ENTRETIEN — L’insécurité qui gangrène la France des villes gagne la France des champs. Dans la nuit du 18 au 19 novembre, à Crépol, un village au nord de la Drôme, des « jeunes de cité » ont fait brutalement irruption dans la salle des fêtes accueillant le traditionnel bal d’hiver de la commune, se mettant à agresser les convives au couteau dans le but de « planter des Blancs », rapportent des témoins interrogés par le Dauphiné Libéré. Bilan : 18 blessés et un mort, Thomas, un jeune homme de 16 ans. Un drame qui choque. Journaliste et essayiste, Ivan Rioufol en analyse les ressorts et revient sur le traitement médiatique de cette nuit sanglante.
Un videur qui se fait « trancher les doigts », des villageois plantés à l’aveugle, des jeunes projetés au sol et poignardés… Comment expliquez-vous qu’un tel acte de terreur puisse se produire en France dans un paisible village de 500 âmes ?
C’est inexplicable et il faut prendre conscience que même les plus petits villages français situés en zones rurales ne sont désormais plus à l’abri d’une violence, naguère, circonscrite aux régions urbaines. Nous avons ici le résultat de la folle politique migratoire des gouvernements successifs. En voulant éviter la ghettoïsation d’une immigration de peuplement qui ne s’intègre plus au modèle français, l’État a dispersé hors des métropoles une insécurité que l’on connaissait jusqu’alors dans les cités. C’est un aveu d’échec du multiculturalisme, de l’idéologie du vivre ensemble, de la société rêvée du métissage culturel.
En juillet dernier, Emmanuel Macron faisait connaître dans un entretien au Figaro Magazine sa volonté de répartir l’immigration sur l’ensemble du territoire français. Craignez-vous de voir ces razzias se produire et se multiplier à l’avenir dans les zones rurales du pays ?
C’est un risque. Notons que cet affrontement n’est ni une rixe ni même un « ensauvagement », puisque ce terme impliquerait qu’il y ait parmi les acteurs impliqués des sauvages. Il s’agit d’une agression, d’une razzia menée par des jeunes venus des cités qui, des dires même des témoins, ont voulu « planter des Blancs ». On assiste là à des avatars de chocs de cultures, de civilisations, entre deux France qui ne cohabitent plus ensemble, ne parlent plus la même langue, n’ont plus les mêmes valeurs. Deux France, en somme, devenues irréconciliables. C’est pourquoi il faut de toute urgence maîtriser l’immigration de peuplement, et inciter ceux qui ont rejoint notre pays à s’adapter à notre culture. En cas de refus, ces immigrés doivent être invités à se rendre dans des pays appliquant les règles qu’ils voudraient imposer à la France. Sans ces mesures, nous risquons de voir progressivement se généraliser des affrontements qui ressemblent à des guerres civiles.
Pour qualifier le drame de Crépol, de nombreux médias ont choisi de présenter cette attaque mortelle sous le terme de « rixe », laissant penser à une volonté de la minimiser. Comment analysez-vous l’attitude de cette presse ?
Tous les médias mainstream ont avalisé depuis 40 ans l’idéologie du multiculturalisme et du vivre-ensemble. Les mêmes faux gentils qui diffusent cette croyance selon laquelle une société ouverte serait une société idéale, ont un mal fou à regarder les réalités en face. Car les réalités contredisent les idéologies. Depuis deux jours, alors que l’utopie diversitaire s’effondre sous nos yeux, nous assistons aux contorsions de journalistes qui tentent soit de reléguer cette attaque sanglante au rang de simple fait divers, soit d’occulter l’origine des auteurs de cette razzia, en distillant l’idée qu’après tout, ce sont des guerres de bandes comme on en a déjà vu à la fin de certains bals populaires et qu’il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil. C’est une opération de désinformation. Tous ceux qui décrivent les faits tels qu’ils sont, c’est-à-dire qui constatent un racisme antifrançais derrière cette agression, sont accusés de faire le « jeu de l’extrême droite ». Un argument éculé qui veut forcer à fermer les yeux. La différence aujourd’hui, c’est que la réalité est devenue trop éclatante pour permettre à ces tactiques d’intimidation de fonctionner. Le devoir d’un journaliste serait pourtant d’observer sans œillères les désastres causés par quarante années d’une idéologie déconnectée des réalités.
En France, l’insécurité explose, comme en témoigne cette nuit d’horreur. Ne devrions-nous pas nous inquiéter que l’État finisse par répondre à ce fléau en instaurant une société de surveillance attentatoire aux libertés des citoyens ?
Je pense que l’État est malheureusement trop faible pour réagir efficacement à ces situations. Il peut feindre l’autorité quand il s’agit de faire la guerre à un virus. On l’a vu pendant la crise du Covid, quand le gouvernement en a fait des tonnes pour montrer qu’il pouvait être protecteur de son peuple. Jusqu’à l’absurde, en imposant un autoritarisme sanitaire et des systèmes de surveillance collectifs par le biais, notamment, du passeport vaccinal. En revanche, s’agissant des questions de sécurité, l’État a les bras ballants : le discours de protection des citoyens s’évanouit, puisqu’il doute de sa propre autorité au moment de l’imposer aux minorités sacralisées depuis 40 ans. Il ne faut pas s’attendre à ce que le pouvoir en place ne réagisse autrement qu’en adoptant le même comportement des exécutifs de gauche comme de droite depuis quatre décennies. Tant que les politiques responsables du délabrement et de l’éclatement de la Nation resteront au pouvoir, rien ne changera. Face à l’abandon de l’État, il est donc possible que des Français décident de s’armer dans un réflexe d’auto-défense, surtout dans les zones rurales les plus reculées, loin de tout : des commissariats, des gendarmeries, des hôpitaux.
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