D’après le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, Mme May a demandé à M. Juncker son aide dans les négociations, insistant sur l’immense risque politique qu’elle avait pris chez elle en rejetant l’idée d’un Brexit « dur » et en demandant une période de transition de deux ans après le départ du Royaume-Uni de l’UE prévu pour le 29 mars 2019.
Cet article -sans aucune source- déclare que Mme May est apparue « torturée », « craintive » et « découragée » pendant ce dîner avec M. Juncker, juste avant un sommet européen au cours duquel les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE lui ont accordé une petite victoire en acceptant d’enclencher les préparatifs en vue de la prochaine étape des négociations avec le Royaume-Uni.
Le journal allemand ajoute que M. Juncker a ensuite dit à ses collègues que Mme May avait l’air abattue par les luttes à l’intérieur de son Parti conservateur et semblait ne pas avoir dormi de la nuit, avec des « cernes » sous les yeux.
« J’ai vu Mme May lundi soir (16 octobre, NDLR) pour un dîner -dont la presse rapporte d’ailleurs des propos qui n’ont pas été échangés, mais c’est toujours comme ça », a-t-il dit dans une intervention devant des étudiants de l’Institut d’études politiques de Strasbourg.
« C’était une bonne réunion. Elle n’était ni fatiguée, ni abattue. Elle a fait son truc, moi aussi le mien », a-t-il ajouté.
Dans un tweet lundi matin, le chef de cabinet allemand de M. Juncker, Martin Selmayr, qui a lui aussi assisté au dîner, avait déjà fermement démenti le contenu de cet article.
« Je démens que 1/nous ayons divulgué cela 2/Juncker ait jamais dit ça 3/nous soyons punitifs sur le Brexit », a-t-il écrit, estimant que cet article constituait « une tentative pour saper l’unité de l’UE ».
La réponse de M. Selmayr, un ancien fonctionnaire de la Banque centrale européenne (BCE) influent à Bruxelles, fait suite à un tweet de l’ancien chef de cabinet de Mme May, Nick Timothy, l’accusant d’avoir divulgué ces informations.
« Certains aiment nous pointer du doigt pour servir leurs propres intérêts et priorités politiques ou même pour miner notre position » dans les négociations, a aussi commenté le porte-parole en chef de la Commission, Margaritis Schinas, au cours d’un point de presse quotidien.
« Nous apprécierions qu’ils nous laissent tranquille. Nous avons beaucoup de travail et pas de temps à perdre avec des commérages », a-t-il ajouté.
M. Selmayr avait été soupçonné d’être une source du FAZ, un journal conservateur ayant son siège à Francfort, pour un article similaire ayant provoqué une querelle diplomatique en mai dernier.
D’après cet article, M. Juncker avait quitté un précédent dîner avec Mme May « dix fois plus pessimiste » sur l’issue des négociations du Brexit. Il aurait également dit à la chancelière allemande Angela Merkel son impression selon laquelle la Britannique évoluait dans « une autre galaxie ».
Cet article était paru quelques semaines avant des élections britanniques transformées en débâcle pour Mme May, qui avait perdu la majorité absolue au Parlement de Westminster.
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