Un vaccin contre le chikungunya, développé par le groupe Valneva, a enregistré des résultats prometteurs même si son efficacité réelle contre la maladie doit encore être avérée, selon une étude publiée mardi dans la revue The Lancet.
Ce projet de vaccin a développé « une forte réponse immunitaire (…) chez presque tous les participants vaccinés », conclut cette étude. Toutefois, elle a été réalisée aux États-Unis, où le virus du chikungunya est quasiment absent, et n’a donc pu montrer si le vaccin évite réellement de tomber malade.
Le chikungunya, qui cause de la fièvre et de violentes douleurs articulaires, est une maladie provoquée par un virus lui-même transmis par le moustique tigre. Elle est essentiellement présente dans les régions tropicales mais quelques cas commencent à émerger dans des pays tempérés comme la France métropolitaine, à la suite notamment du réchauffement climatique.
« Un excellent candidat pour la prévention du chikungunya »
Le projet de Valneva, un groupe franco-autrichien spécialisé dans les vaccins, est d’élaborer le premier vaccin anti-chikungunya, alors qu’aucun traitement préventif ou curatif n’existe encore contre la maladie. L’étude publiée mardi montre que sur 266 personnes vaccinées, la quasi-totalité (263) a développé des anticorps contre le virus.
Elle a aussi mesuré le risque d’effets secondaires sur un panel bien plus large de patients vaccinés (plus de 3000) : seuls deux ont développé des effets considérés comme graves et ils se sont complètement remis. Ce vaccin, qui fonctionne sur la technique classique du virus atténué, est donc « un excellent candidat pour la prévention du chikungunya », indique l’étude menée par la chercheuse Martina Schneider.
Une bonne réponse immunitaire laisse en effet clairement penser que le patient éviterait de tomber malade, même si, pour prouver l’efficacité réelle du vaccin, il faudrait mener une étude dans des régions où le virus circule beaucoup. Mais ces travaux constituent déjà une « bonne nouvelle » dans la lutte contre une éventuelle pandémie de chikungunya, s’est félicitée l’infectiologue Kathryn Stephenson, qui n’a pas participé à l’étude, dans le même numéro du Lancet.
Un manque d’efficacité possible
Toutefois, l’infectiologue prévient que le vaccin pourrait manquer d’efficacité chez des populations habituées à la circulation du virus. Celles-ci risquent, en effet, d’avoir déjà développé des réactions immunitaires qui limiterait l’action du virus atténué à la base du vaccin de Valneva. Le groupe a, lui, déjà demandé l’approbation de son vaccin aux États-Unis et au Canada. Il a précisé à l’AFP qu’il prévoyait une demande dans l’Union européenne pour la deuxième moitié de l’année.
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