Le 22 mars, la candidate du président Joe Biden à la Cour suprême a refusé de définir le mot « femme ». Elle n’a pas non plus voulu se prononcer quant au fait de renforcer les peines des personnes inculpées possédant ou de distribuant du matériel pédopornographique.
Lors du deuxième jour de ses audiences de confirmation, la juge Ketanji Brown Jackson a été invitée à donner une définition du mot « femme ».
« Non, je ne peux pas », a répondu Mme Jackson.
« Je ne suis pas biologiste », a‑t‑elle ajouté.
Mme Jackson siège au conseil d’administration de l’école Georgetown Day, où l’on enseigne aux élèves, dès l’âge de 5 ans, qu’il est possible de choisir son sexe, a déclaré la sénatrice Marsha Blackburn (Parti républicain‑Tennessee).
Elle a ensuite demandé à Mme Jackson si elle était d’accord avec la défunte juge Ruth Bader Ginsburg, qui a affirmé dans une décision que « les différences physiques entre les hommes et les femmes sont pérennes ». Mme Jackson a répondu qu’elle ne pouvait pas le déclarer, ne connaissant pas suffisamment le sujet.
Lorsque Mme Jackson a refusé de donner une définition de la femme, Mme Blackburn a rétorqué : « Le sens du mot femme est si flou et si controversé que vous ne pouvez pas m’en donner une définition ? »
« Dans mon travail de juge, mon rôle est de traiter les différends. S’il y a un différend sur une définition, les gens présentent des arguments, et je regarde la loi, et je décide », a déclaré la juge.
« Le fait que vous ne puissiez pas me donner une réponse franche sur quelque chose d’aussi fondamental que la définition d’une femme souligne les dangers du type d’éducation progressiste dont nous entendons parler », a déclaré Mme Blackburn, soulignant que Lia Thomas, un homme biologique, a été autorisé(e) à concourir contre des femmes lors des championnats universitaires nationaux au début du mois, ce qui a suscité de nombreuses critiques.
Lors de l’audition de mardi, Mme Jackson a également refusé de s’opposer à un renforcement des effectifs de la Cour suprême. Mme Ginsburg et le juge Stephen Breyer, que Mme Jackson remplacera si elle est confirmée par le Sénat, se sont tous deux prononcés contre cette proposition, qui est principalement soutenue par les démocrates.
« J’ai des opinions sur beaucoup de choses. Je n’ai pas d’opinion qu’il me semble approprié de partager », a déclaré Mme Jackson au sénateur John Kennedy (Parti républicain‑Louisiane). « J’ai fait des efforts considérables pour mettre de côté mes opinions lorsque je traite des affaires, ce qui est le travail d’un juge. Donc, cette question particulière est une question très controversée, comme vous le dites, une question qui relève de la compétence du Congrès, et une question qu’il n’est pas approprié pour moi de commenter, je pense. »
Sur la base d’un raisonnement similaire, elle s’est refusée d’affirmer si elle était favorable ou pas au renforcement des peines pour les crimes liés à la pédopornographie. Selon une analyse du sénateur Ted Cruz (Parti Républicain‑Texas), Mme Jackson, lorsqu’elle était juge, a infligé aux accusés dans ces affaires une peine inférieure de 47 % à celle recommandée par les procureurs.
Après la défense de cette disparité par la juge, le sénateur Tom Cotton (Parti Républicain‑Arkansas) a demandé si les États‑Unis devaient renforcer ou affaiblir les peines infligées aux pédo‑pornographes.
« Monsieur le sénateur, ce n’est pas une question simple, et la raison en est que ce que ce pays fait en termes de sanctions est du ressort du Congrès », a déclaré Mme Jackson. « Vous décidez tous. Vous décidez tous des sanctions, vous décidez des facteurs que les juges utilisent pour condamner. Si vous déterminez qu’un ensemble de peines est insuffisant, alors il est de votre ressort de prendre cette décision. »
« Selon moi, je dois dire, Mme la juge, la question de savoir si nous devons renforcer ou affaiblir les peines pour les pédo‑pornographes est une question assez simple, mais je vais passer à autre chose », a lancé M. Cotton.
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