Des peines allant jusqu’à un an de prison ferme ont été prononcées mercredi à Valence à l’encontre de quatre personnes, dont une militante du parti communiste français (PCF), poursuivies pour des violences sur le directeur de la police dans la Drôme lors d’une manifestation des « gilets jaunes ».
Les peines vont de 9 à 18 mois d’emprisonnement, avec six mois de sursis et une interdiction de manifester pendant trois ans – également réclamée par le procureur qui a rapproché les faits de Valence des actes commis à Paris quand des manifestants s’en sont pris à des policiers à moto.
Le 8 décembre, le directeur départemental de la sécurité publique était en civil, mais muni de son brassard et de son arme de service, quand il a été violemment pris à partie après une interpellation dans une zone commerciale de Valence, où les forces de l’ordre venaient de disperser un rassemblement de « gilets jaunes ».
Une vidéo de la scène, filmée par une caméra de surveillance municipale, a été décortiquée à l’audience. Les quatre prévenus ont été identifiés parmi une vingtaine de personnes. « Facilement », de l’aveu des policiers qui les ont arrêtés, car tous affichaient un signe distinctif : pantalon rouge, baskets orange, sac à dos rose… Preuve qu’ils ne cherchaient pas à se cacher pour en découdre, selon la défense, qui envisage de faire appel.
M. Fayet et un collègue ont essuyé de nombreux coups qui leur ont valu respectivement trois et deux jours d’interruption de travail. « En 28 ans de police, je n’ai jamais vu une telle avalanche », a confié le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) dans un témoignage lu par le tribunal – il était absent à l’audience.
« Ça aurait pu être catastrophique et il n’y en a pas un, pas une qui tend la main », a fustigé le procureur, convaincu que tous les prévenus ont participé aux violences.
« Je n’ai jamais donné de coup à qui que ce soit », a rétorqué à la barre la militante du PCF, une boulangère de 37 ans condamnée à trois mois ferme. Sur la vidéo, on la voit surtout s’emparer du bonnet du commissaire à terre, geste censé, sur le coup, « détourner son attention pour qu’il ne sorte pas son arme ». « C’était on ne peut plus stupide », reconnaît-elle. L’accusation, elle, est convaincue qu’elle voulait emporter « un trophée ».
Un cordiste en formation de 22 ans admet avoir porté un coup de pied, geste « inadmissible » dont il s’excuse. Mais s’il est intervenu, dit-il, c’est pour tenter de mettre fin à une bagarre, sans savoir qu’il s’agissait de policiers. De même pour un autre prévenu. Mais dans ce cas, « pourquoi ne pas s’en prendre à celui qui (dans l’attroupement, ndlr) porte une batte de baseball ? », interroge le procureur.
Très visible sur la vidéo, ce manifestant armé n’aurait pas été vu par les prévenus, qui tous soutiennent que ce que l’on peut analyser à l’écran aujourd’hui ne correspond pas à ce qu’ils pouvaient voir dans la confusion ce jour-là.
Les quatre avaient été placés en détention avant d’être libérés le 20 décembre dans l’attente de leur procès. Ils sont ressortis libres du tribunal, applaudis par leurs soutiens, dans l’attente de comparaître devant le juge d’application des peines.
D. S avec AFP
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