Le « rayon vert » de la cathédrale de Strasbourg, qui illuminait les jours d’équinoxe un Christ en pierre, pourrait ne plus jamais apparaître, la partie du vitrail qui le produisait ayant été « définitivement obstruée » lors d’une restauration, a-t-on appris lundi 21 mars de sources concordantes.
Depuis 1972, ce rayon vert attirait des centaines de visiteurs à chaque équinoxe de printemps et d’automne à la cathédrale de Strasbourg. Avec ses 4 millions de visiteurs par an, elle est la cathédrale la plus visitée de France après Notre Dame de Paris relate le journal France Bleu.
Une information passée inaperçue à l’occasion d’une restauration
Cette information était passée inaperçue, elle n’a figuré que sur le site internet de la cathédrale à la rubrique « Le saviez-vous ? », au paragraphe consacré au rayon vert : « Avertissement : ce qui suit, a pris fin le mercredi 16 mars 2022. Le verre brut, laissant entrevoir jusqu’à cette date un rayon de couleur verte, a définitivement été obstrué ».
Sollicitée par l’AFP, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) du Grand Est, qui a diffusé un communiqué de presse à ce sujet, a indiqué que le verre en question avait effectivement été remplacé lors d’une « restauration », confirmant une information du quotidien régional Les Dernières nouvelles d’Alsace (DNA).
Ce « rayon vert », qui attirait des centaines de touristes et de curieux, apparaissait lors des équinoxes de printemps (le 20 ou 21 mars à 11h38) et d’automne (le 22 ou 23 septembre à 12H24) et « illuminait le Christ crucifié de la chaire » de la cathédrale, rappelle le site de l’édifice religieux.
Le vitrail en question y avait été installé en 1876. Le soleil y traversait le pied gauche de Juda, ancêtre du Christ et fils de Jacob, pour produire le fameux rayon.
Mais « la projection du soleil en un rayon de couleur verte était apparue très vraisemblablement à la suite d’une restauration datant de 1972, au cours de laquelle le pied de Juda aurait été remplacé par un verre brut et de ce fait, très transparent », ce que nous explique le site internet.
« Un mauvais coup porté aux Strasbourgeois »
C’est en effet cette année-là que le phénomène a été découvert par Maurice Rosart, un ingénieur-géomètre. Ce dernier a aussitôt crié au « scandale » lorsqu’il a appris que le rayon n’était pas au rendez-vous ce week-end : il « a été purement et simplement supprimé », s’est-il offusqué dans un courriel transmis à l’AFP.
« Cet acte est un mauvais coup porté aux Strasbourgeois, à la Culture, à la Laïcité, aux Lumières », a-t-il encore déploré, rappelant qu’un cache avait déjà été brièvement apposé au printemps 1990 sur le vitrail, empêchant le rayon de se former.
Ce phénomène a longtemps alimenté les polémiques, entre partisans d’explications ésotériques et autorités ecclésiastiques qui n’ont longtemps vu derrière lui qu’un simple « hasard ».
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