Moins d’un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte, l’archipel a de nouveau été placé samedi en alerte cyclonique orange, en prévision du passage de Dikeledi au sud de l’archipel, a annoncé la préfecture de Mayotte.
Le niveau orange implique dès à présent « l’arrêt de la circulation des barges » (les ferrys locaux, ndlr), a précisé sur X la préfecture, mettant en garde contre « une dégradation significative des conditions météorologiques » dès samedi soir. Cette vigilance s’accompagne désormais d’une vigilance jaune fortes pluies, indique le dernier bulletin de Météo-France.
#DIKELEDI | 🟠 𝐀𝗹𝗲𝗿𝘁𝗲 𝐨𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞 𝗰𝘆𝗰𝗹𝗼𝗻𝗶𝗾𝘂𝗲 à compter de ce samedi 11 janvier à 8𝐡 : 𝗷𝗲 𝐦𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐞 !
🌀Le cyclone DIKELEDI se situe actuellement à 800 km à l’Est de Mayotte.
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— Préfet de Mayotte (@Prefet976) January 11, 2025
« Il faut se préparer sérieusement à l’éventualité d’un passage du cyclone au plus près et au déclenchement de l’alerte rouge », a averti la préfecture de ce département d’Outre-mer de 320.000 habitants.
Le préfet François-Xavier Bieuville a précisé que le cyclone devrait, selon les prévisions, passer à moins de 110 km des côtes sud de l’archipel. « On a même des systèmes qui nous disent 75 km. Donc on a quelque chose qui va toucher Mayotte de très près », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse à Mamoudzou samedi matin. « On sera probablement en alerte rouge ce soir », a-t-il prévenu.
Dans son dernier bulletin, Météo-France prévoit « une importante dégradation pluvieuse et venteuse » au moment du passage de Dikeledi près de l’archipel, évoquant « de très fortes pluies pouvant générer des inondations ».
Les prévisionnistes anticipent toutefois un affaiblissement du cyclone dans la nuit de samedi à dimanche « au stade de forte tempête tropicale, avant de circuler au large du sud de Mayotte en journée de dimanche ».
A 09h46 locales (07h46 à Paris) samedi, Dikeledi se trouvait à moins de 700 km à l’est de Mayotte et à quelque 200 km des côtes malgaches, selon Météo-France. Il se déplace actuellement à la vitesse de 22 km/h.
#DIKELEDI : Précision de Floriane Ben Hassen, responsable de Météo France à Mayotte pic.twitter.com/rdhR4RkQwR
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) January 10, 2025
L’entrée en vigueur de cette alerte orange survient moins d’un mois après le passage du cyclone Chido, le plus dévastateur qu’ait connu le petit archipel de l’océan Indien en 90 ans.
« Mettez-vous à l’abri, confinez-vous, préparez des vivres »
Le préfet a demandé aux maires de rouvrir les centres d’hébergement (écoles, équipements municipaux, gymnases, etc.) qui avaient pu accueillir quelque « 15.000 personnes » lors de l’épisode cyclonique Chido. Il a également demandé « des positionnements de forces, notamment de pompiers » dans des « zones extrêmement fragiles de bidonvilles à Mamoudzou, à Koungou (côte nord de Grande-Terre, NDLR), sur Petite-Terre à La Vigie ».
Les éventuelles coulées de boue constituent « des risques importants », a encore souligné le préfet. « Chido était un cyclone sec, on a eu très peu de pluie. Cette tempête tropicale est un événement humide, on va avoir beaucoup de pluie, on a des estimations à 150-200 millimètres, ce qui (…), sur un sol déjà fragilisé (…) par Chido, risque d’entraîner des événements de cette nature. »
« Mettez-vous à l’abri, confinez-vous, préparez des vivres, ne pas toucher un fil électrique, ne pas toucher votre compteur électrique », a rappelé le haut responsable, en plus de l’interdiction de circuler par voies terrestres ou maritimes.
Chido a causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France. Le passage de ce cyclone tropical intense a fait au moins 39 morts et plus de 5600 blessés, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département français et endommageant fortement les infrastructures comme l’hôpital qui fonctionnait en cette fin de semaine à « 70% », a précisé le préfet lors de sa conférence de presse.
À Mayotte vendredi, les files d’attente devant les stations-service se sont allongées de manière exceptionnelle et les habitants s’approvisionnaient en packs d’eau, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les cyclones se développent habituellement dans l’océan Indien de novembre à mars, mais cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes, un phénomène observé également cet automne dans l’Atlantique nord et le Pacifique.
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