Le gouvernement argentin va présenter ce dimanche une « nouvelle offre » à ses créanciers afin de parvenir à un accord qui lui permettrait de restructurer 66 milliards de dollars de dette, et a prolongé la négociation jusqu’à la fin du mois d’août, a annoncé le président argentin, Alberto Fernandez.
« La nouvelle offre va être annoncée aujourd’hui. Elle sera ouverte jusqu’à la fin du mois d’août. C’est un effort énorme que nous faisons », a-t-il déclaré à la radio Milenium.
Les négociations, lancées le 20 avril, ont déjà été prolongées plusieurs fois. Elles devaient s’achever le 24 juillet, mais le gouvernement les prolonge jusqu’au 28 août afin de parvenir à un accord.
66 milliards de dollars de dette
Deux des trois groupes de créanciers qui négocient avec l’Argentine la restructuration de 66 milliards de dollars de dette avaient déploré fin juin « le manque d’engagement sérieux » de la part de Buenos Aires « pour éviter les conséquences d’un défaut de paiement prolongé ».
Les discussions concernent des obligations datant de 2005 et 2010, produits d’une restructuration précédente, ainsi que de nouveaux titres émis à partir de 2016. La première offre rejetée en mai prévoyait un délai de grâce de trois ans et une réduction de 62% des intérêts et de 5,4% du capital.
En défaut de paiement depuis le 22 mai
L’Argentine est en défaut de paiement depuis le 22 mai, date à laquelle était dû le paiement d’intérêts de 500 millions de dollars sur trois émissions d’ obligations faisant l’objet des discussions. Malgré le défaut, les négociations continuent.
Le président argentin a assuré qu’elles étaient « bien engagées ». La proposition du gouvernement argentin doit d’abord être publiée au Bulletin officiel puis être présentée devant la Security Exchange Commission (SEC) à New York.
Selon une source gouvernementale, la nouvelle proposition argentine s’élèverait à « près de 53 dollars » pour 100 dollars, alors que l’offre originale était de 39 dollars, ce qui avait été rejeté par la majorité des créanciers.
Une économie argentine en récession
La marge de manœuvre du gouvernement est réduite, avec une économie argentine en récession depuis 2018, un taux de pauvreté de 35% et une l’inflation qui a atteint 53% en 2019, sans compter les conséquences de l’épidémie de coronavirus.
Le président Fernandez insiste sur le fait qu’un accord avec les créanciers soit soutenable afin que le pays puisse remplir ses obligations à long terme.
« Si on analyse tout ceci de manière rationnelle, on ne demande pas aux créanciers de perdre, mais d’arrêter de gagner ce qu’ils gagnaient en trop », a déclaré M. Fernandez, dénonçant les conditions acceptées par le gouvernement de son prédécesseur Mauricio Macri.
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