Vous l’ignorez peut-être, mais Jean-Paul Belmondo ne craignait pas la mort. Élevé dans la religion catholique, il se disait croyant et espérait revoir ses proches et ses compères dans l’au-delà. « Je crois en une autre vie… » avait-il déclaré.
Derrière son jeu d’acteur reconnu de tous, Jean-Paul Belmondo avait également une profondeur d’âme nourrie par son éducation catholique. « Je suis croyant sans être pratiquant. Comme beaucoup, je ne vais à la messe que dans les grandes occasions, à commencer par les plus tristes : les enterrements. Croire m’a aidé dans mon parcours. Croire en une entité supérieure orientée vers le Bien. Croire me donne aussi la certitude que je finirai par retrouver ceux que j’ai aimés », avait-il expliqué à son biographe Philippe Durant.
Dès son enfance, Jean-Paul Belmondo a été plongé dans la foi catholique, notamment lorsqu’il était dans le quartier de Denfert-Rochereau à Paris, où il a fréquenté l’école paroissiale. Bien qu’il s’était rapidement fait remarquer par son caractère turbulent, il a également fait ses premiers pas sur la scène comme enfant de chœur avec Alain, son frère aîné.
Aussi, pendant la Seconde Guerre mondiale, sa famille s’est souvent repliée à Clairefontaine, près de Rambouillet, où les enfants étaient régulièrement embauchés par le curé du coin, le père Graziani, afin d’assurer les messes et aider à enterrer les pilotes américains dont les avions s’étaient écrasés dans la zone, ciblés par la DCA (défense contre l’aviation) des allemands.
De cette époque, Jean-Paul Belmondo avait gardé comme souvenir les confrontations directes avec la mort, les quelques sous qu’il avait gagnés pour chaque enterrement et aussi un goût de l’aventure nourri par ces héros tombés du ciel, a rapporté Le Point.
Par la suite, sa religion s’est toujours rappelée à lui, notamment lors de sa carrière d’acteur à travers différents rôles, comme dans À bout de souffle (en 1960), où il convainc dans l’un de ses rôles les plus inattendus, assurant des joutes verbales de haut niveau sur l’Église, la foi et l’espérance.
Ou encore dans Léon Morin, prêtre (en 1961), où avant les premières prises, le réalisateur Jean-Pierre Melville avait tenu à l’envoyer en formation auprès d’un prêtre. Cependant, pour enfiler la soutane, Jean-Paul Belmondo n’a eu qu’à se souvenir des messes de son enfance, qu’il avait passées avec le mémorable abbé Graziani de Clairefontaine.
Fidèle à lui-même, et bien qu’ayant une vie dissipée et turbulente, parfois loin des préceptes catholiques, Jean-Paul Belmondo a malgré tout toujours pris la peine d’afficher une gaieté de vie communicative envers son prochain. En effet, soucieux de ne jamais affliger autrui avec ses chagrins, il avait érigé le sourire en meilleur rempart contre les coups durs de la vie, que ce soit dans la mort qui frappait ses amis ou sa famille, ou dans la maladie comme l’AVC dont il a été victime en 2001.
Dans ces moments-là, il puisait toujours dans sa foi la force de continuer à vivre, avec l’espoir de revoir un jour ses proches et ses compères disparus : « Je ne crains pas ma propre mort, elle est inéluctable, et il y a longtemps que je me suis fait une raison. Je crois en une autre vie. Il se passe forcément quelque chose dans l’au-delà, le chemin continue d’une manière ou d’une autre. Souvent, je sens la présence de mes parents autour de moi, et cela me réconforte. Je pense que je les reverrai après, comme je reverrai tous les gens que j’ai aimés : Lino, Gabin, Audiard, et tous les autres. J’espère les retrouver autour d’une bonne table, où nous continuerons à délirer comme au bon vieux temps ! Et puis, plus tard, beaucoup plus tard, je crois que l’on finit par revenir sur terre d’une façon ou d’une autre. Je crois en la réincarnation. Nous nous reverrons ! » avait-t-il confié au journaliste Philippe Durant.
Un beau message de fin.
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