Emmanuel Macron a enjoint mardi les hauts fonctionnaires à « simplifier plus vite » l’action publique et à être au rendez-vous, sur le terrain des « engagements » pris par l’exécutif, constatant qu’à la fin, « c’est bibi qui paye ».
« Il faut aller beaucoup plus vite et plus fort en termes de simplification », a-t-il recadré dans un discours de près d’une heure devant 700 « cadres dirigeants de l’État » réunis en présentiel à Paris ou en visioconférence.
« À chaque étage, on met des freins et à la fin, là où vous avez mis cent en force, on arrive à cinq ou dix » en termes de réforme de l’État, a-t-il déploré. Il a rappelé à ces hauts fonctionnaires les reproches (« il vit ailleurs », « il est déconnecté ») que lui adressent les Français lors de ses déplacements : « alors c’est ‘bibi’ qui paye », a-t-il tancé.
« C’est bon pour personne, parce que ça veut dire qu’on a laissé le président de la République (…) prendre un engagement, et on s’est accommodé, on a dit ‘on va faire comme on a toujours fait’ », a-t-il déploré, en insistant : « à la fin il faut que le dernier kilomètre soit fait. » « Si nous savons nous réformer nous-mêmes, changer de culture (administrative), nous pouvons être un des premiers pays à répondre à cette crise de confiance », a-t-il assuré.
Un « mouvement massif » de déconcentration
Empruntant aux vocables du monde de l’entreprise, les « cadres dirigeants » plutôt que les hauts fonctionnaires, ou les « pratiques managériales », Emmanuel Macron a appelé à une « culture du résultat », de la responsabilité » et de la « prise de risque » au sein de l’État.
« Le préfet de département doit être un patron de l’État », a-t-il insisté, souhaitant un « mouvement massif » de déconcentration des services centraux au niveau du département. « La bonne maille est départementale, la déconcentration régionale n’est pas perçue comme une déconcentration », a-t-il dit.
En matière de simplification, il a demandé moins de « délais, paperasses ». Il a aussi appelé à « systématiser » les Conseils nationaux de la refondation (CNR), au moins dans l’Éducation et la Santé, qui permettent de réunir autour d’une même table administrations, élus locaux et forces vives (entreprises, syndicats, associations..). Le CNR, « j’y crois beaucoup », a-t-il lancé alors que son initiative de début de second mandat a suscité beaucoup de scepticisme.
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