Le surendettement touche de plus en plus de personnes en France, c’est le constat de la Banque de France qui a reçu l’an dernier 134.803 dossiers, soit 10,8% de plus qu’en 2023.
Le nombre de dépôts de dossiers de surendettement avait déjà augmenté en 2023 par rapport à 2022, de 8 %. Parmi les causes, un pouvoir d’achat toujours plus sous pression et « les restes de l’inflation, surtout alimentaire », analyse Pauline Dujardin, déléguée générale de la fédération Crésus.
Selon elle, c’est le symbole « d’une situation sociale plutôt détériorée » et « ce n’est malheureusement qu’un début », s’alarme de son côté Jean-Louis Kiehl, le président de la fédération.
Le fléau du surendettement progresse en France
« La progression du nombre de dossiers de surendettement fait suite à la poussée inflationniste que nous connaissons depuis 2022 », analyse le porte-parole de l’association de consommateurs et de locataires de la CGT Indecosa, Loïc Daguzan.
Si la hausse des prix a ralenti l’an dernier, « les salaires n’ont pas augmenté dans les mêmes proportions », souligne-t-elle, jointe par l’AFP. « De plus en plus de gens déposent des dossiers de surendettement sans crédit, pour leurs dépenses contraintes », continue-t-elle
Les nouvelles inscriptions au FICP (fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers), qui recense notamment les personnes ayant rencontré des difficultés dans le remboursement d’un crédit souscrit à titre personnel, ont augmenté de 3,1 % en 2024 par rapport à 2023, à 908.636, selon la Banque de France.
Un surendettement qui bondit de 10,8% sur un an en 2024
Le nombre de dossiers de surendettement a bondi de 10,8 % en 2024 par rapport à 2023, selon les chiffres publiés mardi par la Banque de France, dans un climat économique morose pour le pouvoir d’achat. La Banque de France a reçu l’an dernier 134.803 dossiers.
Le nombre d’inscrits au fichier central des chèques (FCC), qui recense les personnes ayant émis un chèque sans provision ainsi que celles s’étant vu retirer leur carte bancaire à la suite d’un usage abusif, recule en revanche de 10,9 % sur l’année 2024 par rapport à 2023, à 695.184.
En cas de refus d’un établissement bancaire ou d’absence de réponse sous 15 jours après une demande d’ouverture de compte, un particulier peut saisir la Banque de France et se voir ouvrir gratuitement un compte de dépôt assorti de services bancaires de base dans un autre établissement.
Près de 2 millions de particuliers ont réalisé l’an dernier « une demande d’informations ou d’accompagnement » auprès la Banque de France sur des thématiques d’inclusion financière, précise-t-elle, au guichet, par téléphone, par courrier ou via son site internet.
Des chiffres qui ne reflètent que les déclarations volontaires
Les inscriptions à ce fichier n’engendrent pas forcément le dépôt d’un dossier de surendettement, qui est une démarche volontaire de la part de la personne concernée.
Les femmes seules, parfois avec enfant, sont surreprésentées parmi les personnes en situation de surendettement. Mais « un accident de la vie peut toucher tout le monde », prévient Mme Dujardin, inquiète de futurs « plans de licenciement massifs » déclenchés par un climat économique morose.
Les personnes en situation de fragilité financière, estimées à 4,3 millions par la Banque de France, ne savent souvent pas vers qui se tourner. À peine un quart des personnes éligibles souscrivent par exemple à l’offre spécifique à destination des populations en situation de fragilité financière (OCF), selon la même source.
Le pouvoir d’achat, première préoccupation des Français
Le pouvoir d’achat demeure la première préoccupation des Français dans un pays qu’ils jugent massivement « en déclin », selon une enquête annuelle Ipsos-Sopra Steria publiée en décembre.
Interrogés sur les enjeux qui les préoccupent le plus « à titre personnel », les Français placent en tête « les difficultés en termes de pouvoir d’achat » (38 %), devant « la protection de l’environnement » (23 %) et « le niveau de la délinquance » (22 %), selon ce sondage sur « les fractures françaises » pour Le Monde, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne.
Autre enseignement de cette enquête, la France « est en déclin » pour près de neuf Français sur dix (87 %, 18 points en plus par rapport à l’élection présidentielle en 2017).
Sur les réponses à apporter, près d’un tiers des Français (31 %) souhaitent une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale après celle décidée le 9 juin dernier tandis que 52 % d’entre eux sont favorables à la démission d’Emmanuel Macron.
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