Jeune, Afro-américaine et républicaine, Kimberly Klacik veut incarner la « nouvelle génération » d’électeurs pro-Trump: à l’ombre du président américain qui brigue un second mandat le 3 novembre, elle est candidate pour représenter un district de Baltimore, dans le Maryland, à forte portée symbolique.
Si elle réussit son pari dans la grande ville portuaire tant décriée par Donald Trump, elle emportera de façon spectaculaire un siège longtemps détenu par Elijah Cummings, une figure emblématique du parti démocrate décédé l’année dernière.
Kim Klacik a levé 6,4 millions de dollars pour sa campagne ces trois derniers mois, un montant extraordinaire qui illustre sa popularité relativement récente.
Accuse la municipalité, aux mains des démocrates
A l’été 2019, elle publie plusieurs vidéos sur Twitter des rues délabrées et des ordures qui s’amoncellent dans le centre-ville. Elle accuse la municipalité, aux mains des démocrates depuis un demi-siècle, d’avoir abandonné la population majoritairement noire.
Elle est rapidement félicitée par Donald Trump, qui décrit la ville industrielle comme « un bazar infesté de rats et de rongeurs ».
I need everyone to help @kimKBaltimore win! https://t.co/NVvZEmqvtz
— TheLeoTerrell (@TheLeoTerrell) October 26, 2020
Sa popularité sur les réseaux sociaux explose et un an plus tard, elle est invitée à s’exprimer lors de la convention républicaine.
Dans ses clips de campagne, elle arpente en talons-aiguille et jupe cintrée les rues rénovées – à coups d’effets spéciaux – de Baltimore.
Installée en 2010 dans le comté de Baltimore
Agé de 38 ans et originaire du Maryland, cette consultante politique s’est installée en 2010 dans le comté de Baltimore avant de fonder une organisation d’aide aux femmes, Potential Me, dans cette ville minée par les problèmes sociaux, la drogue et la violence.
Mariée à un avocat blanc, elle a une petite fille, Olivia.
Thank you, Marriotts Ridge High in Columbia, MD!
On to the next location ???https://t.co/sDJbWLtWbr pic.twitter.com/6nG9VZfQ8q
— Kimberly Klacik (@kimKBaltimore) October 27, 2020
Son accession à la Chambre des représentants – le scrutin a lieu en même temps que la présidentielle – semble toutefois semée d’embûches. La circonscription est un fief démocrate et M. Trump n’attire que 11% de l’électorat noir, contre 83% pour son rival Joe Biden, selon une récente enquête nationale de l’université Quinnipiac.
Un programme tourné vers l’emploi et la sécurité
Elle compte donc sur sa jeunesse face à son adversaire ultra-favori de 71 ans Kweisi Mfume, qui l’a largement battue pour succéder à Elijah Cummings en avril, et sur un programme tourné vers l’emploi et la sécurité pour convaincre les électeurs de voter républicain.
« Il est temps que la nouvelle génération s’avance, nous avons besoin de nouvelles idées », a-t-elle affirmé mi-septembre lors d’une réunion politique dans une propriété viticole du Maryland.
I came here from Jamaica seeking the American Dream. For many Californians, that American dream has turned into a nightmare. I’m running for Congress to fix that.
We need to share this positive vision for fixing our inner cities.
Join me on this journey: https://t.co/iN1gbk54rR pic.twitter.com/AaGzFz4aoR
— Errol Webber For Congress (CA-37) (@ErrolWebber) October 26, 2020
Devant 200 militants, elle dénonce des « infrastructures en ruines » et les logements délabrés, promet un essor économique. Elle veut surtout remettre sur pied le système scolaire public déliquescent et mettre fin à la violence endémique. Avec plus de 300 homicides par an ces dernières années, Baltimore est l’une des villes les plus meurtrières du pays.
» j’avais des valeurs plus conservatrices »
Pour espérer gagner, elle doit récupérer les votes afro-américains qui vont traditionnellement aux démocrates.
« Dans ma jeunesse, j’étais démocrate parce que mes parents étaient démocrates et ils filtraient l’information, c’est ce qui se passe dans de nombreuses familles afro-américaines », explique-t-elle à l’AFP.
A l’âge adulte, « j’ai réalisé que j’avais des valeurs plus conservatrices. Les familles noires grandissent avec l’Eglise et nous sommes conservateurs », assure-t-elle.
Selon elle, « beaucoup d’Afro-Américains ont peur d’admettre qu’ils soutiennent Donald Trump ». Elle annonce « un grand renversement de tendance » car le milliardaire républicain « est bon pour l’économie et les personnes noires le savent ».
« Les gens veulent la loi et l’ordre »
Comme le président, elle est pour le mur anti-immigration à la frontière mexicaine et contre la baisse des budgets de la police. Elle apparaît progressiste en prônant la vente libre de la pilule contraceptive dans les pharmacies… Mais elle souhaite surtout priver de financement le Planning familial, à la pointe du combat pour le droit à l’avortement, qui tire une partie de ses fonds de la contraception.
This morning I had the honor of visiting The City Ranch. This is a hidden gem that gives city kids the opportunity to ride horses & expose them to elements that the city can’t offer right here in Baltimore. They are truly amazing and awesome people. https://t.co/5wYtNBqlZl pic.twitter.com/9AewWsI8Xe
— Kimberly Klacik (@kimKBaltimore) October 25, 2020
Elle prédit également que les latinos soutiendront le président, malgré ses commentaires jugés racistes sur les « violeurs » mexicains en 2016 ou sur une « invasion » d’immigrés clandestins.
« Les gens veulent la loi et l’ordre, ils voient les emplois et les opportunités de travail », assure-t-elle.
Début septembre, Donald Trump a assuré que la candidate pouvait compter sur « la puissance et la force économique du parti républicain ».
En réponse, Kweisi Mfume avait affirmé que le président allait « bientôt découvrir qu’il ne peut pas dire aux (électeurs du district) comment et pour qui voter ».
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