Le grand maître chinois Ding Liren est devenu le premier chinois champion du monde d’échecs dimanche à Astana en battant le Russe Ian Nepomniachtchi, confirmant la place prépondérante prise par le pays sur le monde échéquien.
À 30 ans, le joueur a pris le dessus après les départages, et au terme d’un combat qui marquera davantage par sa dramaturgie renversante que par la précision des deux joueurs. Qu’importe la qualité : si six Chinoises ont été championnes du monde d’échecs depuis 1990, dont l’actuelle Ju Wenjun, c’est la première fois que le pays remporte le titre suprême — car ouvert aux hommes comme aux femmes — des échecs.
Né dans la « ville des échecs chinois »
La Chine fait depuis plusieurs années partie des nations les plus redoutées des échecs : elle a notamment remporté en 2014 et 2018 les olympiades, la compétition entre nations la plus importantes de la discipline, Ding prenant une part prépondérante lors des deux éditions.
Il a brisé tous les plafonds de son pays, et a longtemps été vu comme celui qui pouvait faire tomber le champion du monde depuis 2013, Magnus Carlsen. Ding est né à Wenzhou en 1992, ville qui a obtenu deux ans après le titre de « ville des échecs chinoise ». Deuxième au championnat du monde des —10 ans en 2003, il se révèle vraiment en devenant en 2009 le plus jeune champion des échecs de Chine.
Ding a ensuite été le joueur chinois le mieux classé de l’histoire, et le premier a participer au tournoi des Candidats, dont le vainqueur devient le challenger du champion du monde en titre, en 2018 puis 2020. Dès 2018, il devient le 5e joueur au classement mondial, grimpant même à la deuxième place en 2021.
Une ascension stoppée par la pandémie
Mais la pandémie de Covid-19, qui dure en Chine, met un brutal coup d’arrêt à sa trajectoire. En 2022, il n’obtient pas de visa pour participer aux compétitions qualificatives au tournoi des Candidats et ne participe presque à aucune compétition du circuit officiel entre juin 2021 et avril 2022.
La disqualification du Russe Serguei Karjakin de toute compétition organisée par la fédération internationale des échecs en raison de sa prise de position en faveur de la guerre en Ukraine libère cependant une place pour le joueur le mieux classé non qualifié : Ding Liren. Contrairement au tennis, les points acquis aux échecs ne s’effacent pas au bout d’un an, mais changent uniquement après des parties.
Une couronne à prendre
Sa participation au tournoi des Candidats en avril 2022 est donc entourée de mystère. Après une défaite au premier match contre Nepomniachtchi, Ding se rattrape et arrache lors de la dernière journée la deuxième place du tournoi. La position devient miraculeusement qualificative pour le championnat du monde quand Magnus Carlsen, quintuple vainqueur en titre, décide d’abandonner sa couronne, lassé du format de la compétition.
Face à Nepo, à Astana, Ding court après le score : mené à trois reprises, il revient à hauteur en gagnant la 12e ronde, au terme d’une partie où son adversaire a, à plusieurs reprises, un avantage décisif, mais ne trouve pas les bons coups pour conclure. « Ce sont deux joueurs qui attaquent très bien et qui défendent, pour leur niveau, relativement mal », explique Kevin Bordi, animateur de la chaîne Blizstream et principal figure internet des échecs francophones. La date du prochain championnat du monde n’est pas connue. Le tournoi des Candidats, qui désignera son challenger aura lieu en avril 2024.
Deux Français sont bien placés pour s’y qualifier : Alireza Firouzja, 19 ans et 4e joueur mondial, ainsi que Maxime Vachier-Lagrave, 32 ans et 14e joueur mondial.
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