Sauvés sur le gong par un coup franc supersonique d’Elohim Prandi, qui a miraculeusement arraché la prolongation, les handballeurs français ont atteint pour la quatrième fois la finale de l’Euro en venant à bout des tenants du titre suédois (34-30), vendredi à Cologne.
« On est passé tellement proche de se faire couper la tête ce soir: continuons à rêver en étant un peu mort-vivant », a appelé le sélectionneur Guillaume Gille.
Avant de se mesurer dimanche en finale (17h45) aux champions du monde danois dans un remake de celle du dernier Mondial ou des JO de Tokyo, ses hommes se demanderont certainement comment ils sont passés si proches de l’élimination, à savoir moins d’une seconde.
Il n’en restait pas tout à fait une au chronomètre, quand l’arrière gauche du PSG Elohim Prandi a expédié d’un tir en déséquilibre et en lucarne le coup franc de la dernière chance pour tromper son gardien à Paris, Andreas Palicka (15 arrêts, 31%).
STRATOSPHÉRIQUE ! ??? https://t.co/jIiVrhMOKW
— Equipes de France de Handball (@FRAHandball) January 26, 2024
Lui qui avait « toujours mal » depuis l’élimination au même stade de leur Mondial à Stockholm, souffrira sans doute aussi longtemps de celle-ci aussi, malgré une seconde période durant laquelle ses nombreux arrêts ont permis aux siens de revenir dans le match, après un premier acte à la traîne. Ni lui, ni ses coéquipiers ne se sont jamais remis de l’égalisation et les Bleus ont repris l’ascendant de cette rencontre alternant sauna et bain glacé.
Des moments pendant lesquels on prie
« Ce sont des moments pendant lesquels on prie parce que si ça ne rentre pas, l’aventure est finie. Ça a été un moment hyper, hyper fort en émotion », a savouré le « Bison » Prandi, qui avait manqué le dernier Euro après une blessure par arme blanche. « Je tire fort, j’ai un bon bras, et je cadre plutôt bien, ça m’arrive. J’ai préféré passer sur le côté parce que j’avais la capacité à pouvoir remonter la balle. C’est rentré. »
Si les matches impossibles à perdre n’existent pas, cette demi-finale en avait la forme et même le parfum à Cologne. Car à la mi-temps, la défense française a asséché l’attaque suédoise, limitée à 11 buts seulement (17-11), avant de céder au retour des vestiaires.
VICTOIRE ! ??34-30??
Quelle fin de match incroyable !!
Les BLEUS s’envolent vers la finale au terme d’une fin de match complétement folle ! ? ?
RDV dimanche pour la grande FINALE !! ✊??#BleuetFier pic.twitter.com/cx9e6yyU8I— Equipes de France de Handball (@FRAHandball) January 26, 2024
Les champions olympiques, toujours invaincus dans cet Euro, ont encaissé un 7-1 (18-18) ayant complètement relancé les « Blagult ».
Un scénario dément
« Ça faisait longtemps que je n’avais pas vécu un scénario aussi dément, a soufflé Guillaume Gille. Dans le rapport de force, dans le fait qu’une équipe prenne l’ascendant sur l’autre et puis se retrouve d’un seul coup sans prise sur le match. »
La rotation française, sans les guides Nedim Remili et Dika Mem à ce moment de la rencontre, a semblé manquer d’air dans cet « affrontement en haute altitude », selon les mots de « Gino » Gille. Pour ne rien arranger, ils ont perdu leur ex-capitaine Valentin Porte sur blessure après torsion de sa cheville droite.
Reste qu’ils ont trouvé des ressources dans la prolongation, après le coup de canon de Prandi qui a terriblement sonné la Suède, et qu’ils fouleront bien la Kölnarena en finale pour un nouveau défi aux Danois, vainqueurs de l’Allemagne (29-26) dans l’autre demi-finale. Il s’agit de leur deuxième de rang après celle de l’an passé au Mondial, perdue face aux Danois (34-29). Et même la troisième en moins de trois ans, en comptant celle des JO de Tokyo.
Jusqu’ici, aucune finale ne leur a encore échappé à l’Euro. A chaque fois que l’équipe de France de handball s’est présentée sur la dernière la marche, elle a été sacrée (2006, 2010 et 2014), avec en ses rangs la légende Nikola Karabatic, déterminé à relever en Allemagne un de ses ultime défis, à bientôt 40 ans et nullement rassasié.
« Il y a quelque chose de très, très beau à aller chercher, a commenté l’intéressé. Mais il faut d’abord savourer puis récupérer des forces pour se jeter dans la dernière heure de bataille. »
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