Selon plusieurs études, la Côte d’Azur, et plus largement les côtes méditerranéennes, sont sous la menace grandissante d’un tsunami d’envergure. Selon l’UNESCO, Cannes serait la seule ville de l’Hexagone à s’être suffisamment préparée à ce type de catastrophe.
Les tsunamis fascinent, à n’en pas douter. En témoigne le succès fulgurant ces jours-ci de la mini-série La Palma sur Netflix, numéro 1 du top 10 français des séries sur la plateforme. Ce lundi 16 décembre, un séisme de magnitude 3,7 sur l’échelle de Richter a surpris les Azuréens, tard dans la soirée. L’épicentre, à une profondeur de 2 km, a été localisé en mer, à une trentaine de kilomètres environ de Nice ou Monaco, relate Nice-Matin. D’une puissance limité, ce dernier a tout de même rappelé à de nombreux habitants qu’une menace guette le littoral méditerranéen.
Hasard du calendrier, une délégation de l’UNESCO est venue présenter son plan de protection contre les tsunamis, « Tsunami ready », à Cannes (Alpes-Maritimes), ce jeudi 12 décembre 2024, alors qu’un risque de tsunami majeur sur la Côte d’Azur est considéré comme important dans les prochaines décennies. En effet, selon un rapport qui date déjà de dix ans, une déferlante devrait certainement toucher le littoral du sud-est de la France dans les trente prochaines années, rapporte Le Point.
Il faut dire que la zone, nichée entre mer et montagnes, est régulièrement sujette à des séismes. En plus de celui de lundi, un séisme de magnitude 4,3 sur l’échelle de Richter avait également été enregistré une semaine auparavant entre la vallée de l’Ubaye et l’Italie ce 9 décembre. Nice, encore elle, avait aussi tremblé. Des petites secousses sont aussi enregistrées quotidiennement dans la région, mais elles dépassent rarement la magnitude 2 de ladite échelle.
« Les failles sont actives en Méditerranée, elles bougent régulièrement », a confirmé Bernardo Aliaga, le chef du programme tsunami de l’UNESCO. Le document intitulé « Quel risque sismique sur la Côte d’Azur et les Alpes du Sud ? », ainsi que le documentaire d’anticipation Séisme, Tsunami : Menaces sur la Côte d’Azur, préviennent également du risque de catastrophe naturelle.
Mieux vaut prévenir que guérir
Pour sensibiliser la population à réagir en conséquence devant l’arrivée d’un raz-de-marée, la municipalité de Cannes ne ménage pas ses efforts. La ville, tout comme 44 autres villes dans le monde recensées par l’UNESCO, fait partie d’un plan de prévention lancé par ce dernier. Seule ville de l’Hexagone à être labellisée par l’organisation, d’autres villes du littoral travaillent aujourd’hui à obtenir une telle certification, à l’instar de Marseille ou de Nice.
Alors qu’une vague pourrait déferler en un peu plus d’une heure sur l’une des villes de la côte azuréenne en cas de séisme détecté au Maghreb, voire seulement quelques minutes si ce dernier avait lieu sur les côtes de San Remo, une simulation a été proposée aux lycéens cannois jeudi 12 décembre, rapporte Le Figaro.
Après l’activation d’un message sonore diffusé en français et en anglais pour rejoindre une « zone refuge », ces derniers ont été invités à suivre un marquage au sol pour se mettre en sécurité. Preuve que la menace est prise au sérieux, une signalétique permanente (macarons sur les trottoirs, autocollants sur le mobilier urbain, panneaux) a été déployée sur 80% de la cité des festivals pour guider les habitants au cas où une alerte tsunami aurait lieu.
« 100% de risque au cours des 30 prochaines années »
Une étude parue dans la revue Géophysique pure et appliquée, dénommée « Probabilistic Tsunami in the Mediterranean Sea », révélait qu’un potentiel tsunami, capable de toucher toutes les côtes méditérannéennes, pourrait bien être provoqué par la faille marine d’Averroès, dans la mer d’Alboran, située entre l’Espagne, le Maroc et l’Algérie, considérée comme « à risque ». Cette faille est en effet capable de générer des vagues hautes de 6 mètres, capables d’atteindre la côte espagnole en à peine 20 minutes. Le sud de l’Espagne, de Valence à Málaga, en passant par les Îles Baléares, serait particulièrement concerné.
De son côté, la Commission intergouvernementale des océans a « confirmé » cette étude, estimant que la probabilité qu’un tsunami puisse submerger la côte méditerranéenne « est proche de 100% au cours des 30 prochaines années ». Face à cette menace qui se concrétise, l’organisation milite pour qu’un système d’alerte aux tsunamis soit mis en place le plus vite possible dans la région.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.