En avril 1945, le Troisième Reich vivait ses derniers instants. Les armées triomphantes de plusieurs pays progressaient dans toutes les directions sur le territoire allemand. Parmi les plus fières d’entre elles, on trouvait les troupes de l’Union soviétique, qui se sont emparées de Berlin où se terrait Hitler.
Quatre ans plus tôt, en juin 1941, le Führer avait attaqué l’URSS en voulant anéantir et piller l’empire soviétique. Selon différentes estimations, de 26 millions à plus de 40 millions de victimes russes et d’autres nationalités habitant en URSS n’ont pas survécu à cette guerre.
Derrière l’énorme coût en vies humaines de cette « Grande Guerre patriotique », comme on l’appelle dans plusieurs États qui formaient à l’époque l’Union soviétique, émerge une réalité beaucoup moins héroïque d’une campagne militaire extrêmement brutale qui a profondément secoué les Russes et les autres peuples de l’URSS.
L’idée de la survie nationale, célébrée en grande pompe le 9 mai en Russie et dans certains autres pays de l’ex-URSS, permet d’éclipser sans toutefois occulter les pratiques typiques d’un régime communiste : agressions, trahisons et atrocités.
L’agression oubliée
Dans les années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, la diplomatie coercitive d’Adolf Hitler lui a permis d’absorber l’Autriche dans le Reich nazi et de partager la Tchécoslovaquie en un protectorat tchèque contrôlé par les nazis et un État fantoche fasciste slovaque. La prochaine étape devait être la Pologne, et cette fois le dictateur soviétique Joseph Staline s’est mis d’accord avec Hitler pour avoir sa propre part du gâteau.
En août 1939, quelques jours avant que les chars allemands ne se soient lancés en Pologne depuis l’ouest, Viatcheslav Molotov, le ministre des Affaires étrangères de Staline, avait signé à Moscou un traité avec son homologue nazi Joachim von Ribbentrop. Staline était présent à la signature de ce traité qui, dans sa partie secrète, prévoyait le partage de l’Europe de l’Est entre l’Allemagne et l’URSS. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne a mis à exécution le Cas Blanc, son plan d’invasion de la Pologne. Dix-sept jours plus tard, lorsque l’armée polonaise combattait les Allemands à l’ouest du pays, les Soviétiques l’ont attaqué depuis l’est.
L’URSS s’est non seulement joint à l’invasion allemande de la Pologne, mais a également assuré au Reich un approvisionnement vital en pétrole et en d’autres matières stratégiques alors que les chars de Rommel balayaient les Pays-Bas, la Belgique ainsi que la France et les divisions de Wehrmacht envahissaient les Balkans et l’Afrique du Nord.
De leur côté, après la partie est de la Pologne, les troupes soviétiques ont annexé ou attaqué cinq autres pays souverains : la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Finlande et la Roumanie.
Le succès initial d’Hitler dans son invasion de l’Union soviétique a été en grande partie préparé par Staline.
Au moment de l’invasion nazie de l’Union soviétique le 22 juin 1941, la police secrète soviétique avait assassiné, emprisonné ou déporté des millions de personnes de ses « nouveaux territoires ». En particulier, des centaines de milliers de Polonais – principalement des militaires, des fonctionnaires d’État et des membres du clergé – ont été exécutés par le régime soviétique, en s’ajoutant aux millions de Polonais ayant péri pendant la guerre.
Le communisme à la guerre
En 1941, l’Union soviétique a dû coopérer avec les puissances alliées après avoir été attaquée par l’empire nazi qu’elle avait aidé auparavant. Soutenue par l’assistance généreuse de l’Occident, l’Armée rouge a réussi non seulement à survivre à l’invasion de l’armée allemande, mais s’est finalement révélée capable de lancer ses propres attaques massives de chars qui l’ont amenée jusqu’à Berlin et qui ont permis à Staline de subjuguer les peuples de l’Europe de l’Est en leur imposant leurs propres régimes de style soviétique.
À part des centaines de milliers de personnes tuées pour des raisons politiques, des millions de gens ordinaires, de l’Allemagne jusqu’en Corée, ont été violées, dépossédées, déportées ou assassinées par les « libérateurs » communistes.
Le peuple de l’Union soviétique a également énormément souffert, étant victime de l’opportunisme de ses dirigeants ainsi que de la brutalité insensée avec laquelle le Parti communiste et l’Armée rouge ont obtenu leur victoire douce-amère.
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Le succès initial d’Hitler dans son invasion de l’Union soviétique a été en grande partie préparé par Staline. À partir de 1937, l’Armée rouge du régime soviétique perdait des dizaines de milliers d’officiers du niveau supérieur et moyen, soupçonnés par Staline de lui être déloyaux et soumis à une purge impitoyable. Des centaines de hauts commandants, y compris le maréchal Toukhatchevski, stratège de l’Armée rouge, ont été torturés et exécutés, et leurs postes attribués aux hommes de main entièrement soumis à Staline.
En 1941, c’était un vrai cauchemar pour les immenses armées soviétiques concentrées à la frontière occidentale ainsi que pour des dizaines de millions de civils qui vivaient sur le chemin des envahisseurs d’Hitler. La Wehrmacht a facilement percé à travers l’Armée rouge qui était mal dirigée et n’était pas prête à défendre ses positions : les troupes allemandes ont pris plusieurs millions de prisonniers dans les premières semaines de la guerre. La grande majorité de ces prisonniers avait abouti dans des camps nazis, où ils ont massivement péri à la suite de travaux durs, de maladies et de mauvais traitements. Après les Juifs, les prisonniers soviétiques forment le deuxième plus grand groupe de victimes de l’Holocauste.
La violence des nazis était sans égal et a été même parfois dépassée par la brutalité engendrée par le mépris que les commandants soviétiques avaient pour leurs propres hommes. Au lieu de faire des retraites stratégiques et préserver les effectifs face à l’offensive allemande, Staline et ses proches ont émis le tristement connu Ordre 227 qui interdisait toute retraite, même dans le but d’éviter un encerclement.
Cet ordre, connu comme « aucun pas en arrière » ou ni shagu nazad en russe, est souvent idéalisé comme une preuve de la volonté du dictateur soviétique de résister à l’ennemi. Pourtant pour les innombrables victimes de cet ordre qui a conduit au massacre insensé de soldats russes, il ne montrait que la cruauté et le refus de Staline d’accepter la réalité de la guerre.
Des divisions entières de la police secrète soviétique, équipées de leurs propres chars et leur artillerie, ont été mises en place non pour combattre les Allemands, mais pour attaquer et anéantir les formations de leurs propres compatriotes qui se retiraient sous le feu nazi.
Les dirigeants soviétiques considéraient comme des traîtres leurs soldats qui étaient faits prisonniers par les Allemands. Ceux qui ont eu le malheur de retourner sur le territoire soviétique ont été jugés par des tribunaux militaires, fusillés ou envoyés dans des bataillons pénitentiaires – des bataillons soviétiques inspirés du concept nazi du même nom.
Les officiers et les soldats qui formaient ces bataillons étaient mal équipés, ne recevaient pas de renforts et étaient utilisés dans des missions suicides. Un transfuge de la période de la guerre froide a confié que ces hommes étaient, par exemple, utilisés comme mitrailleurs placés à l’arrière de l’avion de combat. Ils étaient enchaînés à leurs armes et n’avaient pas de parachute. D’autres ont été envoyés en masse pour courir dans des champs de mines et ainsi dégager le passage à l’armée régulière qui les suivait.
Les conséquences de la « libération »
Beaucoup de choses sont maintenant connues sur la coopération de Staline avec l’agresseur nazi, bien que l’image complète ne puisse être donnée que lorsque les archives du Kremlin seront entièrement déclassifiées.
L’interprétation répandue des événements de cette époque nous fait croire que le dictateur soviétique n’a pas apprécié l’indécision de l’Occident face à la politique agressive d’avant-guerre d’Hitler et qu’il ne trouvait pas d’avantages à s’y opposer sans le soutien des démocraties. En même temps, les experts en histoire militaire conviennent souvent que l’Armée rouge était sévèrement affaiblie par les purges communistes et qu’elle n’était pas préparée à la guerre au moment où celle-ci a éclaté.
D’autres recherches montrent que si l’invasion nazie n’était pas survenue au moment inopportun pour l’Armée rouge, celle-ci aurait achevé ses réformes et programmes de modernisation des armements.
Les partisans de ce point de vue, en particulier les chercheurs de l’époque post-soviétique en Russie qui avaient eu accès aux documents internes, soutiennent que la doctrine militaire soviétique prévoyait une invasion de l’Europe entière sous prétexte de la « libérer » du joug nazi et au moment choisi par Staline. Selon eux, c’était dans ce but, et non pour la défense, que Staline avait concentré une immense armée aux frontières européennes, en tendant en même temps une branche d’olivier à Berlin. Cela expliquerait aussi les énormes pertes en hommes et en armements essuyées pendant les premières semaines de la guerre par l’Armée rouge, qui a été prise par surprise par l’attaque allemande en se préparant elle-même à l’offensive massive, mais pas à la défense de ses propres positions.
Peu importe ce que les dirigeants soviétiques espéraient accomplir avec leur diplomatie pro-nazie, le mythe que l’URSS agissait du côté de la liberté pendant la Seconde Guerre mondiale est infondé. Il n’y a qu’à voir le destin d’après-guerre des pays de l’Europe de l’Est et de l’Asie du Nord.
Les soldats soviétiques en maraude, initialement accueillis comme libérateurs, ont été autorisés et parfois encouragés par leurs commandants à piller les nations qui les accueillaient. Ils ont également acquis une réputation non exagérée de violeur en masse. En même temps, des millions de soldats et civils soviétiques rapatriés – 1,5 million ont été rapatriés seulement par les autorités britanniques – ont servi de chair fraîche pour remplir les camps de travaux forcés, alors que Staline continuait sa politique de despote d’avant-guerre.
Mais, à l’Ouest tant qu’à l’Est, les conséquences les plus délétères et persistantes de la « libération » soviétique ont été surtout politiques. Les régimes staliniens imposés par Moscou ont enchaîné pendant plus de 40 ans les pays-nations nouvellement établis en Europe de l’Est.
En Asie, l’offensive foudroyante soviétique contre les colonies du Japon impérial en Chine et en Corée a directement contribué au triomphe des régimes communistes locaux, dont l’existence serait improbable sans le soutien soviétique.
Plus de 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et avec des dizaines de millions de morts à leur actif, ces régimes sont malgré tout restés au pouvoir.
On estime que le communisme a tué au moins 100 millions de personnes, bien que ses crimes ne soient pas complètement recensés et que cette idéologie persiste toujours. Epoch Times s’attache à exposer l’histoire et les croyances de cette doctrine, qui a servi de base à la tyrannie et à la destruction des peuples depuis son émergence. On peut trouver la série complète de ces articles dans la rubrique « Histoire cachée du communisme ».
Les avis exprimés dans cet article sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement l’avis d’Epoch Times.
Version anglaise : Darkness of Victory: The Communist Factor in World War II
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