Le Venezuela a déclaré qu’il accepterait à nouveau les vols de rapatriement américains transportant ses ressortissants expulsés pour être entrés illégalement aux États-Unis.
Le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro a annoncé qu’un accord avait été conclu lors d’une allocution télévisée le 22 mars.
« Demain, grâce à la persévérance du gouvernement, nous reprendrons les vols pour continuer à secourir et à libérer les migrants des prisons américaines », a déclaré M. Maduro.
Le président du Parlement vénézuélien et négociateur en chef avec les États-Unis, Jorge Rodriguez, a déclaré dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux : « Nous avons convenu avec le gouvernement américain de reprendre le rapatriement des migrants vénézuéliens avec un premier vol demain, dimanche. »
« Migrer n’est pas un crime, et nous n’aurons de cesse que tous ceux qui veulent rentrer soient rentrés et que nous sauvions nos frères kidnappés au Salvador », a ajouté M. Rodriguez, faisant référence aux membres de gangs vénézuéliens actuellement détenus au Salvador.
Epoch Times a contacté la Maison-Blanche pour obtenir des commentaires.

Menaces proférées par Marco Rubio
Le 18 mars, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a menacé de nouvelles sanctions sévères, après que M. Maduro a suspendu, le 8 mars, l’accueil des vols de rapatriement en réponse au retrait par le département du Trésor américain de la licence d’exploitation du pétrole au Venezuela accordée au géant américain de l’énergie Chevron.
Une querelle diplomatique a éclaté, les États-Unis menaçant d’envoyer des immigrants clandestins criminels du Venezuela au Salvador pour y être détenus si Caracas ne les acceptait pas.
Quelque 350 ressortissants vénézuéliens avaient déjà été expulsés vers leur pays d’origine dans le cadre du programme d’expulsion rapide du président Trump, qui donne la priorité à l’expulsion des immigrants illégaux qui sont des criminels violents ou des terroristes. Parmi eux se trouvaient quelque 180 membres présumés du Tren de Aragua qui ont passé jusqu’à 16 jours sur la base navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba.
Le groupe Tren de Aragua est né dans une prison vénézuélienne. Ses membres ont accompagné l’exode de millions d’immigrants économiques et de réfugiés politiques du Venezuela à la recherche de meilleures conditions de vie après la chute de la démocratie et de l’économie de leur pays.

Des membres du Tren de Aragua expulsés au Salvador
En février, le président Donald Trump avait déjà désigné le Tren de Aragua, ainsi que l’organisation transnationale Mara Salvatrucha (MS-13) et plusieurs cartels de la drogue, comme des organisations terroristes qui « menacent la sécurité des ressortissants américains ou la sécurité nationale, la politique étrangère ou l’économie des États-Unis ».
Alors que le gel de Maduro se poursuivait, l’administration Trump a invoqué, le 15 mars, la loi de 1798 sur les ennemis étrangers (Alien Enemies Act), qui permet à un président de détenir et d’expulser des non-citoyens de nations hostiles sans qu’une audience judiciaire ne soit nécessaire. Cette loi s’applique en temps de guerre ou en cas d’« incursion prédatrice » perpétrée, tentée ou envisagée contre le territoire américain. La Maison-Blanche a déclaré que le Tren de Aragua était une force d’invasion et qu’elle prendrait des mesures pour expulser les membres du gang.
Environ 250 immigrants illégaux vénézuéliens qui seraient liés au Tren de Aragua ont ensuite été expulsés vers une prison de haute sécurité au Salvador.
Le ministre de l’Intérieur vénézuélien a nié que les personnes expulsées étaient membres du Tren de Aragua.
Leurs familles et leurs avocats disent qu’ils n’ont pas pu les joindre et ont exigé que Maduro garantisse leur retour au Venezuela. Ils affirment que l’administration Trump n’a pas fourni de preuves que les personnes expulsées ont commis un crime aux États-Unis. L’administration Trump a affirmé qu’elle avait le droit d’expulser les immigrants illégaux et qu’elle priorisait les criminels et leur entourage.
Dans son allocution télévisée, M. Maduro a déclaré qu’il tenait le président du Salvador, Nayib Bukele, pour responsable de l’emprisonnement de ses ressortissants, répétant qu’ils n’avaient pas commis de crimes aux États-Unis ou au Salvador.
« Vous devez garantir leur santé et, le plus tôt possible, vous devez les libérer et les remettre à la police », a-t-il déclaré à M. Bukele.
Contestation judiciaire
Un juge fédéral du district de Columbia avait rendu une ordonnance interdisant temporairement l’expulsion de cinq Vénézuéliens, mais l’administration a déclaré que les vols étaient déjà en cours au moment de la décision.
Les avions ont atterri au Salvador et M. Bukele a publié sur les médias sociaux que l’intervention était arrivée « trop tard ».
La Maison-Blanche a été accusée d’avoir défié l’ordre du juge, ce qu’elle réfute.
Lors d’une audience tenue le 25 mars, le juge James Boesberg a ordonné à l’administration Trump de fournir davantage d’informations sur les affirmations de ses fonctionnaires qui prétendent qu’ils n’ont pas violé son ordonnance bloquant temporairement les expulsions.
Avec Reuters et l’Associated Press
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.