À Cuba, dans les vallées de la province de Matanzas, les abeilles virevoltent au grand air sans la menace des pesticides qui déciment leur population dans le reste du monde. Cette pureté de leur environnement et un régime riche en fleurs sont à l’origine d’un miel convoité en Europe.
Partout dans le monde, scientifiques et défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme sur la diminution du nombre d’abeilles sous l’effet de l’agriculture intensive, des maladies et des pesticides.
Mais pas à Cuba, où les abeilles semblent particulièrement en forme. Leur environnement est devenu pur avec la crise économique des années 1990 provoquée par l’effondrement de l’Union soviétique : celle-ci fournissait à l’île des milliers de tonnes de pesticides, fertilisants et herbicides ; quand cet apport a subitement cessé, Cuba n’a pas eu d’autre choix que de développer des alternatives naturelles, ce qui a réduit à quasiment zéro le recours aux produits chimiques, si néfastes aux populations d’abeilles et à la qualité du miel.
La vie serait-elle possible dans un monde sans abeilles ?
Rencontre avec 2 passionnés qui tentent de les préserver. Avec eux nous sommes allés jusqu’au Mexique et à Cuba, un des seuls endroits du monde où les abeilles sont préservées.
Un document #INEDIT – rdv à #13h15 pic.twitter.com/1kWPXhIFPB— 13h15 France 2 (@13h15) 14 janvier 2018
« L’abeille n’est faite ni pour les zones urbaines ni pour les zones rurales, elle est faite pour la montagne », affirme l’ingénieur en mécanique Rogelio Marcelo Fundora, 51 ans, propriétaire avec son frère Santiago Esteban – un enseignant de 54 ans – de 600 ruches où s’activent des milliers d’ouvrières ailées.
Dans cette atmosphère idyllique, « l’an dernier nous avons obtenu 80 tonnes de miel« , se félicite Santiago, le visage protégé d’un voile noir pour éviter les piqûres, alors que l’essaim s’agite près des broussailles.
À Cuba, la production moyenne est de 51 kilos de miel par ruche, un niveau considéré comme élevé. Les frères Fundora, rois de l’apiculture sur l’île, affichent des rendements jusqu’à trois fois supérieurs, allant jusqu’à 160 kilos de miel par ruche. « Il n’y a pas de miracle, mais beaucoup de travail », « un travail sans relâche pour changer la reine, sélectionner les abeilles, faire tourner les nids », explique Santiago.
Très triste, alors que sur l’île de Cuba, les abeilles se portent à merveille, toute l’île est considérée comme zone naturelle protégée de tout intrants chimiques depuis toujours. On voit bien que les choix politiques sont DÉTERMINANTS. A vs de jouer, il n’est jamais trop tard
— Delphinebb (@33Daphneis) 8 avril 2019
De leurs 21 ruchers, à flanc de colline près du village de Navajas (140 km à l’est de La Havane), les deux frères extraient un miel qu’ils assurent « propre », libre de tout produit chimique.
Malgré ses 8 834 tonnes de miel produites en 2018 – soit 1 300 de plus que l’objectif visé par l’Entreprise apicole cubaine (Apicuba, public) – Cuba reste bien loin derrière l’Argentine, premier producteur d’Amérique latine avec 76 000 tonnes de miel en 2018, selon les chiffres de 2017 de l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Sur le total cubain, « environ 1 900 tonnes » ont été certifiées comme miel biologique, un « record » national, se félicite le directeur de la technique et du développement d’Apicuba, Dayron Alvarez.
#CUBA, Après l arrivée du Varroa, toutes les abeilles sauvages ont disparu pendant plus de deux ans, puis la population d’#abeilles sauvages a commencé à se rétablir. Les apiculteurs ont reconstitué leurs colonies avec ces abeilles sauvages ayant survécuhttps://t.co/i1cmxkUW7w
— DumDum #Nerienlaisserpasser (@RemDumDum) 20 juin 2018
Presque toute la production de miel cubain est exportée (95%), essentiellement vers l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Suisse, pour un chiffre d’affaires de 18 millions de dollars en 2017. Et « nous essayons d’entrer sur le marché chinois et celui de l’Arabie saoudite », indique M. Alvarez.
D. S avec AFP
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