Longtemps chassée pour son pelage et en raison de sa réputation d’animal nuisible, la loutre est depuis 1981 un animal protégé. Elle a enfin repeuplé les cours d’eau d’un grand nombre de départements français. Ce mercredi 31 mai, la journée mondiale de la loutre a été célébrée.
Ce charmant petit animal au pelage marron foncé était, dans les années 1980, gravement menacé. Aujourd’hui la loutre a repeuplé diverses régions de France et les défenseurs des animaux s’en réjouissent. L’espèce, qui est désormais protégée, est cependant toujours exposée à certains dangers.
Victimes de la circulation routière et de la dégradation de son habitat
La journée mondiale de la loutre, célébrée ce 31 mai à l’initiative de l’IOSF (International Otter Survival Fund), fête sa sixième année, rapporte un communiqué de presse de la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM). L’événement est un moyen de sensibiliser le public sur ce sympathique petit animal, relativement solitaire et discret et dont l’activité est principalement nocturne. La loutre se nourrit de poissons, d’écrevisses ou de batraciens. Dans les années 1980, la loutre a failli disparaître pour de bon, après avoir été longtemps chassée pour sa fourrure. Elle était en effet considérée comme un animal nuisible.
La loutre reste malgré tout vulnérable, et ce, même si elle n’a pas de prédateur dans la nature. D’abord parce qu’elle a un faible taux de natalité. Une loutre ne porte en effet qu’un à trois petits, sa maturité sexuelle n’étant atteinte qu’à l’âge de 3 ans environ. De plus, elle ne vit que 4 à 5 ans tout au plus.
En outre, ces mammifères sont souvent victimes de la circulation routière. « Il y a des ouvrages, des barrages, qui l’obligent à traverser des routes, des collisions peuvent alors se produire », signale auprès de 20 Minutes Cécile Kauffmann, animatrice du plan national d’actions en faveur de la loutre pour la SFEPM. Elle ajoute : « On trouve heureusement de plus en plus d’aménagements spécifiques pensés pour elle, comme les banquettes sous les ponts. Ils participent à la recolonisation de la loutre. » De surcroît, cette espèce fait face à une dégradation de son habitat, en raison des activités humaines.
« Elle joue un rôle important dans l’écosystème »
Pour Cécile Kauffmann, la loutre « revient de loin », car elle était autrefois « présente sur l’ensemble de la France, sauf en Corse, avant de devenir rare ». Elle souligne d’ailleurs que cet animal a complètement disparu dans certains pays.
Aujourd’hui, l’animal est présent dans le Massif central, la Bretagne, le Pays-de-la-Loire, une partie de la Nouvelle-Aquitaine, ainsi qu’en Occitanie, en Normandie, dans les Pyrénées et la vallée du Rhône, précise encore le quotidien. Cécile Kauffmann stipule qu’elle a bien tenté de se réintroduire en Alsace, « mais ça n’a pas vraiment fonctionné ».
Meggane Ramos, qui est spécialiste de la loutre d’Europe au sein du Groupe mammalogique breton, se réjouit également du retour de la loutre dans l’Hexagone. « C’est une excellente nouvelle, car, comme tout carnivore, elle joue un rôle important dans l’écosystème », signifie-t-elle. Elle précise que le travail « minutieux » de comptage de la population des loutres est « incertain mais indispensable ». Pour cela, un réseau de naturalistes se charge de surveiller tous les indices, comme les crottes de l’animal, ses empreintes ou encore ses restes alimentaires. Des « pièges photographiques ou vidéo » sont également utilisés, mentionne Meggane Ramos.
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