Après avoir affronté deux ans de tortures acharnées dans un camp de travaux forcés en Chine, une femme est sauvée et parvient à fuir en Australie grâce à son fiancé. C’était il y a près de 20 ans maintenant. Le couple, aujourd’hui âgé d’une cinquantaine d’années, raconte à Epoch Times l’histoire émouvante de ces jours si sombres, les traitements injustes subis derrière les murs des prisons et des camps chinois. C’est l’histoire d’un amour véritable, d’une foi ferme et d’un courage inébranlable.
C’est en juillet 1999, que le Parti communiste chinois (PCC) a lancé sa campagne de persécution brutale contre la discipline spirituelle du Falun Gong craignant que ses enseignements universels de vérité, de compassion et de tolérance ne menacent ses idéologies athées et marxistes.
Il y a près de vingt ans en Chine, Mme Ying Li était arrêtée car elle pratiquait le Falun Gong.
Mme Li a refusé d’abandonner sa croyance et a donc été persécutée et torturée.
« C’est son amour qui m’a permis de traverser les jours les plus sombres de ma vie », affirme Mme Li, aujourd’hui âgée de 51 ans. Elle vit désormais à Sydney avec son mari et ses trois enfants.
Torturée pour sa foi
Après avoir été kidnappée par la police en janvier 2001, Mme Li a été envoyée dans un centre de lavage de cerveau. Pour protester contre cette arrestation illégale, Mme Li a fait une grève de la faim pendant un mois. Les gardiens ont eu alors eu recours à la torture et l’ont nourri de force, son état de santé s’est vite dégradé. Elle a été incarcérée pendant quatre mois avant d’être libérée sous caution par son employeur.
Mme Li se souvient de ce que lui a un jour dit un membre du centre de lavage de cerveaux : « Vous mettre en prison ou en résidence surveillée, c’est précisément notre but. Nous sommes le gouvernement, alors qu’est-ce que vous vous imaginez pouvoir y faire ? »
Dix mois plus tard, le 16 octobre 2001, Mme Li est en voyage d’affaires à Hangzhou, la capitale de la province du Zhejiang, lorsqu’elle est soudainement arrêtée une deuxième fois et envoyée au camp de travaux forcés pour femme de Shanghai Qingsong. À l’époque, elle travaille pour une société de conseil en gestion.
« J’ai été enfermée pendant deux ans. Le motif enregistré [pour ma détention] était ‘autre’, car mon arrestation n’était fondée sur aucune loi réelle », explique-t-elle. « Ils m’ont pendue avec les mains menottées dans le dos pendant trois jours à une porte en fer. Ils m’ont également enfermée dans une cellule d’isolement pendant plus de six mois. »
« Ils avaient peur que ma détermination interfère avec leur soi-disant ‘rééducation’ des autres pratiquants de Falun Gong. »
Racontant les méthodes de torture employées par les responsables communistes pour « réformer » les prisonniers de conscience, Mme Li explique que le PCC a conçu « de nombreuses façons de persécuter [les gens] ». Cela consiste par exemple à forcer les pratiquants à s’asseoir sur de très petits tabourets pendant des heures, ce qui entraîne la suppuration des fesses, ainsi qu’à rester debout pendant une longue période prolongée, ce qui entraîne un gonflement des pieds et des jambes, rendant la personne torturée incapable de marcher.
« Certains étaient battus avec des matraques électriques au point qu’il était difficile de trouver un morceau de peau en bon état sur leur corps », se souvient Mme Li. « Dans certaines régions, il y avait plus de tortures physiques ; dans d’autres endroits, il y avait plus de tortures mentales. »
Mme Li et les autres pratiquants avaient souvent des ampoules sur les paumes après de longues heures de travaux forcés. Ceux-ci commençaient à 7 heures du matin et s’achevaient quasi quotidiennement à minuit. Après avoir fui en Australie, Mme Li a révélé que le camp de travaux forcés pour femmes de Shanghai participait à la fabrication de poupées qui étaient directement expédiées en Italie pour une marque renommée.
Elle a également été contrainte de « fabriquer des produits pour la marque de sous-vêtements ‘Three-Gun’ », et des sous-vêtements portant l’inscription « examined by #16 » ont été produits par des détenues de son camp de travail, selon un rapport d’étude de faisabilité conjointe sur l’accord de libre-échange entre l’Australie et la Chine publié en 2004 par la branche australienne de l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG).
Un sauvetage audacieux
Pendant que Mme Li est persécutée en Chine, son fiancé en Australie, Grant Lee, s’emploie à sensibiliser le gouvernement australien sur sa situation. Dans une certaine mesure, ses efforts inlassables s’avèrent efficaces et permettent de réduire les tortures imposées à Mme Li.
M. Lee réussi à envoyer à Mme Li une bague de fiançailles comme cadeau de Noël alors qu’elle est encore incarcérée. La bague réconforte Mme Li qui vit la période la plus noire de sa vie, elle la rassure aussi sur le fait que l’amour véritable et la foi n’échouent jamais. Elle comprend que M. Lee ne renoncera jamais à la sauver. Elle est finalement libérée du camp de travaux forcés le 15 octobre 2003.
Cependant, le long parcours pour la sauver et la faire sortir de Chine n’a pas été facile pour M. Lee.
« Au début, personne ne voulait l’aider parce que c’était une citoyenne chinoise », explique M. Lee, 58 ans. Ils se sont rencontrés en 2001 grâce à un ami commun. « Alors, j’ai roulé à vélo de Sydney à Canberra pour sensibiliser les gens ».
Après que cinq médias australiens locaux rapportent son histoire, les employés du ministère australien des Affaires étrangères le rencontrent à son arrivée à Canberra et acceptent de se renseigner auprès du gouvernement chinois au sujet de Ying Li.
Pour que l’Australie accepte d’aider Mme Li, il doit soumettre des photos d’eux ensemble aux autorités. Mais, le couple n’a jamais eu l’occasion de prendre de photos en raison de la persécution. M. Lee risque alors le voyage en Chine pour prendre des photos avec elle.
Évidemment, le consulat chinois en Australie refuse de lui accorder un visa, sachant parfaitement que c’est un pratiquant de Falun Gong. Pour contourner les restrictions, M. Lee prend un nom d’emprunt, modifie son apparence et se rend à Hong Kong pour demander un visa chinois. Après avoir traversé quelques villes chinoises il arrive à Shanghai en bus pour éviter que le voisinage remarque l’arrivée d’un étranger.
Finalement certains membres du Parlement australien contactent le consulat d’Australie à Shanghai pour faciliter les procédures, grâce à quoi, Mme Li obtient un visa en une semaine.
L’espoir d’un « monde meilleur »
Son mari à ses côtés, Mme Li atterri en Australie le 29 novembre 2003. Sa sœur aînée et son jeune frère, eux aussi persécutés car ils pratiquent le Falun Gong, ont également fui la Chine et obtenu le statut de réfugié en Australie.
Heureuse de pouvoir enfin pratiquer sa foi en toute liberté, Mme Li se dit « chanceuse » par rapport aux millions de pratiquants de Falun Gong toujours persécutés dans son pays bien-aimé.
« Une société sous domination communiste n’est pas une société normale », explique-t-elle. « C’est le contraire de l’humanité. Ils lavent le cerveau des gens pour qu’ils s’alignent sur la pensée du PCC, pour qu’ils fassent tout ce que le PCC leur demande. Ils ne permettent pas aux gens d’avoir leur croyance, car ils veulent contrôler votre esprit. »
Ayant fait l’expérience directe de la « perversité du Parti communiste », M. Lee espère que les personnes vivant en Chine ne se laisseront pas impressionnées par la gouvernance autoritaire du Parti, mais qu’elles trouveront la force d’y résister.
« Si les gens du monde entier peuvent comprendre la nature maléfique du PCC, alors ils pourront percevoir la ‘transition communiste’ progressive qui a lieu dans le monde entier », poursuit-il. « Si davantage de gens parviennent à résister au communisme, alors nous aurons un monde pacifique ».
Arshdeep Sarao a contribué à cet article.
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