Emmanuel Macron va réunir à l’Élysée jeudi après-midi à 16h00 « les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis », a fait savoir la présidence de la République.
Le président américain Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane très lourds, de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’Union européenne.
Emmanuel Macron reçoit à l’Élysée à 16h00 les représentants des filières affectées et du patronat. Le Premier ministre François Bayrou et plusieurs ministres seront aussi présents.
Selon la liste des invités obtenue par l’AFP, sont notamment attendus les représentants des filières aéronautiques (dont Guillaume Faury, de Airbus), industrie et chimie (dont la patronne d’Eramet Christel Bories ou encore Alexandre Saubot de l’organisation professionnelle France Industrie et Frédéric Gauchet de France Chimie), agricoles et viticoles (dont Gabriel Picard de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux) etc.
Comment « supporter notre production européenne »
Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, sera représenté par Luc Chatel, président la Plateforme automobile (PFA).
« La première chose, c’est que nous fassions un bilan et prévisionnel de ce que seront les attaques et leurs effets sur l’ensemble des filières. Ensuite, nous regarderons comment nous pouvons soutenir nos industries de production », a déclaré jeudi sur RTL la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.
« On voit bien que tous les marchés d’exportation, notamment des vins et spiritueux, sont en train de se fermer. Il va falloir donc supporter notre production européenne », a-t-elle ajouté.
De son côté, le Premier ministre François Bayrou a jugé que cette décision est une « immense difficulté » pour l’Europe et une « catastrophe » pour les États-Unis.
À gauche, le socialiste Olivier Faure a également appelé l’UE à riposter. « Depuis le 20 janvier, Trump déroule. Parlons lui dans la seule langue qu’il connaisse, celle du rapport de force », a-t-il réagi sur X.
Face au « choc » des tarifs douaniers américains, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, a appelé sur RMC à un « front économique et politique uni », disant craindre qu’« un tissu de petites et moyennes entreprises disparaissent demain ».
La Bourse de Paris perdait 1,70% jeudi en milieu de matinée, comme la plupart des autres places européennes.
Le 4e marché à l’exportation de la France
Les États-Unis sont le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.
Parmi les secteurs les plus exposés figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie etc.), les vins et cognac etc.
Chez Airbus, un porte-parole a indiqué jeudi à l’AFP que le groupe avait bien « pris note des annonces ». « Nous évaluons les impacts potentiels », a-t-il ajouté.
« Nous vendons aux États-Unis, nous fabriquons, nous assemblons, nous développons aux États-Unis, comme peu d’autres entreprises », avait expliqué en février le PDG de l’avionneur européen, Guillaume Faury.
Côté vins et alcools distillés, la France, réputée pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, en exporte massivement aux États-Unis, qui est son premier marché à l’exportation.
La crainte d’un recul à hauteur de 800 millions d’euros
En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de « vins de raisin » ont traversé l’Atlantique pour les États-Unis, auxquels il faut ajouter 1,5 milliard d’euros de « boissons alcoolisés distillées », notamment le cognac.
La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) craint « un recul des exportations (aux États-Unis) d’environ 800 millions d’euros », avec « un impact énorme sur l’emploi et l’économie du secteur ».
D’après les annonces faites mercredi, Donald Trump semble avoir abandonné l’idée d’une taxation à 200% des alcools européens qu’il avait envisagée à la mi-mars.
La France dépend moins des exportations américaines que d’autres pays européens, comme l’Allemagne (3,8% de son PIB contre 1,6% pour la France).
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