Au coût d’un milliard d’euros, le projet Horizeo a pour but de devenir le plus grand parc photovoltaïque de France. Avant que cette centrale solaire géante ne voie le jour, il faudrait défricher 1 000 hectares de forêt de pins à Saucats, en Gironde.
« C’est un projet démentiel qui n’est ni écologique, ni environnemental », résume à France 3 Philippe Barbedienne, représentant l’association de défense de l’environnement Sepanso en Gironde.
Le projet est tellement gros qu’il occuperait une superficie quatre fois plus importante que celle du plus grand centre photovoltaïque de France et d’Europe, situé à Cestas en périphérie de Bordeaux.
« Comment est-ce possible qu’on rase une forêt au nom de l’écologie ? » interroge Daniel Delestre, président de la Sepanso, en entrevue au Figaro. « Nous sommes pour les énergies renouvelables, mais détruire 1 000 hectares de pins maritimes pour installer des plaques de cristaux de silicium et charcuter la terre pour y enfouir des réseaux de câbles divers et variés, cela ne peut pas nous plaire. »
Le président de l’organisme explique que les mesures compensatoires promises par les promoteurs d’Horizeo sont loin d’être suffisantes pour remplacer les 1 000 hectares de forêt qu’ils comptent raser. « En l’espace de 10 ans, malgré toutes les mesures compensatoires, la Gironde a perdu 1 000 hectares de forêt par an. La mesure compensatoire, c’est un leurre, une chimère », assure-t-il au micro de France Bleu.
« Tout montre que la forêt est un évènement essentiel dans la protection de la biodiversité et du climat. Aujourd’hui, les experts du climat nous supplient de replanter des forêts », ajoute-t-il.
En théorie, le nouveau parc solaire pourrait alimenter 600 000 habitants en électricité, selon la porte-parole du projet ; toutefois, l’énergie est destinée à être revendue directement à des industriels et des entreprises, indique Reporterre. Par ailleurs, l’Aquitaine n’a pas besoin d’énergie, puisqu’elle exporte déjà 25 % de sa production.
Même des élus de Nouvelle Aquitaine, qu’il soient de droite comme de gauche, ne sont pas convaincus par l’ambitieux projet. « En tant qu’écologiste, je ne peux pas cautionner ce projet », affirme Françoise Coutant (EELV), vice-présidente de la région Nouvelle Aquitaine en charge du climat et de la transition énergétique.
Eddy Puyjalon, conseiller régional de la Nouvelle-Aquitaine et président du Mouvement de la ruralité, est lui aussi contre ce projet qu’il n’hésite pas à qualifier de « très sale, coûteux ». Il prévoit d’en faire son cheval de bataille lors de la prochaine session plénière à la région.
« Je vais demander l’autorisation de faire intervenir de nouveau des spécialistes sur le solaire, de manière à éclairer l’exécutif régional sur les champs électromagnétiques, les contaminations aux terres rares… toutes les problématiques autour de l’éolien et du solaire et que l’on ne voit pas », détaille-t-il à Valeurs actuelles.
De son côté, une jeune Girondine, Océane-Victoria Sanchez, a lancé une pétition pour essayer d’empêcher ce défrichement monstre de ces forêts de pin qu’elle côtoie depuis toujours. « Il est pour moi primordial de les préserver, que les habitants de Saucats, de Gironde et tous les visiteurs qui viennent dans région puissent en profiter, mais aussi que les générations futures puissent la connaître », écrit la jeune femme dans le texte de la pétition.
La Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé d’organiser un débat public sur le projet Horizeo.
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