Les agriculteurs espagnols se sont rassemblés jeudi pour le troisième jour d’affilée dans plusieurs villes du pays, à l’appel cette fois-ci des principaux syndicats agricoles, pour dénoncer les difficultés auxquelles le secteur est confronté.
Au lendemain d’une démonstration de force à Barcelone, plusieurs colonnes de tracteurs ont de nouveau investi des axes routiers, notamment en Castille-et-Leon (centre), Castille-la-Manche (centre), dans la région de Valence (Est) et dans les Asturies (Nord).
À l’origine d’une partie de ces rassemblements se trouvent les trois syndicats représentatifs du secteur dans le pays, l’Asaja (Association agraire des jeunes agriculteurs), l’UPA (Union des petits agriculteurs) et la Coag (Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs).
Précaire et « étouffé »
Ces trois organisations ont justifié ces blocages et opérations escargots par le « malaise » ressenti par une grande partie de la profession face à un métier jugé précaire et difficile.
« Si les tracteurs manifestent, c’est parce que le monde rural se sent étouffé », a assuré l’Asaja sur le réseau social X. Un message relayé par Marcos Alarcon, secrétaire général adjoint de l’UPA, qui a jugé cette mobilisation nécessaire pour peser face au gouvernement. Les revendications portent sur la précarité du secteur, la bureaucratie étouffante, la remise en cause de la PAC avec des normes contraignantes et la concurrence déloyale, mais également sur le manque de pluie sévère qui touche durement les exploitations.
HONK! HONK!
Nearly 2,000 Spanish farmers with tractors from all over Catalonia are converging on Barcelona to protest against crippling globalist policies.
According to a report from Allianz Trade, farmers in Europe experienced a 12% reduction in income from 2022 to 2023. The… pic.twitter.com/olGYqSfJVG
— The Vigilant Fox ? (@VigilantFox) February 7, 2024
À Barcelone, envahie mercredi par près d’un millier de tracteurs, plusieurs dizaines d’agriculteurs ont passé la nuit dans le centre de la ville. La plupart d’entre eux l’ont cependant quitté jeudi matin. Cette poussée de fièvre, concomitante à la mobilisation qui se poursuit en Italie, en Allemagne ou encore aux Pays-Bas, a poussé les organisations de transporteurs et la grande distribution, directement touchées par les blocages, à tirer la sonnette d’alarme.
Une logique de « main tendue » et de « dialogue »
Les forces de l’ordre, qui ont interpellé mercredi douze manifestants après des échauffourées, ont évacué mercredi et jeudi matin plusieurs rassemblements non déclarés. Lors d’une rencontre avec des journalistes mercredi soir, le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, a reconnu que la situation était « complexe », tout en répétant être dans une logique de « main tendue » et de « dialogue » avec les manifestants.
Le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, s’est engagé de son côté à améliorer la loi de 2021 régulant les relations entre distributeurs et agriculteurs pour empêcher que ces derniers ne vendent à perte et à simplifier la mise en œuvre de la politique agricole commune (PAC).
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