Emmanuel Macron au Liban pour vérifier l’application du cessez-le-feu auquel la France a contribué

Par Epoch Times avec AFP
17 janvier 2025 10:09 Mis à jour: 17 janvier 2025 10:10

Emmanuel Macron est arrivé vendredi à Beyrouth, quatre ans après ses deux visites dans la foulée d’une explosion dévastatrice, pour soutenir un déblocage politique qu’il n’avait pu obtenir à l’époque et encourager les nouveaux dirigeants du pays.

Sa visite express de 12 heures coïncide avec celle du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, arrivé jeudi soir à Beyrouth, et il est possible que les deux hommes se voient sur place, selon une source diplomatique française.

La France est impliquée dans la surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban.

Pendant deux ans, le Liban est resté sans président

Ce déplacement du président français vise à « aider » son homologue Joseph Aoun, élu il y a une semaine après deux ans de vacance à ce poste, et le Premier ministre désigné Nawaf Salam « à consolider la souveraineté du Liban, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité », a déclaré l’Élysée.

« Au Liban, on est passé en quelques mois mois d’une situation d’escalade dramatique à une situation d’espoir de possible redressement. C’est une dynamique à laquelle la France a fortement contribué », souligne une source diplomatique française.

Elle ajoute que Nawaf Salam, un juge international respecté, « a une aura internationale et est une vraie figure réformatrice », mais estime que « cet espoir » doit encore se concrétiser « avec un gouvernement et des réformes ». M. Salam est engagé dans des consultations délicates pour former son gouvernement mais se heurte encore aux réserves du puissant groupe terroriste pro-iranien, Hezbollah, incontournable au Liban.

L’Élysée a indiqué jeudi qu’Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, avaient apporté « tout leur soutien » à la formation d’un « gouvernement fort » lors d’un entretien téléphonique.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé de son côté à la formation rapide d’un gouvernement au Liban, une étape « cruciale » pour la stabilité du pays et de la région après l’élection d’un président.

Emmanuel Macron a souligné dans une interview au quotidien libanais indépendant l’Orient-Le Jour que Paris et Ryad avaient « travaillé ensemble » sur le Liban, ajoutant que « l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam étaient aussi le fruit de ce travail de diplomatie régionale ».

Vérifier l’application du cessez-le-feu

Emmanuel Macron, qui a été accueilli à sa descente d’avion par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’est réuni dans la matinée avec le chef d’état-major de la force de paix de l’ONU (Finul), le général Jean-Jacques Fatinet, ainsi qu’avec les chefs du mécanisme mis en place sous la houlette de la France et des États-Unis pour vérifier l’application du cessez-le-feu arraché par les deux puissances entre l’armée israélienne et le Hezbollah. « Les choses avancent, la dynamique est positive », sur l’application du cessez-le-feu, a-t-il déclaré à des journalistes à l’issue de la rencontre.

Conformément à l’accord,  l’armée israélienne doit se retirer des zones frontalières et l’armée libanaise s’y déployer avant la date butoir du 26 janvier.

Emmanuel Macron doit en outre revenir dans le quartier dévasté par la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, où il avait été accueilli en sauveur par une population remontée contre ses dirigeants de l’époque, qu’elle rendait responsable de l’incurie ayant abouti au drame.

L’explosion, provoquée par le stockage de tonnes de nitrate d’ammonium, avait défiguré la capitale libanaise et fait plus de 220 morts. Le président français était revenu trois semaines plus tard pour arracher à la classe politique un engagement à former un gouvernement réformateur, promesse qu’elle n’a jamais tenue.

Depuis, il a continué de maintenir à distance la pression sur les dirigeants libanais, nommant en juin 2023 son ex-ministre, Jean-Yves Le Drian, comme émissaire personnel pour faciliter l’élection d’un président du Liban. Mais il aura fallu encore un an et demi pour que le Parlement libanais parvienne la semaine dernière à élire le général Aoun.

Ce qui a contribué à ce déblocage

Selon Ziad Majed, professeur à l’université américaine de Paris, plusieurs facteurs ont contribué au déblocage : « la guerre dévastatrice » entre Israël et le Hezbollah, « l’affaiblissement » de celui-ci par l’armée israélienne, « la crise économique qui dure ». Mais aussi la chute de Bachar al-Assad en Syrie, allié de l’Iran, et « une crainte de l’arrivée de Donald Trump » à la Maison Blanche, avec son « soutien à Israël ».

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