moine lui demandait ça et il répondit : « Sans humeur particulière. Je sonnais seulement la cloche.» Le vieux moine dit : «Vraiment? Quand j’ai entendu la cloche, vous deviez penser à quelque chose de particulier, car le son que j’ai entendu aujourd’hui était extrêmement noble. Seule une personne au cœur dévoué peut produire ce son. »

Le moine novice réfléchit un instant et dit : « En fait, je ne pensais à rien d’autre. Avant que je devienne moine, le maître de ma famille me rappelait souvent que lorsque je sonne la cloche je devais imaginer la cloche comme le bouddha. Je dois sincèrement respecter la cloche comme le bouddha et je dois avoir le cœur de me sacrifier et de vénérer le bouddha pour sonner la cloche. »

Le vieux moine était très satisfait et lui rappela encore : « À partir de maintenant, quand tu feras d’autres choses, assure-toi de ne pas oublier de maintenir l’état d’esprit d’aujourd’hui. »

En fait, cela ne s’applique pas seulement à la cloche. Quoi qu’on fasse, y mettre son cœur et toute son attention est extrêmement important. Un proverbe dit : « On peut dire si quelqu’un a de bonnes ou mauvaises ambitions simplement en observant comment il allume le feu et balaye le sol. » C’est seulement quand on peut bien faire les petites choses qu’on peut bien faire les choses importantes.

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