La crème de la danse contemporaine française s’invite cet été au Royaume-Uni où la scène artistique cherche à conquérir de nouveaux publics et à renforcer les partenariats culturels en Europe, malgré le Brexit.
Des troupes mettant à l’honneur la jeunesse et la diversité de la création chorégraphique française vont se produire à partir du mois d’août dans neuf villes britanniques, de Londres à Belfast (Irlande du Nord), en passant par Edimbourg (Ecosse), pour une cinquantaine de dates, dans le cadre du festival FranceDance UK, organisé pour la première fois dans le pays.
Certains artistes feront leurs débuts au Royaume-Uni, comme les trois jeunes membres du collectif La Horde, qui collaborent avec l’artiste électro-pop Chris (connue auparavant sous le nom de Christine and the Queens) et prendront la direction du Ballet national de Marseille en septembre.
Le danseur Ousmane Sy explorera, lui, les thèmes de la féminité et de l’identité de genre à la prestigieuse salle londonienne Sadler’s Wells, où le Ballet Preljocaj fera découvrir « la Fresque », un voyage inspiré d’un conte chinois.
- La France un vrai savoir-faire au niveau de la danse
« La France est considérée comme le pays où il y a un vrai savoir-faire, des choix très innovants, une grande diversité de chorégraphes, et de plus en plus de femmes chorégraphes. Cette jeunesse, cette diversité, cette créativité intéressent beaucoup le Royaume-Uni où le sujet de l’inclusion est aussi très important », explique à l’AFP Claudine Ripert-Landler, directrice de l’Institut français et conseillère culturelle à l’ambassade de France.
Dans le pays, où le théâtre et les comédies musicales sont rois, la danse contemporaine « reste vue comme quelque chose d’élitiste et nous travaillons depuis longtemps pour changer cette image », explique Emma Gladstone, directrice artistique de Dance Umbrella, festival international de danse organisé dans la capitale.
« Hors de Londres, la danse contemporaine attire souvent moins de gens que le théâtre par exemple », dit Chris Sudworth, chargé de la programmation au Birmingham Hippodrome, salle de spectacles située dans cette ville du centre de l’Angleterre qui compte plus d’un million d’habitants. Aller voir un spectacle de danse peut parfois sembler « difficile » ou « inaccessible » observe-t-il. « En réalité, ça peut être le contraire ».
Pour preuve, le spectacle hip hop du chorégraphe Emanuel Gat qui sera présenté au Birmingham Hippodrome. Cette production tous publics intègre des éléments interactifs permettant au public d’« interagir avec les artistes et littéralement d’augmenter le niveau de décibels de la pièce », décrit Chris Sudworth.
« Birmingham est la plus jeune ville en Europe, avec plus de 40% de la population âgée de moins de 25 ans et la majorité de sa population sera bientôt non blanche », souligne-t-il. « Toutes nos décisions en matière de programmation sont faites dans le but de représenter la richesse culturelle de notre ville et de notre pays aujourd’hui ».
- Birmingham accueille aujourd’hui 500.000 personnes par an mais voudrait doubler ce nombre
Toutefois la danse contemporaine ne dispose pas au Royaume-Uni du même soutien financier et de la même politique culturelle qu’en France. Là elle peut s’appuyer sur des structures comme les centres chorégraphiques nationaux ou les scènes nationales « qui n’existent pas au Royaume-Uni », souligne Mme Ripert-Landler.
Emma Gladstone observe une « très grande différence dans la façon avec laquelle la culture est soutenue » dans les deux pays.
« Si nous voulons égaler certaines des réalisations de la France et d’autres pays européens, il faut de l’investissement (du gouvernement britannique) », estime le directeur artistique de Sadler’s Wells, Alistair Spalding, cité par le site The Stage.
Reste à savoir quelle place consacrera à la culture le nouveau Premier ministre Boris Johnson et si le Brexit, prévu le 31 octobre, aura des conséquences sur les partenariats culturels internationaux.
Pour la directrice de l’Institut français, « ce festival est un message très fort pour tous les acteurs franco-britanniques dans un contexte de populisme grandissant, de nationalisme ». « Pour eux comme pour nous, cela montre que la culture est sans frontières et que la création ne peut pas être freinée par des discussions politiques internationales ».
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