Voitures de fonction, salaires, séminaires… Les dirigeants de la structure censée venir en aide aux précaires, aux sans-abri et aux migrants, ont dépensé sans compter pour leur propre confort. Au siège d’Equalis, à Mareuil-lès-Meaux (Seine-et-Marne), les inspecteurs de la préfecture ont recensé l’argent public gaspillé par la trentaine de directeurs.
Non seulement les cadres sont nombreux. Mais en plus, ils sont trop payés selon les calculs des inspecteurs. Le mieux loti était le directeur général, Arthur Anane, licencié depuis. Il a touché 203 000 euros au cours de l’année 2020. Si l’on applique la loi, cela correspondrait par projection à la rémunération d’une personne à la tête d’une association qui génère 1 milliard d’euros de chiffres d’affaires. « Ce qui n’existe pas en France. » Les neuf directeurs du comité exécutif (Comex) ont tous perçu au moins 100 000 euros annuels, ce qui équivaut au salaire normal « du directeur général de toutes les associations similaires étudiées », précise Le Parisien.
Comme dans les grosses entreprises privées, chez Equalis on organise des séminaires. En juin 2019, un voyage est planifié avec hébergement pour les 29 directeurs « dans un hôtel de luxe ». Coût total: 71 000 euros. « Lors de ce séminaire, un apéritif a également été organisé sur un voilier », affirment les inspecteurs. En juin 2019, « une journée partenaires » est montée au théâtre du Trianon à Paris (XVIIIe). Budget: 123 000 euros. Equalis a aussi programmé une soirée pour ses agents qui a coûté 140 000 euros à Malakoff (Hauts-de-Seine).
38 véhicules nominatifs à 17 000 euros par mois
L’ancien directeur d’Equalis roulait dans une luxueuse Audi Q7 louée par l’association pour 2100 euros par mois. Equalis loue un total de 329 voitures ce qui représente une dépense de 73 000 euros par mois. Nombre de ces voitures servent aux agents à remplir au mieux leurs missions. Cependant, relève le rapport, sur l’ensemble, 38 véhicules sont nominatifs et coûtent chaque mois 17 000 euros.
Equalis offre beaucoup de choses à ses grands chefs. Ils disposent tous de carte de crédits prépayées plafonnées entre 2000 et 10 000 euros en fonction de la place occupée. Évidemment, les dépenses faites avec ces cartes ne sont pas toujours en lien avec le travail. « De nombreux cadres utilisent leur carte de paiement pour des dépenses de restauration dont les montants ne se justifient pas. » L’ancien directeur général s’est même fait payer des meubles et de l’électroménager pour équiper son logement pourtant déjà aménagé par Equalis. Sans parler des nombreuses nuit à hôtel quatre étoiles à Paris payées par Equalis à son directeur général.
Le ministère public du tribunal judiciaire de Meaux a de son côté ouvert une enquête qui n’est toujours pas terminée. Le procureur Jean-Baptiste Bladier explique: « Il y en a encore pour quelque temps mais mon parquet suit les investigations de près. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.