Outre-Rhin, l’impôt sur les chiens est une véritable mine d’or, avec des recettes qui ont augmenté de plus de 40% en l’espace de dix ans.
Une nouvelle manne ? En recherche de fonds pour combler le déficit public abyssal du pays, le gouvernement Barnier pourrait éventuellement être tenté de faire comme nos voisins allemands. En 2023, les taxes sur les chiens ont généré pas moins de 421 millions d’euros de revenus dans les différents Länder, d’après les calculs de l’Office fédéral de la statistique allemande. En l’espace de dix ans, les recettes ont ainsi augmenté de plus de 40% et de 1,6% par rapport à l’année précédente, a rapporté le quotidien allemand Deutschlandfunk. Bien qu’il existe une taxe sur les chevaux dans certaines villes allemandes, la taxe ne s’applique qu’aux chiens, et non aux autres animaux de compagnie.
Il faut dire qu’une telle taxe est particulièrement rentable dans ce pays, où la population canine est la plus grande de l’Union européenne. L’Allemagne « comptait en 2020 un peu plus de 10 millions de chiens de compagnie, une population qui a doublé en 10 ans », souligne Emmanuelle Ducros sur Europe 1. Alors que le prix de la nourriture pour chiens a augmenté de près de 17 % en moyenne en Allemagne en 2023, selon le Statistisches Bundesamt, cette taxe peut constituer une charge supplémentaire conséquente en fonction du lieu de résidence de son propriétaire, car les municipalités allemandes sont libres de fixer le taux de cet impôt et ses modalités.
Des variantes selon la région
Les montants et les conditions changent ainsi d’une ville à l’autre. À Berlin par exemple, un propriétaire doit débourser 120 euros par an s’il a un chien et 180 euros s’il en a deux. À Brême, le taux d’imposition annuel pour un chien commence à partir de 150 euros, soit la taxe la plus élevée du pays.
Si le montant s’élève à 102 euros à Francfort pour un chien, l’impôt explose s’il s’agit d’un rottweiler, d’un bouledogue américain ou d’un pitbull avec une taxe de 900 euros par chien et par an. Même règle à Nuremberg où le propriétaire d’un chien de combat doit débourser 1056 euros par an. Toutefois, si l’animal passe avec succès un test de caractère, le montant chute à 264 euros.
Cette taxe, qui peut paraître surprenante chez nous, est bien connue des Allemands depuis le XVIe siècle. Elle servait à l’époque à remplacer l’obligation faite aux paysans indépendants d’emmener leur chien à la chasse, souligne Les Échos. Près de 500 ans plus tard, cet impôt qui était jadis prélevé sous la forme de grains comme l’orge ou le seigle perdure sous une forme plus moderne.
Dès que leur chien atteint trois mois, les propriétaires doivent s’enregistrer au sein de leur municipalité « à des fins fiscales », comme le rapporte Tarifcheck, un site allemand de comparaison de tarifs. Dans le cas où l’impôt ne serait pas payé, le propriétaire risque une amende de « plusieurs milliers d’euros pour chaque chien non enregistré », rappelle le site. Cependant, un quart de ces compagnons à quatre pattes passe au travers des mailles du filet fiscal, précise le fisc allemand. À noter que les propriétaires de certains chiens, comme les chiens guide d’aveugles, chiens de sauvetage ou les bergers, et les personnes ayant de faibles revenus peuvent obtenir une exonération.
La France pourrait davantage récolter que l’Allemagne
La Suisse n’est pas en reste et demande également aux propriétaires de chiens de contribuer aux finances de l’État. Comme pour leur voisin, le prix de l’impôt varie selon l’endroit, et plus précisément, selon les cantons et les communes. En 2019, un chien à Uster coûtait 200 CHF par an d’impôts (212 euros), et seulement 70 CHF (74 euros) à Liestal ou Bellinzone. L’année suivante, l’État helvétique a pu ainsi récolter 60 millions d’euros, rapporte Ça m’intéresse.
En France, une taxe similaire existait jusqu’en 1971, mais avait été supprimée faute de rendements suffisants. Créée dans l’objectif de lutter contre la rage sous le régime de Napoléon III, elle ne coûtait que 1 ou 2 francs et dépendait de la taille du chien. Toujours selon le magasine multithématique, elle pourrait rapporter 990 millions d’euros à l’État français, si l’on se base sur l’impôt suisse.
Cette nouvelle perspective est loin de ravir les associations de protection animale, qui craignent une hausse des abandons de la part de propriétaires ne souhaitant pas payer une somme supplémentaire pour leur boule de poils. Pour l’Allemagne, le problème s’est réglé en tapant encore une fois dans le porte-monnaie, l’abandon ou le mauvais traitement d’un animal pouvant être passible d’une amende de 25.000 euros, contrairement à la France qui n’applique aucune peine. En France, près de 30% des foyers possèdent un chien.
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