Pour satisfaire les personnes se définissant comme « non-binaires », la Belgique propose désormais des cartes d’identité sans aucune mention du sexe.
La Belgique est le premier pays à désormais proposer deux types de cartes d’identité. Comme l’a en effet annoncé ce mercredi le ministre de l’Intérieur belge Bernard Quintin, les cartes d’identité pourront dorénavant ne plus mentionner le sexe de la personne, rapporte le quotidien belge néerlandophone Nieuwsblad. Cette mesure, qui a été prise pour satisfaire les associations LGBT, n’est cependant pas parvenu à atteindre son objectif et a même eu l’effet opposé. Quant aux plus conservateurs, ils la considèrent comme un moyen de gommer la réalité biologique.
Mais il faudra faire une « demande expresse et formelle »
Certains pays, pour les personnes non binaires, ont opté pour l’ajout d’une troisième option de genre sur la carte d’identité. C’est notamment le cas de l’Allemagne, de Malte ou du Canada, qui propose en effet l’option « X ». Mais la Belgique n’a pas suivi le mouvement, préférant opter pour une deuxième version de ce document officiel où rien n’est inscrit à propos du sexe.
En conséquence, les citoyens belges auront le choix entre inscrire « M » pour masculin, « F » pour féminin ou ne rien inscrire. Pour ceux qui souhaiteront cette dernière version, ils devront au préalable faire une « demande expresse et formelle » et « opter pour la suppression de la mention de leur genre sur leur carte d’identité », a spécifié le ministre de l’Intérieur belge. Car si cette demande n’a pas été effectuée, le sexe figurant à l’état civil avec M ou F sera attribué par défaut.
Des associations de la communauté LGBT mécontentes
Malgré ce pas engagé en direction de la communauté LGBT, celle-ci demeure insatisfaite. « Ce n’est absolument pas une solution », a notamment indiqué dans les colonnes du média Virgule l’association Çavaria, qui par la bouche de Thomas Jans a ajouté : « Le choix reste limité à ‘M’ ou ‘F’, rien ne change. La seule possibilité sera de masquer cette information sur la carte d’identité. » Pour l’association, il s’agit d’un manque d’inclusivité.
Remus Verwimp – de l’association Wel Jong qui défend les intérêts des jeunes LGBTI+ flamands – a de son côté souligné à Virgule que « la reconnaissance par l’État ne concerne pas seulement la carte d’identité », mentionnant : « Aujourd’hui, les directions d’écoles expliquent aux élèves qu’ils doivent obligatoirement s’identifier comme ‘M’ ou ‘F’, car aucune autre option n’est légale. Une troisième option officielle permettrait de soutenir les demandes des élèves non binaires dans les écoles, où ils sont actuellement contraints de choisir entre un symbole de garçon ou de fille sur Smartschool. »
Pour Erynn Robert – qui coordonne la fédération Prisme regroupant les associations LGBTQIA + en Wallonie – cette proposition « va à l’encontre » de ses demandes, comme le relaye RTBF Actus. « Si tous les citoyens et citoyennes belges avaient une carte d’identité sans marqueur de genre, il n’y aurait pas de discrimination possible », explique-t-il encore, rappelant que cette option de supprimer tout marqueur de genre avait été retenue par le précédent gouvernement « mais avait été bloqué par le MR à l’époque ». « Si on l’utilise dans certains pays qui sont très réfractaires par rapport aux droits des personnes LGBT comme la Hongrie, par exemple, ça pourrait être un problème », pointe encore la fédération Prisme.
« Le sexe reste un élément clé de l’identification des citoyens »
Quant aux défenseurs des valeurs traditionnelles, ils ont dénoncé cette mesure comme allant dans le sens du wokisme. Un juriste s’est demandé comment identifier clairement une personne dans un tribunal ou un hôpital, « si son sexe n’est plus indiqué », rapporte Frontières. De même, un député de la droite flamande a souligné le fait que « supprimer le sexe des cartes, c’est ouvrir la porte à une société où les repères fondamentaux disparaissent ». Des internautes se sont également interrogés sur les conséquences d’une telle option sur les contrôles d’identité ou démarches administratives, notamment à l’international.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a insisté sur le fait que « le sexe reste un élément clé de l’identification des citoyens. Il est donc important qu’il figure par défaut sur les cartes d’identité ».
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