Un mineur de 17 ans, interpellé jeudi à Malakoff (Hauts-de-Seine), sera présenté samedi à un juge d’instruction en vue d’une éventuelle mise en examen dans l’enquête sur l’envoi de menaces à des établissements scolaires, a annoncé vendredi la procureure de Paris.
Le parquet a requis le placement en détention du jeune homme, « scolarisé » et sans « antécédents judiciaire de même nature », a indiqué Laure Beccuau, précisant que « son matériel informatique (avait) été saisi et sera exploité par les services d’enquête ». Le mineur avait été arrêté jeudi matin par des policiers de l’Office central anti-cybercriminalité (Ofac) de la police judiciaire et placé en garde à vue.
Le jeune homme de 17 ans a été interpellé jeudi à Malakoff pour avoir piraté pronote, le logiciel de liaison entre professeurs et élèves, et envoyé aux élèves d’une quarantaine de lycées un message de menaces le mercredi 20 mars 2024. Dans cet envoi, l’auteur a dit agir au nom de l’État islamique et averti que des établissements exploseraient le lendemain. Les menaces étaient accompagnées d’une vidéo de décapitation.
« Pour le défi, car il trouvait ça amusant »
Placé en garde à vue le vendredi 29 mars, il a reconnu les faits, selon franceinfo citant une source proche de l’enquête. Cette source a également confié que l’adolescent au « profil de jeune désœuvré » n’a pas de motivation religieuse ou politique et qu’il a fait cela « pour le défi, car il trouvait ça amusant », avant d’être pris par les « remords ».
Une information judiciaire a été ouverte vendredi pour atteintes à un système automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre par l’État commis en bande organisée, menace de mort matérialisée par écrit, image ou autre objet, divulgation d’information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse, usurpation d’identité, apologie du terrorisme au moyen d’un service de communication au public en ligne et refus de remettre aux autorités judiciaires les codes d’accès de son téléphone, est-il détaillé dans le communiqué.
Suspension des ENT
Depuis le milieu de la semaine dernière, plus de 150 établissements scolaires situés dans vingt académies au total, ont été visés par des menaces d’attentat transmises via les ENT (Espaces numériques de travail), selon le ministère de l’Éducation nationale. La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris (J3) a ouvert trois procédures « portant sur les cyberattaques au préjudice des lycées franciliens, des collèges franciliens et d’autres établissements de l’ensemble du territoire », a rappelé dans son communiqué Mme Beccuau.
« Le parquet de Paris centralise désormais les attaques de même nature de ces derniers jours au préjudice de tous les ENT, pour lesquelles les parquets territorialement compétents sont invités à se dessaisir », a signalé la procureure. « Les premiers éléments d’enquête ayant permis des recoupements, les trois affaires sont aujourd’hui jointes et confiées à l’Ofac », a-t-elle précisé.
La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a annoncé jeudi la suspension des messageries des ENT.
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