Le candidat à la direction du Parti conservateur du Canada, Jean Charest, s’est dit « très fier » de son travail de conseiller auprès du géant chinois des télécommunications Huawei, dans le dossier d’extradition de Meng Wanzhou.
« Ce que nous avons fait dans le dossier Huawei, je suis très fier de ce que nous avons fait pour aider à régler la situation de Mme Meng Wanzhou », a déclaré l’ancien premier ministre du Québec aux journalistes, lors d’un événement à Calgary, le 10 mars, à l’annonce de sa candidature pour la direction du Parti conservateur.
Mme Meng a été arrêtée fin 2018, à Vancouver, à la demande des États‑Unis pour des accusations de fraude liées à la violation de sanctions américaines contre l’Iran. Suite à son arrestation, en guise de représailles de la part de Pékin, les citoyens canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor ont été détenus arbitrairement dans des prisons chinoises pendant plus de 1 000 jours.
« J’ai travaillé avec la famille de Michael Kovrig pour que nous puissions libérer les deux Michael. Nous avons travaillé avec eux de très près, tout au long du processus », a déclaré M. Charest.
« Je n’ai jamais rien fait et je n’aurais jamais fait quoi que ce soit qui aurait été contraire à l’intérêt de mon pays », a‑t‑il ajouté.
Les deux hommes ont été libérés par le régime communiste le 24 septembre 2021, après que Mme Meng a conclu un accord de poursuite différée avec le ministère de la Justice des États‑Unis plus tôt dans la journée, ce qui a incité un tribunal canadien à lever les conditions de sa libération sous caution qui lui ont permis de rentrer en Chine, par avion, l’après‑midi même.
M. Charest faisait partie d’une équipe du cabinet d’avocats McCarthy Tétrault, qui comprend également l’ancien greffier du Conseil privé Wayne Wouters. En janvier 2020, le journal canadien Globe and Mail a rapporté que le cabinet avait été engagé pour offrir des conseils stratégiques sur le cas de Mme Meng.
Le Globe and Mail a également rapporté que les services rendus par M. Charest à Huawei, en tant qu’associé du cabinet d’avocats, allaient au‑delà de l’affaire Meng, puisqu’il a conseillé la société de télécommunications chinoise dans le cadre de son offre de participation au réseau 5G au Canada.
Huawei a été fondée par le père de Mme Meng, Ren Zhengfei, un ancien officier de l’Armée populaire de libération qui entretient des liens étroits avec Pékin. Les avertissements concernant les menaces que Huawei fait peser sur la sécurité nationale ont été formulés depuis longtemps par la communauté internationale du renseignement. Le gouvernement américain a également exhorté ses alliés à exclure l’entreprise du réseau de communication de future génération en Occident, affirmant que Pékin pourrait l’utiliser à des fins d’espionnage.
En décembre dernier, le Washington Post a rapporté qu’un examen de plus d’une centaine de présentations marketing de Huawei, téléchargées du site Web public de l’entreprise avant qu’elles ne soient retirées, laissait entendre que « l’entreprise jouait un rôle plus important dans le suivi de la population chinoise que ce qu’elle reconnaissait ».
Les présentations portaient notamment sur la façon « d’identifier des personnes grâce à leur voix, de surveiller les personnes d’intérêt politique, de gérer la rééducation idéologique et les horaires de travail des prisonniers ou d’aider les détaillants à suivre les acheteurs grâce à la reconnaissance faciale ».
Selon le Washington Post, sur plus de 3 000 diapositives PowerPoint téléchargées sur le site de Huawei, cinq diapositives de 2016 à 2018 exposant « une solution de surveillance » entre Huawei et une autre entreprise, se sont distinguées.
Parmi les entreprises concernées figurent la société chinoise d’intelligence artificielle iFlytek et la société de reconnaissance faciale DeepGlint qui ont toutes deux été sanctionnées par le département américain du Commerce en octobre 2019 et en juillet dernier, respectivement pour des violations des droits de l’homme et des abus contre les Ouïghours, les Kazakhs et d’autres groupes minoritaires musulmans dans la région du Xinjiang.
Le Parti conservateur a poussé le gouvernement libéral à qualifier de génocide la persécution des Ouïghours par le régime chinois, en février dernier.
M. Charest faisait partie des quelques responsables canadiens dont les noms figuraient dans un dossier des personnalité influentes canadiennes clés que Pékin a fourni à Huawei pour promouvoir ses intérêts au Canada, selon The Globe, qui a obtenu une copie du dossier, en septembre 2020.
M. Charest a été le chef du Parti progressiste‑conservateur fédéral dans les années 1990, et vice‑premier ministre sous l’ancien premier ministre Kim Campbell. Il a été premier ministre du Québec de 2003 à 2012. En 2014, il a critiqué le gouvernement Harper pour ne pas avoir cherché à établir des liens commerciaux plus poussés avec la Chine.
En novembre 2019, M. Charest a déclaré au forum Empire Club de Toronto, que le Canada devrait chercher à resserrer ses liens avec la Chine.
Omid Ghoreishi, Noé Chartier, Yao Liang et Tanya Du ont contribué à cet article.
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