Vous avez peut-être songé à réduire votre consommation de sucre, voire à l’arrêter. Mais comment s’y prendre exactement et, surtout, comment atteindre l’objectif principal, à savoir vaincre les envies excessives de sucre ?
Entre 2005 et 2009, au moins 74% des aliments emballés ou transformés contenaient des sucres ajoutés. Même si nous n’avons pas l’habitude de manger des sucreries, nous pouvons involontairement consommer du sucre en excès. Par exemple, les sucres ajoutés ont des dizaines de noms, de sorte que nous ne savons peut-être même pas que nous en consommons, même si nous lisons les étiquettes des ingrédients.
Néanmoins, arrêter le sucre n’est pas une mission impossible. De nombreuses personnes se heurtent à des difficultés non pas parce qu’elles ne parviennent pas à arrêter, mais parce qu’elles ne savent pas comment s’y prendre ou qu’elles se fixent des objectifs trop ambitieux.
On peut procéder par étapes : réduire d’abord le sucre, puis l’arrêter complètement, et enfin surmonter les envies de sucre.
Les avantages de cette approche ne sont pas différents de ceux de l’arrêt direct du sucre. Le Dr Jason Fung, néphrologue spécialisé dans l’inversion du diabète de type 2 et le jeûne intermittent, compare cette approche à la natation. Certains préfèrent entrer doucement dans l’eau pour s’adapter à la température, tandis que d’autres y plongent directement. Les deux approches permettent d’atteindre le même objectif.
Jessica Russo, psychologue clinicienne à Philadelphie et titulaire d’un doctorat en psychologie, a déclaré à Epoch Times : « tout comme nous le conseillons aux personnes souffrant d’une quelconque addiction, chaque jour, il faut réduire un peu la consommation de sucre. »
« Le processus d’arrêt du sucre consiste à rééduquer notre palais », a déclaré Lorenzo Cohen, professeur et directeur du programme de médecine intégrative au MD Anderson Cancer Center, lors d’un entretien avec Epoch Times. Une fois que les gens appliquent cette méthode, ils découvrent progressivement que même les produits contenant très peu de sucre ont un goût très sucré, et des changements inattendus se produisent dans l’organisme.
Epoch Times a interrogé plus d’une douzaine d’experts et examiné des études scientifiques afin de compiler les méthodes les plus efficaces pour arrêter le sucre.
Étape 1 : réduire la consommation de sucre
Éviter les aliments riches en sucre
Lire les étiquettes est souvent la première habitude que prennent les personnes qui arrêtent de consommer du sucre ou qui se lancent dans un régime. Lors de la lecture des étiquettes, il convient de se concentrer sur deux aspects essentiels : la liste des ingrédients et la teneur en sucre pour 100 grammes ou par portion.
« Il existe plus de 60 noms pour le sucre », explique Amy Gonzalez, diététicienne, à Epoch Times.
Il y a notamment le malt d’orge, le dextrose, le saccharose et le sirop de riz.
Amy Gonzalez a déclaré que parmi ces sucres ajoutés, ceux à forte teneur en fructose, tels que le sirop de maïs à haute teneur en fructose et le nectar d’agave, sont plus nocifs pour l’organisme. Ils peuvent endommager le foie et entraîner une résistance à l’insuline.
« L’industrie alimentaire met toutes ces formes de sucre dans nos aliments et indique leurs noms chimiques sur l’emballage », a expliqué Laura Schmidt, professeur de politique de santé à l’université de Californie-San Francisco, dans un courriel adressé à Epoch Times. « C’est une source de confusion pour les gens. »
Laura Schmidt a donné un moyen simple d’identifier le sucre : rechercher les noms chimiques se terminant par « ose », comme « lactose » (sucre dans le lait). Ils indiquent probablement la présence de sucre.
Autre astuce : « si un produit contient un nombre important d’ingrédients et que certains ont une consonance inconnue, mieux vaut ne pas le manger », a-t-elle ajouté.
Même dans les aliments qui n’ont pas un goût sucré, comme les crackers ou les vinaigrettes, on peut y trouver du sucre dans la liste des ingrédients.
Une cuillère à soupe de ketchup (17 grammes), contient 4 grammes de sucre ajouté. Un burger consommé dans un fast-food contient 7 grammes de sucre ajouté. Dans un repas combiné burger avec un grand soda gazeux et une grande portion de frites, la teneur totale en sucres ajoutés atteint 84 grammes. Même les chips et autres en-cas salés peuvent contenir du sucre.
Selon la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, si le sucre ajouté dans chaque portion d’aliment est inférieur à 5% de la valeur quotidienne – 50 grammes par jour sur la base d’un régime de 2000 calories – il est considéré comme un produit à faible teneur en sucres ajoutés. S’il dépasse 20%, il est considéré comme un produit à forte teneur en sucres ajoutés.
Pour la National Health Service (NHS) (Services de santé publique britannique), les aliments contenant moins de 5 grammes de sucre pour 100 grammes sont considérés comme pauvres en sucre, ceux dont la teneur en sucre est comprise entre 5 et 22,5 grammes sont classés comme moyennement riches en sucre, et ceux dont la teneur en sucre est supérieure à 22,5 grammes entrent dans la catégorie des aliments riches en sucre.
Becky Gillaspy, docteur en chiropraxie et auteur de Zero Sugar / One Month (Zéro sucre / Un mois), suggère une approche plus simple : éviter d’acheter des aliments dont le sucre figure parmi les trois premiers ingrédients de l’étiquette (les ingrédients sont généralement classés par ordre décroissant de poids). Comparée à l’utilisation de critères numériques spécifiques, cette méthode de sélection est plus rapide et plus pratique, et permet de filtrer efficacement les produits à forte teneur en sucres ajoutés.
Toutefois, Amy Gonzalez a également souligné l’importance d’apprendre tous les noms des sucres et de lire la liste des ingrédients du début à la fin. C’est essentiel car, malheureusement, de nombreux fabricants de produits alimentaires utilisent plusieurs formes différentes d’édulcorants, ce qui les place plus loin dans la liste.
Remplacer les édulcorants naturels par des sucres naturels
La consommation de sucre est, fondamentalement, une recherche de saveur. Alors pourquoi ne pas satisfaire cette envie avec des édulcorants naturels, tels que la stévia et le fruit du moine? On peut les ajouter au café et au thé ou les utiliser dans la cuisine.
Contrairement au sucre raffiné, la stévia et le fruit du moine ont un indice glycémique proche de zéro. De nombreuses études indiquent leur capacité à stabiliser la glycémie et suggèrent même des avantages potentiels dans la gestion du diabète. En outre, la stévia présente d’autres avantages, tels que la réduction de la tension artérielle et des lipides sanguins, et possède des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Le fruit du moine s’est également révélé bénéfique pour lutter contre certaines maladies telles que le Covid-19 et le cancer.
Il convient toutefois de noter que des études animales suggèrent que la consommation de stévia à long terme pourrait avoir des effets néfastes sur le foie et les reins ou altérer le microbiome intestinal. Ces résultats sont controversés, car d’autres recherches indiquent que la stévia peut être bénéfique pour les patients souffrant d’une maladie rénale chronique et améliorer les lésions hépatiques et rénales. Les chercheurs ont suggéré que les effets de la stévia pourraient dépendre de la quantité consommée et de l’accompagnement.
Le pouvoir sucrant de la stévia pure et du fruit du moine est plusieurs centaines de fois supérieure à celui du sucre ordinaire. Les formes en poudre que l’on trouve couramment dans les supermarchés sont généralement mélangées à des ingrédients de base. Par exemple, on peut trouver une composition de 1% de glycosides de stéviol mélangés à 99% d’érythritol. Cela signifie que l’utilisation et les quantités de ces produits sont similaires à celles du sucre ordinaire. Néanmoins, il est conseillé de lire les instructions d’utilisation figurant sur l’emballage afin de comprendre la taille des portions. Il en va de même pour la stévia liquide et les produits à base de fruits du moine, pour lesquels les quantités recommandées peuvent varier. Pour certains, une goutte équivaut au goût sucré d’une cuillère à café de sucre, tandis que d’autres ont besoin de 10 gouttes ou de quelques millilitres.
Les édulcorants artificiels, tels que l’aspartame, le sucralose et la saccharine, sont couramment utilisés comme substituts du sucre dans les aliments transformés et les boissons étiquetées « sans sucre ». Cependant, de nombreuses études ont montré que ces édulcorants peuvent entraîner des syndromes métaboliques, nuire à la santé intestinale et même être potentiellement cancérigènes.
Les sucres naturels constituent une autre excellente alternative. Le miel, par exemple, souvent assimilé au sucre, peut en fait contribuer à stabiliser la glycémie lorsqu’il est consommé avec modération. En outre, le miel est utilisé depuis des milliers d’années pour ses propriétés médicinales, en particulier ses effets antibactériens et antiviraux. Certains types de miel, comme le Manuka, ont des propriétés antibactériennes plus importantes que d’autres. Récolté sur les érables, le sirop d’érable a un goût unique qui en séduit plus d’un et contient un riche éventail de nutriments. Le sucre de coco est à la fois anti-inflammatoire et antioxydant, et contribue à la santé cardiaque.
Une pratique courante consiste à remplacer une partie du sucre par une portion de miel ou de sirop d’érable selon des tableaux d’équivalences ou guides existants.
D’autres ingrédients ont également un goût sucré naturel. Par exemple, Jessica Russo a mentionné que la racine de réglisse a un goût sucré naturel et offre des avantages pour la santé lorsqu’elle est utilisée pour faire une infusion. En outre, des ingrédients naturellement sucrés tels que les dattes rouges et les baies de goji séchées peuvent être utilisés pour préparer une infusion ou un potage à la fois sucré et parfumé.
Au cours des entretiens, de nombreux experts ont soutenu l’idée que la cuisine maison est le moyen le plus sûr et le plus efficace d’éviter l’excès de sucre. Choisir des ingrédients naturels, sans sucre, comme le yaourt non sucré et l’avoine nature, puis sucrer avec une quantité appropriée d’édulcorants relativement naturels.
Remplacer les desserts par des fruits
Les personnes qui ont de fortes envies de desserts et de grignotages peuvent les remplacer par des fruits frais, a déclaré le Dr Luc Tappy, professeur au département des sciences biomédicales de l’université de Lausanne, en Suisse, dans un courriel adressé à Epoch Times. Le choix des fruits n’est généralement pas limité.
Il existe une multitude de variétés de fruits, des plus courantes comme les myrtilles et les bananes aux plus exotiques comme le durian et le mangoustan. Dans certaines régions tropicales et tempérées, le même type de fruit se décline en différentes variétés. Les nombreux types de desserts qui peuvent être préparés à partir de ces fruits sont tout aussi variés. En explorant les différentes possibilités, on s’aperçoit que l’utilisation de ces fruits permet d’obtenir des saveurs délicieuses et surprenantes tout en satisfaisant les envies de sucré.
« Les bonnes choses contenues dans les fruits sont bien plus importantes que le sucre contenu dans les fruits », a déclaré Ellen Kampman, épidémiologiste nutritionnelle et titulaire d’une chaire sur la nutrition et les maladies à l’université de Wageningen, aux Pays-Bas, au journal Epoch Times. « Je ne crains donc pas que les gens en mangent trop. »
Toutefois, le Dr Luc Tappy a souligné l’importance de faire attention à la taille des portions. Dans un premier temps, lorsqu’on réduit la consommation de sucre, il est recommandé de consommer jusqu’à trois portions de fruits frais par jour, puis de les réduire à deux portions. Une étude approfondie publiée en 2021 suggère que la consommation de deux portions de fruits par jour est idéale et saine. Une portion correspond généralement à un fruit de taille moyenne, soit environ 80 grammes.
Le Dr Jason Fung a souligné que les fruits que nous consommons aujourd’hui sont généralement beaucoup plus sucrés qu’il y a 50 ans, ce qui indique une augmentation de la teneur en sucre. Les personnes, en particulier celles qui ont des problèmes de glycémie ou une forte dépendance au sucre, devraient opter pour des fruits à faible index glycémique et éviter les fruits à forte teneur en sucre comme le raisin et les bananes ; le goût sucré intense de ces fruits peut également déclencher des envies de sucre.
Les méthodes de cuisson ont également un impact sur la teneur en sucre des fruits. Les fruits séchés se rétractent et concentrent le sucre au cours du processus de séchage au soleil ou de déshydratation. Alors que manger une pomme peut nous rassasier, manger des chips de pommes peut nous amener à manger facilement deux ou trois pommes déshydratées sans même nous en rendre compte. Lorsque l’on consomme des fruits séchés, il faut calculer en fonction de la taille originale du fruit. Les jus de fruits concentrent également les sucres de plusieurs fruits tout en filtrant les fibres alimentaires. Dans une tasse de 25 cl de jus d’orange, on obtient essentiellement l’équivalent en sucre et en calories de trois oranges.
Outre les fruits, Jessica Russo a également indiqué que l’on pouvait remplacer les desserts traditionnels par un petit morceau de chocolat noir à faible teneur en sucre après le dîner. Cela permet non seulement de se rassasier, mais aussi d’avoir un sentiment de rituel. En outre, le chocolat noir est riche en magnésium, et le manque de ce minéral est souvent la raison pour laquelle de nombreuses femmes ont envie de chocolat avant leurs règles.
Étape 2 : éliminer l’envie de sucré
Pour arrêter véritablement et complètement le sucre, il ne suffit pas de suivre une méthode ; on doit d’abord s’attaquer à la cause sous-jacente de ses envies.
« Les choix que nous faisons influencent ce que nous ressentons, et ce que nous ressentons influence les choix que nous faisons. C’est un cycle », explique Steve Anton, professeur au département de physiologie et de vieillissement de l’université de Floride, titulaire d’un doctorat en psychologie clinique et en psychologie de la santé. « Si l’on peut trouver des moyens sains de se sentir bien, on aura moins tendance à avoir des fringales. »
L’envie de sucreries est un signe de besoins nutritionnels non satisfaits
L’envie de sucre est en partie due à un déséquilibre dans les choix alimentaires.
Steve Anton a expliqué à Epoch Times que la combinaison de graisses saines, de protéines et de glucides complexes (comme les légumes, les céréales complètes et les légumes-racines) dans notre alimentation aide à maintenir un taux de glycémie sain après les repas, contribuant ainsi au bien-être général. Ces macronutriments ralentissent la digestion, réduisant ainsi la vitesse à laquelle le glucose est libéré dans la circulation sanguine. En cas de déséquilibre entre les aliments consommés, l’organisme a du mal à maintenir un niveau d’énergie optimal, ce qui entraîne une chute rapide de la glycémie. En réaction, le cerveau envoie rapidement des signaux de fringale, tentant de faire remonter le taux de sucre dans le sang en nous encourageant à manger des aliments sucrés.
Quel type de nutriment est le plus à même de contrecarrer les envies de sucre ? « S’il y avait un choix à faire, ce serait celui des protéines », a déclaré Steve Anton. Les protéines nous aident à maintenir une sensation de satiété pendant une période prolongée. Elles augmentent les hormones de satiété, réduisent les hormones de la faim et favorisent la sécrétion de glucagon, stabilisant ainsi les niveaux d’insuline.
De nombreux experts suggèrent d’opter pour des aliments riches en protéines si l’on a vraiment envie de grignoter. Ceux-ci peuvent parfois être « la clé magique » pour réduire l’envie de sucré, a déclaré Amy Gonzalez.
D’une manière générale, les protéines jouent un rôle essentiel dans notre corps et dans les processus de la vie. Elles se décomposent en acides aminés, que notre corps utilise comme neurotransmetteurs, pour produire des enzymes et des anticorps et pour aider à la construction des tissus du corps.
Il est également important de répartir les protéines de façon homogène sur les trois repas.
Une étude à petite échelle menée à l’université du Texas a révélé qu’il était plus bénéfique de consommer la même quantité de protéines à chaque repas – en l’occurrence, 30 grammes (ce qui équivaut à peu près à la taille de la paume de la main d’un adulte) – que de manger des quantités différentes et de répartir l’apport de manière plus importante au déjeuner et au dîner. Toutefois, les données de la National Health and Nutrition Examination Survey (Enquête nationale sur la santé et la nutrition), suggèrent que la tendance est de consommer la majeure partie des protéines au moment du dîner.
Des études ont également montré qu’une alimentation riche en graisses réduit les envies de sucre. Dans un essai clinique publié dans la revue Nutrients, des participants en surpoids ou obèses, après avoir suivi pendant quatre semaines un régime riche en graisses et pauvre en glucides – dans lequel les glucides ne constituaient que 14% de l’énergie totale, la majeure partie de l’énergie provenant des graisses, puis des protéines – ont constaté une diminution de leurs envies de sucreries. Il est à noter que la réduction des envies de sucreries a été plus prononcée chez les femmes que chez les hommes.
Amy Gonzalez pense que de nombreuses personnes consomment les mauvais types de graisses – souvent un excès d’huiles végétales. À l’inverse, les graisses saines comme les huiles d’olive, d’avocat et de noix de coco peuvent nous aider à nous sentir rassasiés. Elle a également souligné les avantages nutritionnels du beurre nourri à l’herbe, en insistant sur son abondance en vitamine K et en acides gras oméga-3.
« Le métabolisme est notre capacité à convertir les aliments en énergie. Plus nous maintenons notre métabolisme, plus nous ressentons de l’énergie dans notre corps et moins nous avons envie de sucre », a déclaré Cindy Chan Phillips, diététicienne agréée. Une alimentation riche en sucre a un impact négatif sur le métabolisme, ce qui se traduit par un manque d’énergie pour les cellules.
Après avoir éliminé les aliments riches en sucres ajoutés, l’organisme cesse de dépendre principalement du sucre, et va obtenir l’énergie à partir de protéines et de graisses saines, ce qui conduit à un métabolisme plus souple, a ajouté le Dr Becky Gillaspy.
Les fringales de sucre sont aussi le signe d’une détresse mentale
Une autre raison pour laquelle nous mangeons du sucre est de combler des lacunes émotionnelles ou de trouver un exutoire. « Je pense qu’il faut trouver d’autres moyens », a déclaré Jessica Russo.
Il est essentiel non seulement de surmonter la dépendance physique, mais aussi de s’attaquer aux habitudes psychologiques ou aux fringales émotionnelles.
« Ce que nous recherchons, ce n’est pas tant un biscuit qu’une sensation », a déclaré Cindy Chan Phillips. Elle a indiqué que de nombreuses personnes, dès leur plus jeune âge, n’ont jamais appris à gérer les émotions négatives. Lorsque des sentiments désagréables apparaissent, certains choisissent souvent d’éviter d’y faire face et se tournent alors vers le sucre pour se soulager temporairement.
Dans une étude d’observation, plus de 77% des femmes soumises à un niveau de stress élevé ont eu envie de sucreries. Elles se comportaient également différemment par rapport aux femmes non stressées. Une expérience de sept jours impliquant 142 étudiants universitaires a montré que les individus ressentaient une augmentation de 5% à 26% de leur envie de sucreries les jours marqués par une tension émotionnelle plus élevée.
Pendant la pandémie de Covid-19, la consommation d’aliments riches en sucre a augmenté de 28% à 45%. Les personnes qui ont signalé une augmentation de leurs envies alimentaires en cas de stress étaient 11 fois plus susceptibles d’augmenter leur consommation d’aliments riches en sucre et 6 fois plus susceptibles de manger davantage d’aliments transformés.
Ce n’est pas entièrement notre faute : dès que le sucre touche nos papilles gustatives, les récepteurs de la langue envoient des signaux au cerveau qui déclenchent la libération de dopamine, laquelle peut induire des sentiments de satisfaction et de bonheur. Cette sensation de récompense fait qu’il est difficile de résister aux sucreries.
Trouver de nouvelles façons de déclencher la libération de dopamine
Heureusement, la consommation de sucre n’est pas la seule activité qui génère de la dopamine.
Au cours des dernières décennies, un nombre croissant d’études de neuroimagerie ont indiqué que le fait de s’engager dans des activités qui procurent du plaisir stimule le cerveau à produire de la dopamine. Ces activités diverses mais positives se chevauchent remarquablement dans les régions du cerveau qu’elles affectent. Les événements couverts par ces études sont vastes, englobant les mets délicieux, les relations avec les partenaires, les amis et la famille, ainsi que la musique, l’art, la méditation et d’autres sources de satisfaction dans la vie, telles qu’aider son prochain.
Dans une étude antérieure, les chercheurs ont effectué des scanners cérébraux sur les participants et ont constaté une augmentation de 65% de la libération de dopamine dans le cerveau pendant la méditation par rapport au groupe de contrôle.
Lorsque nous regardons la photo d’une personne que nous aimons, les zones de notre cerveau étroitement associées à l’activité de la dopamine s’activent immédiatement.
La concentration et le renouvellement de la dopamine dans le cerveau augmentent également lorsque nous regardons des peintures et écoutons de la musique.
En outre, l’exercice physique peut générer de la dopamine et aider les gens à surmonter leur aversion pour des activités qu’ils préféreraient éviter. Pour beaucoup, aller courir lorsqu’ils sont très stressés les aide à passer la journée.
Dans le cadre d’une étude, 78 mangeurs réguliers de chocolat ont été divisés en deux groupes : l’un a effectué une marche rapide de 15 minutes et l’autre s’est reposé en restant assis. Bien que les participants aient été autorisés à manger du chocolat librement, on a constaté une réduction significative de l’envie et de la consommation de chocolat dans le groupe pratiquant la marche rapide. Le groupe qui s’est reposé n’a connu qu’une réduction de moitié.
Kenneth Blum, scientifique de renom, titulaire d’un doctorat en neuropharmacologie et professeur titulaire à la Western University of Health Sciences Graduate School of Biomedical Science en Californie, a partagé la liste de contrôle suivante sur la « vraie dopamine » :
On peut préparer à l’avance toute une série de stratégies simples et efficaces pour développer de la « vraie dopamine », explique Cindy Chan Phillips. Souvent, pour faire face à des émotions négatives, les sucreries facilement accessibles ou les en-cas riches en glucides raffinés deviennent la solution la plus rapide. Le fait d’avoir un plan pour de telles situations permet de mettre en place de meilleurs mécanismes d’adaptation lorsque l’envie de manger des sucreries se fait sentir.
Cindy Chan Phillips encourage également les gens à écrire leurs problèmes. Ce faisant, la tentation « diminue en intensité, et elle ne reste plus aussi longtemps dans la tête ».
Envisager d’intégrer la rédaction d’un journal comme outil de soulagement du stress est également une option. On peut placer un journal et un stylo sur la table de chevet, et consacrer quelques minutes chaque soir à y déverser ses pensées, comme on le ferait avec son meilleur ami. Selon Jessica Russo, le journal offre la possibilité d’une réflexion personnelle sans qu’il y ait de bien ou de mal, sans structure spécifique et sans besoin de filtrer le contenu.
En outre, elle suggère d’équilibrer l’esprit et le corps par la méditation. « Lorsque des pensées distrayantes apparaissent, il suffit de les repousser doucement et de les laisser s’évanouir », a-t-elle expliqué. Jessica Russo conseille de commencer par essayer de méditer pendant cinq minutes deux fois par jour, puis d’allonger progressivement la durée de la méditation jusqu’à 20 minutes par séance.
Utiliser les « objets d’arrêt » pour arrêter le sucre
L’homme a connu la pénurie de nourriture tout au long de l’histoire, ce qui l’a amené à s’adapter pour manger même lorsqu’il est rassasié. Le Dr Becky Gillaspy a parlé de l’utilisation d’« objets d’arrêt » pour résister à l’envie de continuer à manger ou à consommer du sucre.
Les objets d’arrêt peuvent être un chewing-gum qui modifie le goût dans la bouche, une tasse de thé chaud, où le fait de boire progressivement donne à l’estomac le temps de signaler au cerveau que l’on est rassasié, ou le brossage des dents, car la fraîcheur dans la bouche aide à prévenir l’envie de consommer autre chose.
Parfois, le simple fait de quitter l’endroit où l’envie de manger s’est déclenchée peut être utile, suggère Cindy Chan Phillips. Passer de la salle à manger à la chambre à coucher peut nous aider à surmonter l’envie de manger sous le coup de l’émotion.
Loin des yeux, loin du cœur
Placer stratégiquement les biscuits au fond du placard et les glaces sous les autres aliments peut s’avérer bénéfique. Même si l’on sait exactement où ils se trouvent, le fait de les garder hors de vue peut aider à gérer les envies de sucre. Les recherches indiquent que les signaux visuels des aliments augmentent les réponses physiologiques et les fringales, ce qui peut conduire à une augmentation de la consommation alimentaire.
« Si les aliments sucrés ne sont pas présents chez soi, on n’a pas besoin de faire preuve de volonté pour les éviter », explique le Dr Gillaspy.
Si les édulcorants naturels peuvent servir de béquille pour réduire la consommation de sucres ajoutés, plusieurs experts ont souligné que leur goût sucré peut toujours stimuler la partie du cerveau qui a envie de sucre. C’est pourquoi il peut être utile de s’en éloigner progressivement si l’on veut arrêter complètement le sucre. Il s’agit d’abandonner peu à peu le sucre et ses substituts en obtenant son goût sucré à soi et sa satisfaction personnelle uniquement à partir d’aliments naturels. L’arrêt du sucre servira de remise à zéro pour le cerveau et les papilles gustatives.
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