Les vidéos de surveillance d’un hôpital de chirurgie esthétique à Séoul ont fuité sur Internet, certaines des victimes présentes sur les vidéos étant des personnalités connues.
Les images de cet hôpital réputé de Séoul viendraient toutes de caméras de surveillance Hikvision, un groupe chinois d’équipement de vidéosurveillance sous contrôle de l’État chinois.
Pas moins de 31 vidéos ont fuitées et se sont largement répandues sur les réseaux sociaux entre le 24 et le 28 février. On peut y voir les patients dans leur quotidien dans leurs chambres de l’hôpital, mais aussi dans les vestiaires, certaines scènes montrant des femmes en train de se déshabiller et de se changer.
La police sud-coréenne a déclaré le 7 mars qu’elle enquêtait sur cette fuite, l’affaire suscitant de vives inquiétudes parmi les Sud-Coréens en matière de sécurité.
Le 8 mars, la chaîne de télévision sud-coréenne KBS a voulu savoir si les caméras de surveillance Hikvision de l’hôpital étaient à l’origine de la fuite.
Le reportage de KBS explique que les caméras IP (Internet Protocol) sont relativement vulnérables aux cyberattaques, en particulier lorsque ces caméras sont fabriquées en Chine.
Les mots de passe initiaux sont faciles à déchiffrer pour les pirates, précisent-ils.
La commission sud-coréenne de radiodiffusion et communication a retiré les vidéos des sites web sud-coréens, mais certaines d’entre elles continuent de circuler sur des sites pornographiques chinois et ailleurs.
SK Shieldus, un fournisseur sud-coréen de services de sécurité, avait tiré la sonnette d’alarme en décembre dernier dans son rapport intitulé « 2023 Security Threat Outlook ». Selon eux, les pirates chinois ont mis au point de multiples outils de piratage de caméras IP qui ciblent les appareils dont les mots de passe sont vulnérables, la Corée du Sud étant une de leurs cibles privilégiées.
Une caméra IP peut envoyer et recevoir des données via l’internet.
Environ 80 % des caméras IP utilisées en Corée du Sud sont fabriquées en Chine, comme le rapporte Channel A le 9 mars. En Corée du Sud, ces caméras sont utilisées par les particuliers principalement dans leurs maisons et au bureau, ainsi que pour la vidéo surveillance à domicile.
Les caméras IP de fabrication chinoise
Pour des raisons de sécurité, nombreux sont les pays qui ont abandonné les caméras de surveillance de fabrication chinoise, dont les caméras Hikvision.
Le 9 février, l’Australie a décrété le retrait total des caméras de surveillance de fabrication chinoise dans tous les bureaux du gouvernement.
En novembre 2022, le Royaume-Uni a demandé aux services gouvernementaux de ne plus installer de caméras de surveillance Hikvision dans les bâtiments sensibles, en invoquant des risques de sécurité, selon une dépêche de Reuters.
Plus tôt en 2019, huit sociétés commerciales chinoises, dont Hikvision, ont été placées sur une liste noire par le ministère américain du commerce et ne sont plus autorisées à opérer avec des entreprises américaines. Il leur est reproché d’être complices des violations des droits de l’homme commises par le Parti communiste chinois (PCC), notamment dans le cadre des détentions arbitraires de masse et de la surveillance de haute technologie qui ciblent les Ouïghours, les Kazakhs et autres groupes minoritaires.
Hikvision a également été exclue du réseau de télécommunications américain, au même titre que plusieurs autres entreprises chinoises produisant des équipements et des services de télécommunications car elles « sont une menace pour la sécurité nationale des États-Unis et pour la sécurité et la sûreté des Américains », a déclaré Jessica Rosenworcel, présidente de la Commission fédérale des communications par intérim, dans un communiqué daté de 2021.
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