Dans le cadre de la recherche de traitements innovants contre le cancer, un allié intéressant a vu le jour : l’oxygénothérapie hyperbare, (OHB).
Des études récentes mettent en évidence son potentiel non seulement pour améliorer la radiothérapie et stopper la croissance tumorale, mais aussi pour réduire les effets secondaires débilitants des traitements anticancéreux tels que la chimiothérapie et la radiothérapie.
Qu’est-ce que l’oxygénothérapie hyperbare ?
La thérapie médicale hyperbare a débuté en 1662 en plaçant les patients dans une chambre pressurisée avec de l’air ordinaire, mais c’est seulement plus d’un siècle plus tard que l’oxygène pur a commencé à être utilisé de manière plus systématique.
Depuis, elle fait l’objet d’études approfondies dans le cadre de certaines pathologies, notamment le traitement des plaies, les lésions dues aux radiations, etc. Des recherches et des essais cliniques sont en cours, pour explorer son utilisation auprès d’autres pathologies telles que le Covid-19 et notamment le Covid long.
L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) place les patients dans un caisson pressurisé qui est ensuite rempli d’oxygène pur (95% ou plus) à une pression atmosphérique de 1,4 à 3 fois supérieure à la normale. L’air que nous respirons normalement ne contient environ que 21% d’oxygène.
La pression atmosphérique élevée entraîne l’absorption de quantités d’oxygène beaucoup plus importantes dans le sang et les tissus et facilite le transfert de l’oxygène vers les organes et les tissus endommagés.
Pourquoi est-ce bénéfique ?
Chaque cellule de notre corps dépend de l’oxygène pour sa survie et son bien-être, en particulier lorsqu’une maladie ou une blessure empêche les tissus de recevoir suffisamment d’oxygène.
De façon intéressante un article controversé publié en 2019 dans Frontiers in Nutrition avance que l’oxygène est un nutriment essentiel et qu’il « devrait être inclus dans le paysage de la science nutritionnelle ».
Lorsque nos tissus ne reçoivent pas suffisamment d’oxygène, nous souffrons d’hypoxie.
Une étude de 2021 sur l’OHB publiée dans Medicina référence 215 études. On peut y lire que l’hypoxie peut être due à un manque d’oxygène dans le sang, qui peut résulter de problèmes tels qu’une mauvaise circulation sanguine vers les poumons, des problèmes de circulation de l’air vers les minuscules sacs d’air des poumons ou des difficultés d’échange d’oxygène à l’intérieur des poumons. Elle peut également se produire en raison d’une faible irrigation sanguine ou d’un problème d’acheminement de l’oxygène vers les tissus.
L’article note également que si un peu d’hypoxie peut être bénéfique pour notre santé, au cours du développement précoce ou lorsque nous y sommes occasionnellement exposés, la plupart du temps, elle est néfaste pour nos cellules et peut conduire à de nombreuses maladies. C’est pourquoi l’oxygène est considéré comme un traitement potentiel pour les personnes souffrant de divers problèmes de santé à court ou à long terme.
Un article de synthèse paru en 2020 dans le Journal of Biomedical Science indique que « de plus en plus d’éléments indiquent que l’hypoxie joue un rôle essentiel dans la pathogenèse des principales causes de mortalité, notamment le cancer, l’ischémie myocardique, les maladies métaboliques, les maladies cardiaques et rénales chroniques et les maladies de la reproduction telles que la prééclampsie et l’endométriose ».
L’OHB offre une solution en fournissant des concentrations d’oxygène plus élevées aux zones touchées, ce qui profite en fin de compte à toutes les cellules de l’organisme. Il est essentiel d’administrer l’OHB correctement, car un apport excessif d’oxygène peut nuire à l’organisme.
L’OHB et le cancer
À l’heure actuelle, des études récentes sur différents types de cancer, notamment la leucémie, le cancer du sein, les tumeurs cérébrales, le cancer de la prostate, le cancer de la tête et du cou, le cancer colorectal, le cancer du col de l’utérus et le cancer de la vessie, ont donné des résultats encourageants, d’après la revue Medicina.
L’OHB est un moyen de soutenir d’autres traitements, selon cette revue, et pourrait être utilisée pour renforcer la chimiothérapie, la radiothérapie et d’autres traitements.
Le traitement
Une étude publiée en 2007 dans la revue Leukemia Research a examiné comment l’OHB à une pression atmosphérique de 2,5 à 3,5 avec 100 % d’oxygène pendant six heures affectait différents types de cellules cancéreuses en termes d’apoptose, un processus de mort cellulaire programmée. Les chercheurs ont utilisé différentes lignées cellulaires, y compris des cellules liées au sang et des cellules non liées au sang.
Les chercheurs ont constaté que les cellules hématopoïétiques subissaient une quantité importante de mort cellulaire programmée (apoptose) en raison du traitement.
Les résultats suggèrent que les cellules cancéreuses hématopoïétiques sont plus sensibles au stress oxydatif induit par le traitement à l’oxygène à haute pression que les cellules cancéreuses non hématopoïétiques. L’étude note également que la quantité d’oxygène et la pression semblent être des facteurs importants pour provoquer l’apoptose des cellules cancéreuses.
Une étude publiée en 2005 dans Anticancer Research a testé l’effet de l’OHB sur quatre types spécifiques de cellules mammaires : des cellules mammaires normales, des cellules provenant d’une tumeur primaire, des lignées cellulaires d’adénocarcinome mammaire humain MCF7 et des cellules provenant d’une tumeur qui s’est propagée à d’autres parties du corps (cellules tumorales métastatiques).
L’objectif était de voir comment l’OHB influençait la croissance de ces différents types de cellules mammaires.
L’étude a révélé que l’OHB inhibait la croissance des quatre types de cellules mammaires étudiées et que l’effet était d’autant plus prononcé que les cellules étaient exposées longtemps à l’OHB.
D’autres conditions, telles que des niveaux élevés d’oxygène ou une augmentation de la pression atmosphérique, ont également ralenti la croissance des cellules, mais c’est l’OHB qui a eu l’effet le plus important.
Les auteurs ont également constaté que l’OHB était encore plus efficace lorsqu’elle était combinée à certains médicaments anticancéreux, ce qui les rendait plus efficaces pour inhiber la croissance cellulaire. Les auteurs ont également noté que les effets inhibiteurs de l’OHB étaient encore perceptibles deux semaines après l’exposition.
Une autre étude réalisée en 2010 et publiée dans la revue Cancer Biology & Therapy a montré que l’application de l’OHB à des souris atteintes de tumeurs ovariennes pendant 21 jours a entraîné une réduction notable de la croissance tumorale.
Dans une expérience supplémentaire, les chercheurs sont allés plus loin en combinant l’OHB avec un agent chimiothérapeutique dans un autre groupe de souris. Les résultats ont montré une réduction du volume de la tumeur en deux semaines avec l’approche combinée.
Une autre étude décrite dans la revue Medicina de 2021 a montré que lorsqu’elle est utilisée en combinaison avec des médicaments chimiothérapeutiques spécifiques -aclitaxel, carboplatine et hyperthermie- l’OHB a donné des résultats prometteurs dans le traitement de patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules et de métastases multiples.
Atténuer les dommages causés par les radiations et la chimiothérapie
La radiothérapie est un traitement courant du cancer, mais elle peut endommager les tissus et les organes sains.
La revue note que l’OHB s’est toujours révélée être un traitement efficace pour les lésions radio-induites et qu’elle est encouragée par des organisations médicales telles que l’Undersea and Hyperbaric Medical Society et le Comité européen de médecine hyperbare .
Vous trouverez ci-dessous des exemples documentés de la façon dont l’OHB peut aider à réparer les dommages causés par la radiothérapie :
Lésion endothéliale et lésions vasculaires
Il a été démontré que l’OHB répare les lésions et favorise la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, ainsi que des cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins, selon la documentation de la Johns Hopkins Medicine sur l’OHB.
L’OHB peut contribuer à réduire le risque de maladie vasculaire en améliorant la circulation sanguine et l’apport d’oxygène aux tissus.
Une étude réalisée en 2021 et publiée dans l’Impact Journal on Aging a révélé que l’OHB avait un effet positif sur les vaisseaux sanguins de souris atteintes de la maladie d’Alzheimer. L’étude montre que le diamètre des vaisseaux sanguins dans le cerveau de ces souris était légèrement réduit, ce qui diminuait la circulation sanguine. L’OHB a contribué à élargir les vaisseaux sanguins rétrécis, augmentant ainsi la circulation sanguine et réduisant l’hypoxie.
Selon l’étude, cette amélioration s’est poursuivie pendant au moins deux semaines après la fin du traitement à l’OHB, ce qui a eu un effet positif durable sur les vaisseaux sanguins et les niveaux d’oxygène dans le cerveau de ces souris atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Hypoxie
L’OHB peut contribuer à atténuer les effets de l’hypoxie en augmentant la quantité d’oxygène apportée aux tissus, comme l’indique l’étude mentionnée ci-dessus.
L’OHB permet également d’atténuer les dommages causés par la chimiothérapie. Voici quelques-uns des avantages documentés dont il est question dans la revue Medicina :
Prévention de la neuropathie induite par la chimiothérapie
L’OHB s’est révélée efficace pour prévenir la neuropathie induite par la chimiothérapie, qui est un effet secondaire courant de la chimiothérapie.
Réduction de la mortalité chez les animaux cancéreux
L’association de la chimiothérapie et de l’OHB a permis de réduire de manière significative la mortalité dans des modèles animaux de cancer, tels que l’ostéosarcome et le cancer du poumon.
L’article souligne toutefois que l’utilisation combinée de l’OHB et de certains médicaments chimiothérapeutiques, tels que la doxorubicine, la bléomycine ou le cisplatine, peut entraîner des effets indésirables, tels que la cardiotoxicité, la toxicité pulmonaire ou l’altération de la cicatrisation des plaies.
Utilisations de l’OHB
Voici une liste de pathologies pour lesquelles l’OHB peut être utilisée :
• Bulles d’air et de gaz dans les vaisseaux sanguins
• Anémie (anémie sévère lorsque les transfusions sanguines ne sont pas possibles)
• Brûlures (brûlures graves et étendues traitées dans un centre spécialisé)
• Empoisonnement au monoxyde de carbone
• Blessure par écrasement
• Accident de décompression (risque pour la plongée)
• Gangrène gazeuse
• Perte auditive (perte auditive complète survenant soudainement et sans cause connue)
• Infection de la peau et des os (grave)
• Blessure par irradiation
• Greffe de peau avec risque de mort des tissus
• Perte de vision (soudaine et indolore dans un œil en raison d’un blocage de la circulation sanguine)
• Plaies (non-cicatrisation, ulcères du pied diabétique)
Autres utilisations de l’OHB
La vue d’ensemble de la Cleveland Clinic sur l’OHB fournit la liste suivante d’affections que les centres de médecine alternative prétendent que l’OHB aide à traiter :
• Symptômes ou troubles liés à l’âge (anti-âge)
• Troubles du spectre autistique
• Covid-19
• Infirmité motrice cérébrale
• VIH et SIDA
• Dépression
• Accidents vasculaires cérébraux
• Perte de cheveux (alopécie)
• Migraines
• Blessures sportives
L’aperçu de la Cleveland Clinic prévient que les recherches et les tests sont actuellement insuffisants pour établir définitivement la sécurité et l’efficacité de l’oxygénothérapie hyperbare pour ces pathologies et qu’il ne faut y recourir que pour des pathologies reconnues, de préférence avec un prestataire de soins de santé certifié.
En France, le site hyperbare.fr dresse la liste des exemples les plus courants de l’utilisation de l’oxygénothérapie hyperbare, celle des applications pouvant être utilisées, ainsi que d’autres études d’utilisations en cours.
Effets secondaires possibles
Les effets secondaires possibles, tels que documentés par la Cleveland Clinic, sont les suivants :
• Congestion des sinus
• lésions de l’oreille moyenne
• myopie temporaire
• Empoisonnement à l’oxygène
• Claustrophobie
• Crises d’épilepsie (cas rares)
Une synthèse de la médecine Johns Hopkins sur l’OHB indique également que l’OHB « ne doit pas être utilisée par des personnes ayant subi récemment une opération ou une blessure à l’oreille, un rhume ou de la fièvre, ou certains types de maladies pulmonaires ».
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