Ce dimanche, l’Espagnole Elena Congost, arrivée troisième du marathon dans la catégorie T12 aux Jeux paralympiques 2024, a finalement été disqualifiée à cause d’un point de règlement discutable.
Son geste aurait pu être mis en valeur. Mais apparemment, aider quelqu’un en difficulté n’est pas un assez bon prétexte pour certains juges. Ce dimanche, à quelques mètres de terminer en troisième position du marathon en classe T12 (déficiences visuelles), la para-athlète Elena Congost a vu son guide Mia Carol Bruguera avoir un sérieux coup de fatigue et avoir du mal à avancer.
À bout de forces, l’Espagnol a manqué de trébucher à la toute fin de la course, victime de crampes, obligeant sa compatriote à se retourner et s’arrêter quelques secondes pour l’encourager. Une scène marquante véhiculant des valeurs comme l’empathie et l’altruisme, ponctuée d’une belle complicité entre le guide et l’athlète. Pour les téléspectateurs et le public sur place, pas de doute, la médaille de bronze est dans la poche.
Pourtant, les deux Ibériques ont été disqualifié pour une raison assez obscure. En voulant aider son guide, Elena Congost aurait laissé échappé de ses mains l’espace d’un instant la cordelette qui les unissait, ce qui est formellement proscrit par le règlement. Une erreur d’inattention payée cash, puisque les deux coureurs ont tout simplement été éjectés du classement.
Pourquoi une sanction aussi sévère alors que le binôme était juste devant la ligne d’arrivée et sans concurrence à ce moment de la course ? Elena Congost ne se l’explique pas. « Je voudrais que tout le monde sache que je n’ai pas été disqualifié pour avoir triché, mais pour avoir agi comme une personne et pour l’instinct qui vous pousse à aider ou à vous accrocher lorsque quelqu’un tombe », a asséné la médaillée d’or à Rio auprès de Marca, en larmes après l’annonce de sa disqualification.
« Je suis dévastée, pour être honnête, parce que j’avais la médaille. Je suis super fière de tout ce que j’ai fait. J’ai été disqualifiée parce qu’à 10 mètres de la ligne d’arrivée, j’ai lâché la corde une seconde parce qu’une personne à côté de moi a touché le sol. J’ai repris la corde et nous avons franchi la ligne d’arrivée. »
À situation exceptionnelle, tolérance exceptionnelle, c’est en tout cas la philosophie de la para-athlète qui a déploré que l’organisateur ne prenne pas en compte qu’elle n’a tiré aucun avantage de la situation, d’autant qu’elle et son guide étaient vraiment seuls au monde lors de l’incident.
Comble de la frustration, sa disqualification la privera de bourse en Espagne pour les prochaines échéances sportives, puisqu’une aide financière est prévue pour les médaillés. « Je me retrouve sans rien », lâche-t-elle pleine de dépit. « Nous avons porté réclamation », a confirmé auprès de Relevo le directeur du Comité paralympique espagnol, Alberto Jofre.
Sixième place pour la Française
C’est finalement la Japonaise Misato Michishita qui a récupéré la précieuse breloque, avec un temps de 3 heures et 4 minutes, derrière les para-athlètes marocaines Meryem En-Nourhi, médaillée d’argent pour son temps de 2 h 58, et Fatima Ezzahra El Idrissi, lauréate de l’épreuve avec un temps de 2 heures et 48 minutes.
Au bout de l’effort, la Française Rosario Murcia-Gangloff, âgée de 59 ans et doyenne de la délagation française, a quant à elle décroché une magnifique sixième place. « C’était un marathon très difficile, mais je ne vais pas dire « malgré mon âge ». Il n’y a pas d’âge, je suis toujours une jeune fille, j’ai mon poids de forme de mes 20 ans ! », a déclaré la sportive à la sortie de l’épreuve.
« Quand on se lance dans un projet, il n’y a pas de sacrifice. Je n’avais pas le droit d’abandonner. Je suis fière d’être française, d’avoir ma famille derrière moi », a-t-elle également relevé, tout en pensant très fort à ses trois enfants. Prochain objectif : les Jeux de Los Angeles, en 2028.
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