Une pétition a été lancée en soutien au chauffeur de bus licencié pour avoir déposé une collégienne devant son domicile, plutôt qu’à l’arrêt prévu. Cet arrêt évitait ainsi à la jeune fille de 12 ans de parcourir plusieurs centaines de mètres à pied, dans la nuit, sur une route jugée dangereuse de la petite commune de Billanges (Haute-Vienne),
En voulant éviter à l’une de ses jeunes passagères de marcher plus d’un demi-kilomètre à pied sur une route isolée et dangereuse, le chauffeur du bus scolaire s’arrêtait devant son domicile. Même si cet arrêt ne modifiait en rien sa tournée, le conducteur de bus âgé de 70 ans a été licencié pour faute grave. Son employeur a qualifié ces arrêts de « sauvages ». Une pétition réclamant sa réintégration a été lancée et le député NUPES Damien Maudet invite les citoyens à la signer.
Le député de la Haute-Vienne pointe le « flicage » des chauffeurs de bus
La pétition lancée en ligne sur mesopinions.com a déjà récolté plus de 53.000 signatures. « Nous prions le gérant de bien vouloir réintégrer ce chauffeur qui a simplement fait preuve de bon sens en ces temps où l’insécurité augmente considérablement et qui est apprécié par tous les parents d’élève », réclame l’auteur de la pétition.
Le député NUPES Damien Maudet a invité les internautes à signer cette pétition dans une vidéo postée sur son compte Twitter le 1er décembre dernier. Il explique les différents aspects de cette pétition, outre la réintégration de Damien Tabard. Soulignant les conditions de travail précaires des chauffeurs de bus, le député de la Haute-Vienne met également en lumière la « bureaucratie » et le fait que selon lui, la Région « refuse de déplacer l’arrêt » en question. Il mentionne également le « flicage » des chauffeurs de bus, qui sont en permanence géolocalisés.
Le limousin de l’année sera chauffeur de bus.
Pour le soutenir, voici la pétition : https://t.co/7iluVmjGY0 pic.twitter.com/5nkKEty5au
— Damien Maudet (@damienmaudt) December 1, 2022
« Nous demandons juste aux entreprises de respecter les critères de sécurité »
De son côté, la Région Nouvelle-Aquitaine indique ne pas avoir été saisie pour une modification de l’arrêt, avant que cette affaire soit médiatisée, rapporte Le Populaire du Centre. Renaud Lagrave, le vice-président en charge des Transports, s’est défendu. « S’il y avait eu un accident grave à cet endroit, on m’aurait demandé ce que je fais pour la sécurité des enfants », plaide-t-il auprès de nos confrères.
« Sur le sujet, nous avons une politique de proximité. Ce sont les équipes de Limoges qui travaillent sur le transport scolaire, ça ne se fait pas depuis Bordeaux. Elles s’assurent que les arrêts sont sécurisés, avec les maires, ce que nous avons fait dans le cas présent en 2020 », ajoute-t-il, signifiant au quotidien régional ne pas avoir eu de demande pour faire évoluer cet arrêt depuis cette date. « On le fera, s’il le faut, on en change 350 par an, donc on sait le faire. Par contre, nous demandons juste aux entreprises de respecter les critères de sécurité, qui étaient d’ailleurs les mêmes lorsque c’était le Département qui avait en charge ces transports », conclut Renaud Lagrave.
Quant à l’employé, il a décidé de contester son licenciement devant le tribunal des Prud’hommes de Limoges. Il considère que les 650 mètres de route qu’aurait dû emprunter la jeune fille de 12 ans pour rentrer chez elle étaient dangereux. Étant située en rase campagne, cette voie très fréquentée ne possède ni trottoir, ni éclairage, ni marquage au sol et comporte de nombreux virages. Estimant que cet arrêt « sauvage » était lié à la sécurité de la jeune fille, le chauffeur était passé outre les remarques de son employeur, la société Europ Voyage.
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