Le pouvoir communiste de Pékin va disparaître dans deux ou trois ans, estime Elmer Yuen, un entrepreneur de Hong Kong pour l’arrestation duquel les autorités chinoises offre une récompense de 1 million de HK$ (127.000 euros).
L’industriel de 74 ans parcourt actuellement la planète pour faire campagne en faveur d’un parlement hongkongais. Celui-ci pourrait prendre le contrôle de l’ancienne colonie britannique après la chute du Parti communiste chinois (PCC) estime-t-il.
M. Yuen, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, a été l’un des trois premiers hommes d’affaires hongkongais sélectionnés par le PCC pour entrer en Chine continentale dans les années 1970. Son entreprise horlogère, Tele-Art, a été la première société hongkongaise à être cotée en bourse aux États-Unis. L’entreprise a également fait cadeau d’une usine de montres à la province chinoise de Guangdong.
Elmer Yuen est deveu encore plus célèbre lors du mouvement pro-démocratique de Hong Kong en 2019-2020, qui a vu des millions de personnes s’opposer à la suppression de l’autonomie de l’île, et qui a conduit les autorités de Hong Kong, contrôlées par Pékin, à imposer une loi sécuritaire identique à celle en vigueur en Chine continentale.
Pékin a d’énormes dettes dans le secteur du bâtiment
Selon lui, le principal facteur de la chute du régime sera sa dette financière.
« Nous devons considérer la Chine dans son ensemble. Le tableau d’ensemble, c’est que le pays tout entier est en faillite. Si la Chine devait être une seule entreprise, elle serait en faillite », a-t-il déclaré.
Toute entreprise qui ne peut payer ses dettes, selon sa définition, est en situation de faillite.
« Ma définition de la faillite, par exemple, c’est que vous devez beaucoup d’argent à la banque, que vous ne pouvez pas payer les intérêts et que vous ne pouvez plus rembourser le principal ; c’est cela la faillite. Et c’est la situation en Chine. »
La dette extérieure du pays s’élevait à 2450 milliards de dollars en décembre 2022, selon les données du CEIC, mais M. Yuen n’accorde que peu de crédit à ces chiffres qu’il estime être grandement sous-estimés.
« Je dirais que la dette chinoise s’élève aujourd’hui à environ 6000 milliards de dollars américains, et qu’ils n’ont en leur possession que 3000 milliards de réserve. »
Le PIB de la Chine est un autre sujet de préoccupation.
« Leur PIB est un mensonge total… mon estimation est 40 % inférieure à ce qu’ils prétendent », explique-t-il. « Ils prétendent que leur PIB est d’environ 18.000 milliards de dollars américains mais je pense que c’est plus de l’ordre de six à sept mille milliards ».
Faible population et chômage élevé
Le manque de population est un autre facteur contribuant à l’effondrement du régime, selon M. Yuen.
« Ils prétendent avoir 1,4 milliard d’habitants. J’estime qu’ils en ont moins d’un [milliard] », a-t-il déclaré. « Or, il faut que les gens puissent travailler pour rembourser la dette, n’est-ce pas ? »
Le chômage ne fait qu’aggraver la situation.
Contrairement aux chiffres avancés par le Bureau national des statistiques chinoises, qui voit un chômage des jeunes à 21%, une universitaire de Pékin a récemment avancé le chiffre de 46,5 %. Ses travaux ont suscité de vives inquiétudes au sein de l’opinion publique.
« Mon chiffre est de 500 millions de chômeurs », avance M. Yuen. « Car le PCC considère que tous ceux qui travaillent dans les zones rurales sont des agriculteurs… dans les zones rurales, je pense qu’il y a environ 300 millions [de chômeurs] et dans les zones urbaines, 200 millions ».
« Quand vous combinez tous ces problèmes, le manque de population, le chômage, l’augmentation de la dette et la baisse du PIB, vous vous retrouvez dans une situation inconfortable ».
L’industriel pense que d’ici l’hiver 2023, des gens mourront de faim et de froid.
« C’est pourquoi cela ne durera pas plus de deux ou trois ans. »
Des opinions divergentes parmi les universitaires
Ces prévisions alarmistes ont suscité des opinions divergentes de la part des spécialistes de la Chine.
« Je suis sceptique quant à l’effondrement imminent de l’emprise du PCC sur le pouvoir », a écrit James Laurenceson, directeur de l’Institut des relations Australie-Chine à l’Université de technologie de Sydney, dans un courriel adressé à Epoch Times.
« C’est l’une des choses que l’on ne peut, bien sûr, pas entièrement écarter, mais je vois très peu de preuves tangibles allant dans ce sens pour l’instant. »
M. Laurenceson rappelle que des prédictions similaires ne s’étaient jamais réalisées.
« Le bilan des prédictions antérieures de ce type a été lamentable. »
Le PCC peut s’effondrer à tout moment : Ancien professeur d’histoire
Selon un professeur d’enseignement de l’histoire à l’université normale de la capitale de Pékin, Li Yuanhua, qui réside aujourd’hui à Sydney, la fin du PCC pourrait en effet arriver plus rapidement qu’on ne le pense.
« Il peut s’effondrer à tout moment », a-t-il déclaré à Epoch Times le 11 août. « Il cherche systématiquement à intimider les gens ».
Outre la dépression économique, la faiblesse de la population et le taux de chômage élevé, M. Li évoque également le problème du secteur immobilier, qui a mis en difficulté Country Garden, l’un des plus grands promoteurs immobiliers de Chine.
« Même chose pour Evergrande… En fait, ces [projets] immobiliers sont depuis longtemps sur le point de faire faillite, mais les autorités ont peur d’une réaction en chaîne trop importante, et leur permettent de continuer d’exister », explique-t-il.
En ce qui concerne l’armée, l’ancien professeur, qui connaît bien Pékin pour y avoir vécu, estime que pratiquement tous les officiers de l’armée du PCC ont acheté leur poste.
« Maintenant qu’ils ont dépensé de l’argent pour acheter leurs postes officiels, ce qu’ils veulent c’est gagner de l’argent… Ce n’est pas comme s’ils avaient à cœur de vouloir défendre la mère patrie », ironise-t-il.
« C’est pourquoi Xi Jinping ne peut faire confiance à personne… Si quelqu’un donne plus d’argent que vous à une personne, elle peut vous trahir… Il existe des groupes d’intérêts différents… C’est corrompu jusqu’au sommet. »
Parce que la société chinoise actuelle est incapable de fonctionner correctement, conclut M. Li, elle vit dans l’attente.
« N’importe quel incident, qu’il vente ou qu’il pleuve, peut paralyser [le pays]. »
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