Lorsque Diane Gouhier a écouté son cœur en sauvant Riya, une femelle Staffie dont l’état était « catastrophique » pour cause de maltraitance, elle ne s’attendait pas à se retrouver plongée dans une saga judiciaire absurde. Traitée comme une criminelle, la présidente de l’association Cœur sur Pattes 42 a passé 24 heures en garde à vue. Elle est maintenant attaquée en justice pour vol de chien, avec un procès prévu le 31 mars 2025.
« Cette histoire est vraiment bizarre depuis le début », commente Diane Gouhier, présidente de l’association Cœur sur Pattes 42, en entrevue à Epoch Times. Près de deux ans après le début de cette aventure, elle s’apprête à comparaître dans un procès pour vol de chien, alors que les auteurs de la maltraitance envers Riya ne sont pas inquiétés par la justice.
« Depuis le début, l’affaire est très simple. On est quand même sur un cas avéré de maltraitance. On est sur du trafic d’animaux ! J’ai toutes les preuves », assure la jeune femme.
Un sauvetage dans une poubelle
Tout a commencé par un sauvetage le 9 avril 2023. Ce sauvetage aurait presque pu être banal si ce n’est l’état de santé du chien qui se trouvait dans un petit local poubelle sur le bord d’une route.
Suite à un signalement, Diane est arrivée sur les lieux, constatant que la chienne de deux ans tremblait. Riya était déshydratée, anémiée et toute sale. Ses organes génitaux étaient sortis et nécrosés.
« Je ne savais pas trop ce que c’était en fait, parce que vraiment, c’était tout nécrosé », se souvient la jeune femme. « Il y avait une odeur à vomir. »
Entre temps, les pompiers avaient été appelés, mais ils ne savaient pas quoi faire lorsqu’ils ont vu l’état de l’animal. « Comme ils savaient que j’étais formée aux premiers secours, ils m’ont laissée prendre la chienne », explique celle qui est aussi naturopathe pour animaux et éducateur canin en plus d’être professeur de danse.
« Il faut quand même faire les choses dans l’ordre »
Un premier vétérinaire a refusé de prendre Riya en charge parce que le propriétaire de l’animal ne répondait pas. Diane a donc amené la Staffie chez le vétérinaire de l’association. Choqué, il l’a opérée tout de suite.
Pour faire les choses comme il faut, la présidente de l’association est allée porter plainte dès que le vétérinaire a pris en charge la chienne. « J’ai demandé la réquisition du chien parce que je me suis dit ‘il faut quand même faire les choses dans l’ordre' », explique celle qui ne voulait pas avoir de problèmes.
« Entre temps, j’ai réussi à avoir les propriétaires qui ne s’étaient même pas aperçu que la chienne n’était pas là », détaille Diane Gouhier. Pour les propriétaires, l’état de santé de Riya était « normal » parce qu’elle ne mangeait pas quand elle avait des chaleurs, ce qui était le cas depuis trois jours.
Des allers-retours de la police à la gendarmerie
Diane a refusé de laisser les propriétaires reprendre la chienne et c’est à partir de là que les problèmes ont commencé. Le dossier a fait des allers-retours de la police à la gendarmerie. Après un mois de stress, la jeune femme a finalement réussi à parler à la gendarme qui s’occupait de l’affaire. « Elle m’a expliqué que la chienne, vu qu’elle était en soins, ne pourrait pas être restituée », se souvient-elle.
Son soulagement a été de courte durée. Dès le lendemain, une policière l’appelait pour lui dire qu’elle devait rendre l’animal parce que la dame avait porté plainte. Riya était à ce moment-là en train de se remettre d’une série d’opérations – un total de cinq opérations majeures, pour plus de 6500 euros aux frais de l’association – et elle serait morte si elle avait été débranchée. Pourtant, il aurait fallu la rendre « comme un objet ».
24 heures de garde à vue
La suite de l’histoire est tout aussi bizarre, lorsque quatre policiers sont venus chercher Diane Gouhier chez elle pour une garde à vue de 24 heures. « Quand je suis arrivée en garde à vue, les policiers ne comprenaient pas. Je leur ai montré les photos, je leur ai expliqué l’histoire. Ils étaient outrés, ils ne savaient pas ce que je faisais là », se souvient-elle.
Au début de la garde à vue, Diane ne réalisait pas trop ce qui se passait. C’est lorsqu’elle a compris qu’elle allait passer la nuit sur place qu’elle a un peu paniqué, parce qu’elle avait des animaux tout seuls chez elle. Elle n’avait droit qu’à un seul coup de fil auquel sa mère n’avait pas répondu parce que les policiers avaient appelé en numéro masqué.
Il y avait bien des toilettes à la turque dans sa cellule de garde à vue, mais elles sentaient mauvais et se trouvaient juste en dessous de la caméra. Pour la jeune femme, il était hors de question de les utiliser, donc elle ne pouvait pas boire. « À la fin, je suis restée dans mon coin, je ne bougeais plus », raconte-t-elle.
« Ces personnes sont clairement protégées »
Par la suite, la présidente de Cœur sur Pattes 42 a été convoquée pour un procès qui devait avoir lieu en juillet 2024. Comme son avocate n’a pas eu accès à son dossier malgré ses nombreuses relances au tribunal, le procès a finalement été reporté au 31 mars 2025 une fois le dossier récupéré.
Concernant ce procès, « je suis censée me sentir confiante », reconnaît Diane. « Ces personnes sont clairement protégées. Et du coup, on ne peut pas se sentir confiant, ce n’est pas possible. »
Une pétition avec plus de 50.000 signatures
Heureusement, Diane Gouhier et son association reçoivent beaucoup de soutien. La pétition lancée sur Mes opinions a déjà recueilli plus de 50.000 signatures au moment d’écrire ces lignes.
« C’est fou pour moi. Il y a pas mal de gens qui vont venir au procès aussi, donc c’est génial et peut-être que ça fera un peu de poids auprès des juges », espère la présidente de Cœur sur Pattes 42.
« Riya court partout, elle aime tout le monde »
En attendant, Riya va très bien. « Aujourd’hui, c’est une petite boule de nerfs. Elle court partout, elle aime tout le monde », explique celle qui a redonné confiance à la chienne en la portant lorsque celle-ci ne marchait pas dans la rue, à cause des traumatismes vécus.
Pour l’instant, Riya habite chez une famille d’accueil. « Mon téléphone a été mis sur écoute. Il retrace aussi les endroits où je vais donc pour la protéger je ne peux pas aller la voir », explique Diane.
L’association souhaite sauver définitivement Riya de ses bourreaux et espère que cette affaire ne deviendra pas un précédent injuste. « Nous refusons que les sauveurs d’animaux soient poursuivis pendant que les bourreaux restent impunis », écrit l’association, invitant la population à signer la pétition.
Le procès aura lieu lundi 31 mars 2025 à 13 h 30 au tribunal de Saint-Étienne.
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