La circulation d’armes dans le milieu des trafiquants de drogue est croissante en Île-de-France. Pour la police, ce défi de taille pose un sérieux problème de sécurité dans certains quartiers de la région parisienne.
En Île-de-France circulent de gros réseaux de vente d’armes, rapporte Le Parisien. Provenant majoritairement de l’Europe de l’Est, ces armes se retrouvent dans les mains des trafiquants de drogue dont le but étant notamment de protéger leurs points de deal. C’est en tout cas le constat fait par les forces de l’ordre, mais aussi par les magistrats, les avocats ainsi que les syndicalistes.
Des armes retrouvées dans les voitures lors de contrôles routiers
Sur tout l’Hexagone, les saisies d’armes ont connu une hausse de 10% en 2022, selon le bilan réalisé par l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) publié en avril dernier. Et depuis 2016, ces saisies d’armes ont augmenté de 30%, relate encore le quotidien francilien. À noter qu’un quart de ces armes ont été saisies dans des cités sensibles.
Si auparavant les bandits traditionnels et tueurs à gages étaient les principaux individus armés, les dealers leur ont depuis emboîté le pas. Un policier de terrain de la PJ explique à nos confrères que ces trafiquants de drogue sont en effet « tous calibrés parce qu’ils ont peur qu’on attaque leurs points de vente ». Néanmoins, « les armes sont devenues un accessoire obligatoire des dealers, même pour ceux qui n’ont aucune concurrence », admet-il. L’ampleur de ce phénomène est telle que la police se trouve aujourd’hui confrontée à une situation de plus en plus préoccupante car elle complique considérablement le travail de terrain.
Le secrétaire général du syndicat Unité SGP Grégory Joron déplore lui aussi le fait que le trafic de drogue « se militarise » et qualifie cette recrudescence du trafic d’armes de « catastrophique ». Il souligne d’ailleurs que lors de simples contrôles routiers, les policiers trouvent régulièrement des armes dissimulées dans les voitures d’automobilistes.
Faciles à trouver et à des prix variables
« Les fusils d’assaut sont utilisés pour les règlements de comptes parce que ce sont des armes très efficaces et assez faciles à trouver », indique de son côté Matthieu Valet, le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police. « En ce qui concerne les armes de poing, on en trouve systématiquement lors des perquisitions », précise-t-il, donnant l’exemple du démantèlement d’un point de deal opéré le 5 octobre dernier à Villepinte, lors duquel les forces de l’ordre ont trouvé deux pistolets de calibre 9 mm.
Quant aux tarifs de ces armes, le montant d’un pistolet automatique s’élève à 1500€ tandis qu’un fusil d’assaut kalachnikov coûte 2500€, selon la police. Ces prix ne sont toutefois pas ceux de l’économie souterraine où tout est permis puisqu’il n’y a aucune réglementation.
« C’est une réalité et aussi un problème de société »
Selon un magistrat de la cour d’appel de Paris, « la seule solution pour lutter contre le trafic d’armes est de confier des enquêtes au long cours à la police judiciaire », ainsi que ça a été le cas avec l’affaire de l’« armurier clandestin » de La Grande Borne (Essonne). Le Parisien explique que cet homme, arrêté le 25 septembre dernier, était soupçonné d’avoir bricolé dans son logement environ 150 pistolets Glock, grâce à une imprimante 3D, le recours à ces imprimantes pour fabriquer des pièces manquantes étant d’ailleurs de plus en plus utilisé.
Pour Me Mbeko Tabula, avocat à Bobigny, ce phénomène n’est pas seulement une « réalité » mais c’est également « un problème de société ». Selon lui, « le marché du trafic de stupéfiants et des armes ne s’arrêteront pas avant que tous ces quartiers de misère, fief de la criminalité francilienne, ne soient rasés ».
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