Le Président Joe Biden a beau prendre son ton le plus rassurant pour parler d’une transition « ordonnée » en Afghanistan, toutes les images et témoignages le démentent : Kaboul, encerclée par les talibans, est prise comme l’essentiel du reste du territoire – l’administration américaine en est réduite à quémander un peu de temps pour évacuer ses ressortissants, qui s’enfuient honteusement en hélicoptère par le toit de l’Ambassade des États-Unis. C’est une débandade pure et simple. En quelques semaines et par une campagne militaire- éclair, vingt années d’effort et mille milliards de dollars dépensés sont partis en fumée, conséquence directe de la décision prise par Joe Biden de désengager rapidement l’armée américaine en Afghanistan. La mort de 200 000 afghans, de plus de 3 000 soldats de la coalition dont une centaine de militaires français aura été en vain, le pays carrefour de l’Asie revient strictement au même point qu’en 2001 : les talibans sont au pouvoir, les exécutions sommaires ont repris et il ne restera qu’une propagande bien lissée du côté occidental pour faire croire que cet énorme gâchis a été un demi-succès. Depuis des mois, Pékin prépare activement la transition, à son avantage : fin juillet, le ministre des Affaires Étrangères Chinois Wang Yi (celui-là même que le Président Macron a personnellement reçu à l’Élysée à l’automne dernier) accueillait le chef des talibans pour préparer « l’après. » Car l’Afghanistan sera une pièce de plus sur l’échiquier chinois.
En 2011, le président français Nicolas Sarkozy avait provoqué le même type de chaos en Libye en mettant tout son poids pour obtenir l’envoi d’une force internationale et provoquer la chute du dictateur Kadhafi. Ce même Mouammar Kadhafi que, fin 2007, M. Sarkozy recevait en grande pompe à Paris en lui laissant planter sa tente dans les jardins de l’Élysée. Beaucoup, aujourd’hui encore, sont convaincus que c’est pour empêcher des révélations sur le financement libyen de sa campagne de 2008 que le président français a fait pression aux Nations-Unies, mobilisé l’armée française et déclenché l’attaque en la fardant comme un « soutien humanitaire » au peuple libyen. La période des printemps arabes offrait le meilleur des prétextes et l’action militaire était également utile à faire oublier l’aide précédemment apportée par la France au régime tunisien – avant la chute de celui-ci bien sûr.
Dix ans après l’action française en Libye, le pays est toujours une zone de non-droit et l’un des principaux points de départ vers l’Europe pour des centaines de milliers de migrants africains. Le retrait des troupes internationales, aussi brutal que celui qu’on voit se dérouler aujourd’hui en Afghanistan, a laissé la place libre aux mafias diverses, au trafic d’êtres humains et aux investissements d’États-voyoux. C’est devenu « l’enfer sur terre pour réfugiés et migrants » alerte Amnesty International.
En Libye comme en Afghanistan, les actions de deux gouvernements occidentaux sont directement responsables de désastres humanitaires qui impacteront plusieurs générations de Libyens et d’Afghans ; les objectifs cachés des interventions, l’abandon des populations y font grandir un sentiment anti-occidental malheureusement totalement justifié. Les Français en subiront encore les conséquences par le terrorisme islamique, par des vagues de migrants incontrôlables (et parfois mêmes poussées par des pays ennemis dans leur approche de « guerre sans limite .») Chez tous ces migrants, la misère, la souffrance, mais aussi le besoin de faire payer l’Occident. Les hommes politiques qui ont déclenché cette réaction en chaîne de création de chaos et de conflits ne seront sans doute jamais tenus pour responsables ; mais leurs peuples subiront le poids de leurs actions. Le régime chinois, lui, exploite méthodiquement et silencieusement ces outils que la lâcheté occidentale a créés : il occupe la place, investit déjà pour la reconstruction de la Libye, est également aux premières loges en Afghanistan, avec un seul mot d’ordre : sus à l’Occident.
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