Tout a commencé par une forte fièvre, signe révélateur du Covid-19, qui a rapidement conduit à un résultat de test positif. Yang Lianghua, autrefois grand reporter pour le Quotidien du peuple, le journal du régime, et rédacteur en chef de l’édition internationale, a finalement dû se rendre aux urgences. Comme beaucoup d’autres, il a fallu attendre un lit dans le principal hôpital de Pékin qui était bondé.
Grâce à l’intervention de la direction du journal et du directeur de l’hôpital, Yang Lianghua a finalement été admis dans l’unité de soins intensifs, où il est décédé quelques heures plus tard. La cause de son décès : une infection pulmonaire bactérienne.
Yang Lianghua fait partie d’une longue liste de personnalités liées au Parti communiste chinois (PCC) mortes de la vague Omicron qui balaie la Chine. Et ce, au moment où le régime vient soudain d’assouplir des restrictions draconiennes imposées depuis trois ans. Des restrictions qui ont entraîné de nombreux dépôts de bilan, paralysé l’économie chinoise et empêché la population de mener une vie normale.
Le brusque revirement du régime survient sans aucune ressource ni mesure pour aider la population à faire face à l’augmentation des cas.
Le système de santé du pays est mal préparé. Tandis que le virus se propage dans les foyers, le chaos s’impose dans les hôpitaux et les crématoriums. Les élites chinoises elles-mêmes, malgré tous leurs privilèges, ne sont pas épargnées.
Outre Yang Lianghua, d’autres personnes sont décédées au cours des dernières semaines, notamment Zhou Zhichun, ancien rédacteur en chef adjoint et vice-président du quotidien China Youth Daily ; l’homme politique Zhi Zhihong, qui présidait au comité provincial du Jiangxi de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) ; l’actrice de l’Opéra de Pékin Chu Lanlan, 39 ans ; l’économiste marxiste Hu Jun ; l’ancien vice-directeur de la Commission nationale des sports Liu Ji ; le concepteur des mascottes des Jeux olympiques de Pékin 2008, Wu Guanying ; ainsi que des dizaines d’illustres professeurs de deux des plus prestigieuses institutions universitaires chinoises, l’Université de Pékin et l’Université de Tsinghua.
Une dizaine d’éminents spécialistes de la santé sont également décédés, dont Nan Dengkun, considéré comme un pionnier dans l’industrie chinoise de la réadaptation médicale, et Wei Shuli, scientifique pharmaceutique de premier plan.
Les chiffres officiels largement sous-estimés
Malgré l’augmentation des nécrologies dans les journaux, il y a peu de détail sur les causes de leurs décès.
Le régime chinois, comme à son habitude, minimise considérablement les chiffres des infections Covid et des décès. La Commission nationale de la santé n’a jusqu’à présent recensé qu’une poignée de décès dus au Covid – neuf en l’espace de trois semaines. Seuls les patients ayant suffoqués des suites d’une pneumonie ou d’une insuffisance respiratoire provoquée par le Covid sont recensés. Les personnes souffrant de maladies sous-jacentes ne sont pas prises en compte.
Mais les témoignages sur le terrain présentent un tableau bien plus sombre.
Dans tout le pays, les entreprises de pompes funèbres fonctionnent 24 heures sur 24 pour brûler les corps, et les autorités sanitaires encouragent les médecins à la retraite depuis moins de 5 ans à retourner au travail pour remédier à la pénurie de personnel. Parmi le personnel médical lui-même, on compte de nombreux malades du Covid. Selon le témoignage d’un chirurgien de l’hôpital de Pékin pour les médias chinois, environ 70% des membres de son unité sont malades, y compris lui-même, mais ils doivent continuer à travailler.
Selon les estimations du cabinet d’études sanitaires Airfinity, basé à Londres, plus de 5000 personnes meurent probablement chaque jour du Covid-19, en se basant sur une modélisation des données régionales chinoises.
Le décompte officiel de la Chine est si peu fiable que l’Organisation mondiale de la santé, qui s’est jusque-là gardée autant que faire se peut de condamner directement le régime pour son manque de transparence durant la pandémie, a émis des doutes.
« En Chine, le nombre de cas signalés dans les unités de soins intensifs est relativement faible, mais les unités de soins intensifs sont pleines », a déclaré à la presse le 21 décembre Mike Ryan, directeur du programme des urgences sanitaires de l’OMS.
« Je ne veux pas dire que la Chine s’emploie activement à ne pas nous dire ce qui se passe. Je pense qu’ils sont en retard sur la courbe. »
Rétribution
Pour Heng He, analyste des affaires chinoises, l’actuelle percée du Covid a une dimension métaphysique. Si le véritable bilan de l’épidémie est inconnu, le nombre de personnes touchées appartenant à l’élite chinoise est notable, déclare-t-il.
Beaucoup d’entre eux sont des acteurs importants du régime, des propagandistes engagés à redorer l’image du PCC.
« Vous pensez peut-être que ce n’est pas important, mais le PCC est un syndicat du crime », explique-t-il pour Epoch Times, ajoutant que la récente recrudescence des cas devrait inciter les gens à reconsidérer leurs liens avec le régime. « Lier sa vie au sort du Parti ne vous apportera rien de bon. »
L’idée selon laquelle « on récolte ce que l’on sème », ajoute-t-il, est profondément ancrée dans l’esprit chinois depuis l’Antiquité.
« Selon une croyance populaire en Chine, les bonnes actions sont récompensées et les mauvaises sont punies. Et la rétribution peut survenir au cours d’une seule vie. »
« C’est pourquoi les Chinois mettent toujours en garde contre le fait d’aider quiconque à commettre un acte répréhensible – en particulier persécuter une croyance. »
Heng He fait allusion à la persécution brutale du régime visant le Falun Gong et d’autres croyances.
« En un sens, on pourrait considérer cela comme une rétribution karmique. »
Ce concept a été illustré dans un article de mars 2020 de Li Hongzhi, le fondateur de la discipline spirituelle du Falun Gong.
« Mais une pandémie comme le virus du Parti communiste chinois actuel (ou « pneumonie de Wuhan ») survient dans un objectif précis, et avec une cible précise. Elle est là pour éliminer les membres du Parti et ceux qui se sont rangés de son côté », écrit M. Li.
« Si quelqu’un a des doutes à ce sujet, il suffit de regarder quels pays ou quelles personnes ont été le plus durement touchés par le virus : ce sont ceux qui sont devenus proches du PCC. Alors, que doivent faire les gens ? Les gens devraient prendre leurs distances avec le PCC et ne pas se ranger aux côtés du Parti. »
Les élites non protégées
L’échelon supérieur du PCC, qui s’est largement protégé des effets néfastes des confinements au cours des dernières années, s’est retrouvé soudainement vulnérable lors de la dernière vague.
Sur Weibo (Twitter chinois), le compte de la femme de Zhao Lijian, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, connu pour sa rhétorique belliciste et la diffusion de désinformation sur le virus (notamment l’affirmation selon laquelle le virus a été introduit à Wuhan par l’armée américaine) s’est récemment plaint de n’avoir pu obtenir aucun médicament antiviral, anti-inflammatoire ni contre le rhume.
« Combien de jours est-on fiévreux avant de se rétablir ? » écrit-elle, sans préciser pour qui elle s’exprime, selon une capture d’écran de son message supprimé. « Où sont passés tous les médicaments ? »
Plus tard, elle ajoute en être réduite à proposer des glaces à l’eau pour faire baisser la température du corps.
L’économiste nationaliste Hu Angang, directeur du Centre d’études chinoises, conseiller auprès des dirigeants du régime, a récemment perdu son beau-père des suites d’une pneumonie induite par le Covid-19. Pendant près d’une heure la famille n’a pas réussi à joindre les urgences. Il a ensuite fallu attendre l’ambulance pendant des heures, selon un post cité par Mei Xinyu, analyste principal à l’Institut du commerce international et de la coopération économique du ministère chinois du Commerce.
« Ce vieux monsieur est un membre senior du Parti, décoré par le pays, mais en est réduit à attendre une crémation dans la morgue de l’hôpital », a écrit Mei Xinyu le 21 décembre, ajoutant que le salon funéraire Babaoshan de Pékin, où sa dépouille doit être acheminée, incinère environ 200 à 300 corps par jour. « Il n’y a pas de place aujourd’hui. »
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