Lassés des places d’honneur et des autres couleurs, les handballeurs français se sont parés de l’or européen pour la quatrième fois en domptant le Danemark (33-31) après prolongation, dimanche en finale de l’Euro à Cologne.
Depuis sept ans, ils n’avaient gagné qu’une fois, certes le titre le plus beau, celui des JO de Tokyo. Les Bleus, dans le sillage des handballeuses championnes du monde le mois dernier, ont renoué avec l’habitude de gagner au meilleur moment, moins de six mois avant les JO de Paris-2024 à la maison.
« C’est un scénario totalement fou », n’en revient pas Nikola Karabatic, même à bientôt quarante ans. C’est un peu semblable à la demi-finale mais sans le coup franc d’Elo. On conserve ce mental, on a toujours cru en nous donc c’est magnifique. Magnifique d’être champion d’Europe avec cette équipe-là et tellement de joueurs avec qui je n’avais pas remporté de médaille d’or. »
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Oui, le totem « Kara », qui délaissera les terrains à l’issue de la saison, aura quitter son ultime Euro avec un onzième titre international à son palmarès et donc une quatrième couronne européenne, dix ans après la dernière.
Une décennie d’attente
Passée une décennie d’attente, ils n’étaient plus à dix minutes près. Les hommes de Guillaume Glle en sont donc passés par une prolongation, arrachée sur le même score qu’en demi-finale face à la Suède (27-27).
« On va chercher parfois des forces venues de nulle part, savoure Ludovic Fabregas. Il y a toujours des clins d’œil nous permettant d’aller chercher des prolongations, encore des ressources pour aller chercher la victoire au bout et c’est magnifique. »
« Dans les grands matchs il faut jamais baisser les bras, ça peut sourire et ça a souri aujourd’hui et en demi-finale, c’est magnifique » @NKARABATIC #FRADAN #EspritHandball pic.twitter.com/pvzc1oSxbB
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Il restait trente secondes avant la fin du temps réglementaire quand Ludovic Fabregas s’est retourné pour fouetter les filets et porter les siens un peu plus loin dans cette finale mal embarquée.
Un autre de ses coups de poignet a envoyé la bande de Nikola Karabatic au contact (29-29) à la mi-temps de la prolongation avec la possession à venir.
Puis Dika Mem, réveillé par la sortie de Nielsen, a signé ses premiers buts pour propulser les Bleus vers le titre européen. Le dernier trophée qu’il manquait à la génération d’après les Experts, la sienne et celle de Nedim Remili ou Ludovic Fabregas, déjà champions olympiques (2021) et du monde (2017).
« J’étais tellement concentré et dans ma bulle ce weekend, je pense que je réaliserai un peu plus tard mais j’ai débloqué mon compteur [de titres] enfin ! » @PrandiElohim #FRADAN #EspritHandball pic.twitter.com/ujvA8op6DJ
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« Marre d’être deuxièmes, troisièmes ou encore quatrièmes »
Ces Bleus, qui en ont « marre d’être deuxièmes, troisièmes ou encore quatrièmes » et venus outre-Rhin « pour gagner », répétait le vorace Remili, désigné meilleur joueur de la compétition, ont enfin escaladé la dernière marche.
Côté Danois, leur gardien granitique Emil Nielsen (15 arrêts), l’impassibilité de Mikkel Hansen (9 buts) sur penalties et la magie de Mathias Gidsel (8/8) ont longtemps fait douter les Bleus.
Mais ils n’ont jamais plié, comme depuis le début de l’Euro, ni face à eux ni face à la vague vermillon recouvrant la Kölnarena, la frontière étant à moins de six heures de voiture. Comme l’ont rappelé tout le week-end les nombreuses plaques minéralogiques siglées « DK » vues en ville.
« On avait vraiment envie, c’est un titre qu’on avait vraiment coché on est contents de l’avoir gagné » @DikaMem #EspritHandball pic.twitter.com/pphyLvPbJ3
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« Sur un grand nombre de situations très favorables, on bute sur Nielsen qui est partout. Mais ça ne nous a pas démonté », se réjouit Guillaume Gille, les yeux humides en zone mixte. Au fond des tripes et de la tête de chacun, il y avait cette idée que la lumière était au bout. Qu’on ne la voyait peut être pas, qu’il y avait plein d’événements contraires qui soufflaient mais que l’issue serait positive.. »
Il s’en est fallu de peu pour que Nielsen sonne le glas: le dernier rempart danois a refoulé les tireurs français. Mur marmoréen de cet Euro (40% de tirs stoppés), Emil Nielsen a été lancé d’entrée et privilégié au monument Niklas Landin, ses 272 sélections et ses deux médailles olympiques dans un pari payant du sélectionneur Nikolaj Jacobsen.
Et ce n’est sans doute pas un hasard si le mieux bleu est intervenu avec la sortie du Barcelonnais, qui avait plongé dans l’échec son coéquipier français Dika Mem (0/5) et l’entrée de Niklas Landin (3 arrêts, 25%).
« On s’était fixé comme objectif d’essayer de gagner cet Euro pour préparer au mieux les JO, affiche Ludovic Fabregas. Aujourd’hui c’est chose faite, on va vraiment savourer cette victoire avant de penser à la suite. » Celle qui se dessine le 27 juillet avec leur entrée aux JO.
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