Les yeux sont braqués lundi vers l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem, mais ce n’est pas la première fois et pas la dernière qu’une ambassade s’installe dans la Ville sainte. Pour le moment cependant, le transfert annoncé le 6 décembre par le président Donald Trump, au grand dam de la communauté internationale et des Palestiniens, reste loin d’avoir provoqué l’effet d’entraînement annoncé par Israël, à quelques exceptions près. Dans le passé, plusieurs pays, notamment d’Afrique et d’Amérique du Sud, ont eu leur ambassade à Jérusalem. Certains pourraient y revenir.
Après la guerre d’octobre 1973 entre Israël et une coalition de pays arabes emmenée par l’Egypte et la Syrie, la Côte d’Ivoire, le Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) et le Kenya ont coupé les ponts diplomatiques avec Israël et fermé les portes de leur ambassade à Jérusalem. Quand les relations ont été rétablies, les délégations diplomatiques se sont installées à Tel-Aviv. En 1980, Israël a voté une loi déclarant Jérusalem sa capitale « unie et indivisible », incluant les quartiers palestiniens de la partie orientale conquise par L’Etat hébreu en 1967 et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Les Nations unies ont déclaré cette décision illégale et appelé les Etats qui avaient des missions diplomatiques à Jérusalem à se retirer.
La Bolivie, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, la République dominicaine, l’Equateur, le Guatemala, Haïti, Panama, le Salvador, l’Uruguay, le Venezuela et les Pays-Bas ont obtempéré. Le Costa Rica et le Salvador sont revenus en 1984 à Jérusalem, avant d’en repartir en 2006. Suite à la décision du président Trump, certains pays ont dit vouloir emboîter le pas et Israël tente d’en convaincre d’autres de suivre l’exemple. Le président guatémaltèque Jimmy Morales a annoncé que son pays inaugurera mercredi son ambassade à Jérusalem tandis que le ministère des Affaires étrangères israélien a affirmé que le Paraguay ferait de même avant la fin mai.
Le gouvernement roumain social-démocrate, sous le feu de critiques américaines pour des réformes de la justice controversées, a adopté par surprise un mémorandum ouvrant la discussion sur un transfert de l’ambassade roumaine à Jérusalem. Mais le président roumain de centre droit Klaus Iohannis s’oppose à un tel transfert, le jugeant contraire au droit international. Il a appelé la Première ministre Viorica Dancila à démissionner. Cette dernière, en visite à Jérusalem en avril, avait déclaré: « C’est notre souhait (le transfert), mais malheureusement nous ne disposons pas du soutien de la part de toutes les parties comme nous le voudrions ». Si elle menait à bien ce transfert malgré tout, la Roumanie serait le premier pays de l’Union européenne à imiter les Etats-Unis et à rompre avec la position européenne qui, suivant les résolutions de l’ONU, considère que le statut final de Jérusalem doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens.
Le président tchèque Milos Zeman s’est exprimé en faveur du déplacement de l’ambassade de son pays à Jérusalem mais pour l’instant son gouvernement a juste annoncé la réouverture d’un consulat honoraire et l’installation d’un centre culturel tchèque dans la ville. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a assuré au président palestinien Mahmoud Abbas, lors d’une récente visite officielle, que son pays garderait son ambassade à Tel-Aviv, selon les médias palestiniens.
DC avec L’AFP
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