Le Mans : huit ans de prison pour une mère ayant intoxiqué son bébé avec de l’alcool médical

Par Epoch Times avec AFP
25 janvier 2025 14:05 Mis à jour: 25 janvier 2025 16:27

Une femme de 31 ans accusée d’avoir fait ingérer de l’alcool médical à son bébé prématuré lorsqu’il était à l’hôpital en 2023, entraînant une infirmité permanente, a été condamnée à huit ans de prison vendredi au Mans.

La peine prononcée par la cour criminelle de la Sarthe est conforme aux réquisitions. La cour a retenu l’altération du discernement de l’accusée, qui a nié jusqu’au bout, assurant être « une bonne maman ».

Jugée depuis jeudi pour administration de substance nuisible à un mineur de moins de 15 ans par ascendant suivie d’une infirmité permanente, la mère encourait une peine maximale de 15 ans de réclusion. La cour a également ordonné le retrait de l’autorité parentale de la Sarthoise sur ses trois enfants « en raison de la gravité des faits, leur nature criminelle, sa position par rapport aux faits et sa dangerosité ».

L’enfant, âgé de six mois à l’époque, avait été hospitalisé fin janvier 2023 en réanimation à la suite d’un malaise. Prématuré et souffrant de complications, il était alimenté via une sonde naso-gastrique.

Une concentration d’éthanol de 81 g/l de sang

Malgré ces soins, le bébé enchaîne les malaises dont les médecins ne comprennent pas l’origine, jusqu’à ce qu’une analyse révèle un taux d’éthanol incroyablement élevé dans le sang de l’enfant : 7,81 g/l de sang. Selon Guillaume Drevin, médecin biologiste, il s’agit de « la concentration d’éthanol la plus élevée relevée chez un nourrisson », qui lui faisait risquer la mort.

L’équipe médicale avait aussitôt fait un signalement au procureur de la République et les soupçons s’étaient portés sur la mère, « toujours là au moment des malaises », comme l’a rappelé l’avocate générale Marie-Agnès Joly.

En garde à vue, la mère avait commencé par nier, reconnaissant à un moment avoir introduit dans la sonde de l’enfant de l’alcool médical à 70 degrés trouvé sur un chariot infirmier. Elle était ensuite revenue sur ses déclarations et a affirmé vendredi à la cour : « Je n’ai rien fait, j’en suis sûre. »

« C’est une femme polytraumatisée »

Selon l’experte psychologue qui l’a évaluée, l’accusée, cinquième d’une fratrie de dix enfants, présente une légère déficience intellectuelle. Abandonnée par son père, maltraitée par son beau-père et victime d’inceste, elle a enchaîné les familles d’accueil et les foyers d’hébergement pour personnes handicapées, faisant également plusieurs séjours en psychiatrie pour dépression.

« C’est une femme polytraumatisée », a résumé l’experte jeudi, estimant qu’elle souffre notamment d’« un syndrome de Münchhausen par délégation ».

Selon la société française de médecine d’urgence, le syndrome de Münchhausen par procuration est un trouble factice simulé et/ou induit par un parent, qui invente des symptômes médicaux à un individu placé sous son autorité, pour attirer l’attention sur soi.

Le bébé, qui a été victime de nombreux comas éthyliques, a dû subir une ablation partielle de l’estomac, endommagé par l’alcool. Aujourd’hui âgé de deux ans et demi, il est exclusivement nourri par sonde et souffre d’un important retard de développement.

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