L’animateur de Fox News Tucker Carlson a déclaré qu’une émission sur les images du Capitole du 6 janvier 2021 serait diffusée cette semaine. Elles prouveront que les fonctionnaires fédéraux et du Congrès « mentent » aux Américains.
« Les défenseurs de la démocratie défendent à nouveau la démocratie », a déclaré l’animateur de Fox News la semaine dernière. « Ils vous disent que c’est vraiment, vraiment dangereux. Alors que tout le monde peut voir les milliers d’heures d’images de surveillance du 6 janvier, cachées au public pendant deux ans, un petit groupe de personnes invente des histoires sur ce qui s’est passé ce jour‑là et transforme le pays sur la base de ces histoires. »
« Comment cela fonctionne‑t‑il exactement ? » a‑t‑il demandé. « Eh bien, ce n’est pas de la démocratie, bien sûr. Cela construit un rempart contre la révélation de vos mensonges. Et ils mentent. Et nous le savons parce que nous avons visionné les enregistrements. »
Le 3 mars, dans un message de suivi sur Twitter, Tucker Carlson a écrit que « les résultats de notre enquête seront diffusés lundi et mardi soir à 20 heures sur Fox News Channel », en référence à son créneau horaire. Tucker Carlson n’a pas donné plus de détails sur ce qui a été « caché au public ».
Le mois dernier, le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (Parti républicain‑Californie), a confirmé qu’il avait fourni au populaire animateur de Fox plus de 41.000 heures d’images de sécurité du Capitole du 6 janvier, accordant à Tucker Carlson un accès exclusif. Kevin McCarthy a déclaré qu’une fois que Tucker Carlson aurait terminé, les images seraient rendues publiques à une date ultérieure non divulguée.
Cette décision, ne donnant qu’à Fox News les images de surveillance, a suscité des critiques de la part des parlementaires démocrates ainsi que de certaines personnalités conservatrices. Une poignée de grandes entreprises médiatiques ont envoyé des lettres à Kevin McCarthy et ont demandé à avoir accès aux images, affirmant qu’ils craignaient que Tucker Carlson ne promeuve un récit biaisé.
Le chef de la minorité parlementaire, Hakeem Jeffries (Parti démocrate‑New York), a déclaré dimanche à l’émission « State of the Union » de CNN que rien n’indiquait que les responsables de la police du Capitole « avaient vérifié les images » envoyées à Tucker Carlson. « J’espère et je m’attends à ce que cela se produise absolument », a‑t‑il déclaré pour tenter de faire apparaître la décision de Kevin McCarthy comme mettant en péril les procédures de sécurité du Capitole.
Le mois dernier, le PDG de MyPillow, Mike Lindell, a annoncé sur le podcast de Steve Bannon qu’il allait intenter une action en justice contre McCarthy afin d’acquérir les images, affirmant que le fait de ne fournir les bandes qu’à Fox News porterait préjudice à sa nouvelle chaîne, LindellTV. Il affirme que McCarthy viole ses droits constitutionnels.
En février, le chef de la majorité sénatoriale, Chuck Schumer (Parti démocrate‑New York), a reproché à Kevin McCarthy d’avoir « inutilement exposé le complexe du Capitole à l’un des pires risques pour la sécurité depuis le 11 septembre » en remettant les images Tucker Carlson. Chuck Schumer n’a pas donné plus de détails.
Répondant aux critiques, Kevin McCarthy a déclaré au New York Times qu’il avait divulgué les images comme promis aux républicains. « La presse m’a posé des questions sur ces enregistrements et j’ai répondu qu’ils appartenaient au public américain. Je pense que la lumière du soleil permet à chacun de se faire sa propre opinion. »
Dans d’autres commentaires publics, le président de la Chambre des représentants a déclaré que le public américain avait le droit de voir ce qui s’était réellement passé le 6 janvier. Il a également déclaré que les démocrates s’étaient livrés à une chasse aux sorcières partisane et inappropriée visant Donald Trump et d’anciens responsables de l’administration au cours du dernier Congrès.
Accès contrôlé
Entre‑temps, certains républicains de la Chambre des représentants ont fait savoir que Tucker Carlson et son équipe n’avaient pas un accès illimité aux images. Le député Barry Loudermilk (Parti républicain‑Géorgie), qui dirige la sous‑commission de surveillance de l’administration de la Chambre des représentants (the House Administration Subcommittee on Oversight), a déclaré aux médias la semaine dernière que sa commission travaillait avec la police du Capitole et le sergent d’armes de la Chambre des représentants pour s’assurer qu’aucune séquence diffusée au public ne pose de risque pour la sécurité nationale.
« Il s’agit essentiellement d’un accès contrôlé pour pouvoir visionner les enregistrements. On ne peut pas enregistrer, on ne peut rien emporter avec soi », a expliqué Barry Loudermilk au site d’information The Hill. « Ensuite, ils demanderont les séquences particulières dont ils pourraient avoir besoin, et nous nous assurerons qu’il n’y a rien de sensible, rien de classifié – vous savez, les voies d’évacuation ».
S’adressant également à CBS News, Barry Loudermilk a signalé que le personnel de Fox News « peut demander les séquences particulières dont il a besoin, puis nous nous assurerons qu’il n’y a rien de sensible, rien de classifié, y compris les itinéraires d’évacuation… Nous ne voulons pas qu’Al‑Qaïda sache certaines choses ».
Barry Loudermilk a également déclaré qu’à l’avenir, les organes de presse et le public auraient accès aux enregistrements. « J’espère que ce sera le plus tôt possible, mais je pense que nous parlons de semaines ou de mois », a‑t‑il déclaré à CBS.
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